A Duékoué, ville de l'Ouest qui a connu parmi les pires atrocités lors de la crise postélectorale, une jeune maman sort timidement de l'antenne locale de la Commission dialogue vérité réconciliation (CDVR). Elle fait partie des quelque 300 victimes entendues cette semaine à huis clos. Elle qui tenait un maquis avant la crise a tout perdu. Ce n'est que le début du processus de réparation, mais elle est déjà soulagée. « Je suis très à l’aise pour parler, confie-t-elle. Je n’ai pas peur maintenant de dire tout ce que j’ai vu. Ca nous donne le courage de supporter, et c’est bien. Je sais que la CDVR peut nous aider ».
→ à (re)lire : Un nouveau cap pour la Commission dialogue vérité et réconciliation
Si l'atmosphère à Duékoué s'est détendue depuis la fin de la crise, il semble encore trop tôt pour parler des morts... Toutes ces victimes s'attendent avant tout à un dédommagement financier. Des enquêtes seront bientôt réalisées, et cette autre mère pourrait alors retrouver un congélateur. « Je suis très contente. Je vais pouvoir avoir un congélateur, vendre [mes marchandises, ndlr], et que je puisse envoyer mes enfants à l’école... », explique-t-elle.
Il reste encore plusieurs centaines de victimes... Celles qui n'ont pas été reçues s'inquiètent et s'impatientent, près de trois ans après la fin de la guerre. Le père Cyprien, président de la commission locale, se veut rassurant : « On est parti sur la base de 164 personnes, et nous sommes déjà à plus de 300. Nous sommes aujourd’hui victimes de notre succès. Je crois qu’on ne va pas s’arrêter là. Aujourd’hui nous sommes débordés, je crois que les gens ont un peu déçus. Mais nous les rassurons que nous allons continuer. Le plus tôt sera le mieux ».
Source : Rfi.fr
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