C'est à 18h15, heure de Paris, que l'annonce a été officialisée. Claudia Priest et le religieux centrafricain étaient à ce moment précis en sécurité à l'ambassade de France de Bangui. Pour l’archevêque de Bangui, Dieudonné Nzapalainga qui était au cœur des négociations et qui est allé chercher les otages, c'est le soulagement : « Je suis allé, raconte-t-il, chercher Mme Priest moi-même au pied de la colline avec le frère Gustave pour les ramener. Nous sommes heureux. »
Selon les informations de RFI, c'est l’un des frères du général Andjilo, général anti-balaka arrêté le week-end dernier par la Minusca qui a organisé le rapt et exigeait donc la libération de son frère contre celles des deux otages. Une exigence rejetée par la présidente centrafricaine Catherine Samba-Panza.
A Paris, Laurent Fabius s'est félicité du travail collectif effectué : « Tout est bien qui finit bien,se réjouit le ministre français des Affaires étrangères. Le gouvernement centrafricain nous a aidés, Sangaris aussi. Nous avons des personnels spécialisés qui sont très compétents, puis l’archevêque de Bangui nous a aussi beaucoup aidés. »
A Bangui, les autorités lancent un appel pour qu'il n'y ait plus de prise d'otage. « On ne peut pas importer en Centrafrique des modèles de rapt, de prise d’otages pour rendre encore la situation plus difficile qu’elle ne l’est déjà, souligne Antoinette Montaigne, porte-parole de la présidence. Plus jamais ça. Un Centrafricain n’a pas à se livrer à des prises d’otages et à menacer la vie d’autrui. »
Claudia Priest est en bonne santé d'après le Quai d'Orsay. Son retour en France est prévu ce dimanche.
Une libération obtenue collectivement
L'archevêque de Bangui et Claudia Priest se connaissent depuis des années. Dès l'enlèvement, Monseigneur Nzapalainga a donc pris les commandes pour négocier.
Autour du leader religieux, une équipe se constitue : le ministre centrafricain de l'Intérieur, des éléments des services, appuyés par des spécialistes venus de Paris et de l'ambassade de France. Première étape, comprendre qui est concrètement derrière ces rapts. Les discussions permettent de remonter jusqu'à l'un des jeunes frères du général Andjilo, arrêté le week-end dernier par la Minusca.
Les contacts avec les preneurs d'otages sont complexes, mais le message passé est très clair : les enlèvements sont un crime de guerre et ne font qu'aggraver le statut du général Andjilo. Après de multiples pressions, le frère du général finit par lâcher. Monseigneur Nzapalainga le reconnaît : « Ça a été difficile jusqu'au bout. Je n'espère qu'une chose : plus jamais ça ».
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