Une rencontre, un dialogue peut-être, avec la Misca. Mais pas question d'accepter une médiation de la mission africaine avec le pouvoir à Bangui. C'est ce qu'expliquent les commandants anti-balaka que RFI a pu joindre dans la capitale. Pour ces commandants et les militaires qui y sont associés, il est impossible d'avoir des contacts, même indirects, avec les membres de l'ancienne rébellion Seleka. Ils assurent d'ailleurs ne jamais avoir été contactés par le président de la transition et son équipe.
Pas question de dialoguer avec ces « terroristes » ou ces « génocidaires », selon les mots de ces commandants. Michel Djododjia doit partir, c'est ce que tous posent comme préalable avant de déposer les armes.
Méfiance vis-à-vis de la mission africaine
Ils demandent également le départ du contingent tchadien de la Misca, accusé de commettre des exactions à Bangui, ou encore d'avoir mis la Seleka au pouvoir. La présence de ces militaires tchadiens au sein de la Misca crée d'ailleurs une certaine méfiance vis-à-vis de la mission africaine.
Quelques-uns vont même jusqu'à l'accuser d'être à la solde de Ndjamena et refusent le principe d'une rencontre avec son chef, le général Mokoko. Mais pour la plupart de ces chefs anti-balaka, la Misca reste un interlocuteur valable pour trouver une solution à la crise et ramener la paix dans le pays.
La Misca se réorganise
Sur le plan militaire, depuis le regain de tension jeudi dernier dans la capitale centrafricaine, les troupes françaises ont augmenté leurs patrouilles, alors que la Misca - elle - a revu son organisation à Bangui.
Huit arrondissements à Bangui, huit secteurs pour la Misca. L'idée, c'est de créer une plus grande proximité entre les populations de la capitale et les troupes de mission, pour leur permettre de pouvoir plus facilement faire appel à ces contingents en cas d'explosion de violence et de réduire les distances pour les patrouilles et donc de les multiplier. Le général Martin Tumenta Chomu est le commandant militaire de la Misca
« Chaque secteur est attribué à un commandant d'unité. Les huit arrondissements sont sous les ordres de détachements congolais et de détachements burundais, l'ensemble faisant plus de 2 000 hommes. C'est donc un dispositif assez cohérent. »
Plus de cohérence, plus d'efficacité, c'est ce qu'espère la misca qui, depuis vendredi, teste ce nouveau dispositif. Un dispositif qui devrait également permettre d'améliorer la coordination entre les contingents africains mais aussi la Misca et les troupes françaises de l'opération Sangaris. Ce manque de coordination, estime-t-on côté français, comme du côté de la mission africaine, explique en partie pourquoi l'insécurité persiste à Bangui malgré le déploiement de près de 3 500 soldats étrangers.
Source : Rfi.fr
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