La rencontre a démarré en fin de matinée, ce mardi 22 juillet, à la présidence nigériane. Une importante délégation de Chibok a été reçue : plus de 150 personnes, des parents, des jeunes filles qui ont réussi à s'échapper, accompagnés de responsables politiques de la région de Borno et de plusieurs ministres. Après une courte prière devant les caméras, la réunion s'est tenue à huis clos et peu d'information en ont filtré.
D'après le porte-parole de la présidence, Ruben Abati, Goodluck Jonathan a réaffirmé sa compassion auprès des familles des victimes, assurant que le gouvernement faisait tout son possible pour venir au secours de plus de 200 lycéennes toujours retenues par Boko Haram. Il a également promis une sécurisation des établissements scolaires de la région et l'arrivée de nouveaux équipements.
Le but était clairement de restaurer la confiance entre le président Jonathan et les familles des victimes. Des photos montrent le président réconfortant les parents pendant la réunion. Jusqu'ici, plusieurs rendez vous entre les familles et le président avaient été annulés. Notamment une visite de Goodluck Jonathan à Chibok dont l'annulation avait suscité la colère dans les familles. La semaine dernière, quelques heures après la visite très médiatisée de la jeune militante des droits de l'homme pakistanaise, Malala Yousafzai, une autre rencontre fut annulée au dernier moment, les deux parties se rejetant la responsabilité de l'échec.
Mobilisation du mouvement BringBackOurGirls
Les familles réclamaient depuis plusieurs semaines un geste fort et une visite du président sur place, reprochant au gouvernement des effets d'annonce, et des arrestations mais sans de réels progrès sur le terrain. Finalement, la réunion s'est tenue à la présidence nigériane à Abuja, cent jours après l'enlèvement des lycéennes.
Rotimi Olawale est l'un des porte-parole du mouvement BringBackOurGirls et il se dit satisfait par cette rencontre : « Le président a promis qu'il ferait tout ce qu'il peut pour assurer la sécurité des filles, il a aussi promis de revoir les membres de la communauté dès qu'elles seront de retour. Mieux vaut tard que jamais, nous avons dit depuis le début que ce qui comptait pour nous était que le président reçoive les familles ou leur rende visite, cela est arrivé 99 jours après l'enlèvement, mais c'est mieux que rien. Quand nous avons commencé notre campagne, deux semaines après l'enlèvement, nous n'avions aucune information de la part du gouvernement, le président ne s'était alors même pas exprimé sur le sujet et ce n'était vraiment pas la priorité du gouvernement. Maintenant, nous avons réussi à recueillir l'attention au niveau national et à mener une campagne mondiale, et nous savons que le problème est devenu une priorité du gouvernement, même s'il ne partage pas toutes les informations qu'il a à sa disposition, les choses se sont améliorées. Mais je ne peux pas garantir qu'il fait de son mieux pour que les filles soient enfin libérées ».
Source : Rfi.fr
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