« Quand Winnie Mandela et les autres ont décidé de marcher sur Pretoria, nous, on était jeunes, nous ne faisions que suivre leur exemple, en sautant, dansant, en faisant toutes sortes de choses rigolotes. » Maria Mabunda a aujourd’hui 72 ans. Elle vit toujours dans le township d’Alexandra.
Elle a baigné dans la lutte depuis son plus jeune âge, assure-t-elle. « Quand l’ANC a commencé à prendre pied à Alexandra, la première réunion a eu lieu chez moi. A cette époque, mon père était très strict. Je ne pouvais pas m’engager dans la lutte. Il m’envoyait très loin quand il y avait des réunions. Il trouvait que je m’intéressais trop à la politique, que je risquais d’avoir des ennuis », se souvient Maria Mabunda.
Pour elle, si les femmes ont rejoint la lutte à l’époque, c’était d’abord pour suivre leurs maris qui étaient en train de se battre. Mais très vite, elles ont commencé à faire valoir leurs propres revendications. « Nous, les femmes, n’avions aucun droit. C’est à ce moment-là qu’on a commencé à se battre pour ça aussi. On devait être nous aussi reconnues », raconte-t-elle encore.
Aujourd’hui, même si elle continue de militer à l’ANC, Maria Mabunda est déçue que près de 20 ans après la fin de l’apartheid, les inégalités soient aussi patentes dans son township. Assise sur un tabouret, sur sa terrasse, elle mène la vie dure aux jeunes du quartier, mais reste l’une des figures les plus respectées.
Source :Rfi.fr
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