« A ce moment précis, je pense que nous devons avancer étape par étape, pour voir ce qui peut se concrétiser, mais je n’écarterais rien qui puisse être constructif pour bâtir une réelle stabilité,poursuit-il.Voyons comment l’Iran veut ou ne veut pas s’investir avant de nous prononcer. Nous sommes ouverts à toute idée constructive qui peut atténuer la violence, préserver l’Irak, l’intégrité du pays, et éliminer la présence des forces terroristes étrangères qui le déchirent. »
Dans le même temps, les Américains, qui ne veulent pas être pris dans un engrenage irakien, ont besoin de soutiens internationaux. Une coopération avec l’Iran et avec d’autres pays de la région donnerait une légitimité à toute action américaine. Et surtout, en matière de politique intérieure, cela permettrait à Barack Obama de montrer que le dialogue avec Téhéran, l’ennemi de 35 ans, peut porter des fruits, au-delà de la négociation sur le nucléaire iranien.
Les républicains ouverts à une coopération avec l’Iran
Les propos de Lindsey Graham sont abondamment commentés. L’influent sénateur républicain s’est en effet prononcé dimanche en faveur d’une coopération avec l’Iran sur le dossier irakien. Comme John Kerry, c’est une déclaration prudente de Lindsey Graham. Ce dernier est un faucon qui, jusque-là, voyait d’un très mauvais œil la stratégie Obama, et tout accord sur le nucléaire iranien. Quand il se prononce pour une coopération avec Téhéran sur l’Irak, c’est au nom de la sécurité nationale des Etats-Unis. Mais cela signifie que Barack Obama a peut-être une fenêtre pour agir avec un consensus politique, ce qui est très rare.
Les jihadistes reprennent leur poussée en Irak
Sur le terrain, les jjihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant se seraient emparés ce lundi de certains secteurs de la ville chiite de Tal Afar dans le nord-ouest du pays, poussant la moitié de la population à fuir. La veille, les combattants de l'EIIL se sont emparés d'Al-Adhim, dans la province de Diyala. Washington a qualifié de massacre « abominable » l'exécution revendiquée par les jihadistes de 1 700 soldats irakiens à Tikrit, dans le nord.
Ce lundi matin, des ambassades occidentales ont commencé à évacuer leur personnel malgré les affirmations de Bagdad qui assure avoir « repris l'initiative » face à cette avancée des jihadistes vers la capitale. Cinquante-huit membres du personnel de l'ONU ont déjà quitté la capitale « par mesure de précaution ». Ils seront réinstallés dans d'autres endroits en Irak, a annoncé l'ONU.
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