Des consultations cruciales devaient commencer au plus tard samedi. Les représentants de l’Ukraine, de la Russie et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) devaient se réunir dans le cadre du groupe de contact. Mais dimanche, même le lieu de la rencontre n’était toujours pas fixé.
En revanche, la situation évolue beaucoup sur le terrain, en faveur des forces ukrainiennes. Le drapeau national flotte de nouveau sur Sloviansk. Les séparatistes ont manifestement quitté un autre bastion, Kramatorsk. En effet, une colonne de camions et de véhicules blindés des rebelles a été vue en train de rejoindre Donetsk du côté de Kramatorsk. Lors d'un briefing au Conseil national de la sécurité et de la défense ukrainien, son porte-parole Andreï Litsenko a résumé la situation militaire dans l'est du pays. « Nous avons des informations selon lesquelles des bandes dispersées et des colonnes compactes de rebelles se retirent des territoires soumis aux opérations militaires actives », a-t-il confirmé. Les insurgés semblent très affaiblis, et dénoncent un manque de solidarité de la part de Vladimir Poutine, en dehors de ses déclarations de principe.
Le témoignage également d’un habitant du centre de Kramatorsk confirme que l’armée ukrainienne a bien investi la ville.
« A ma connaissance, les rebelles ont quitté Kramatorsk et sont allés à Donetsk, rapporte Kiril Filipov. L’armée ukrainienne a pris la ville. Je n’ai pas vu de soldats, mais j’ai vu passer des véhicules et du matériel militaire. J’ai vu aussi que le drapeau ukrainien a été hissé sur la place centrale. Nous sommes contents, car jusqu’à présent nous subissions des bombardements. »
Et Kiril Filipov poursuit en racontant que, pour la première fois depuis cinq jours, il n’y a pas eu de bombardements. « Ce dimanche, depuis une heure du matin, c’est le silence. » Les bombardements avaient eu lieu surtout la nuit. Selon lui, les rebelles ont pris des véhicules de transport en commun pour pouvoir quitter la ville et les barricades sont en train d’être démantelées. Il n’y a plus beaucoup d’habitants à Kramatorsk depuis que les bombardements avaient atteint le centre-ville, ajoute-il. Beaucoup de magasins sont fermés.
La peur de causer des victimes civiles
Selon la télévision russe, les séparatistes préparent la défense de Donetsk et renforcent leurs fortifications à Lougansk. Au stade actuel du conflit, les autorités ukrainiennes semblent, certes, vouloir négocier, mais en position de force. Selon les informations des instances militaires, les services de renseignement ukrainiens seraient en train de vérifier si l’armée peut investir la ville.
Les autorités militaires évoquent l'établissement d'un blocus complet des zones encore sous le contrôle des rebelles, afin d'en arriver à leur défaite finale. Forces armées ukrainiennes, Garde nationale et garde-frontières partent du principe que des bombardements massifs sur les zones habitées sont exclus. Aviation et artillerie lourde doivent donc éviter ces secteurs. « A l'intérieur de zones habitées, il y a un véritable travail d'orfèvre à accomplir par nos services spéciaux, a expliqué Andreï Litsenko. Les militaires ukrainiens feront tout pour que les habitants locaux n'essuyent pas de pertes. Les militaires vont libérer les otages, les villes, des terroristes. »
SOS Armée
A Sloviansk, Kramatorsk, Konstantynivka et ailleurs dans l'est de l'Ukraine, on distribue gratuitement du pain, du sucre, ou encore des pommes de terre. Les premiers camions d'aide humanitaire dépêchés par le gouvernement ukrainien ont déjà atteint les anciens bastions fortifiés des rebelles. Le président Petro Porochenko a promis un effort national pour reconstruire une région sinistrée, et faire en sorte que les enfants puissent se rendre dans leurs écoles pour la rentrée du 1er septembre.
Sur les réseaux sociaux, le groupe de bénévoles « SOS Armée », fondé par une vingtaine de personnes, compte aujourd’hui plus de 6500 abonnés. Il gère les dons qui viennent du pays ou de l’étranger, dont la valeur avoisine 8 millions d’euros. Il y a de tout : de l’argent, bien sûr, mais aussi de la nourriture, des vêtements, et même des sous-vêtements.
Et pour les gilets pare-balles, il y a une filière spéciale. Les Ukrainiens ordinaires les apportent en faisant des allers-retours en Pologne. Il s’agit de matériel militaire et il est formellement interdit d’importer les gilets en masse, mais l’achat individuel pour ses besoins personnels est autorisé. Des dizaines de personnes passent et repassent chaque jour la frontière, apportant à chaque fois un gilet pare-balles, qu’ils transmettent ensuite aux soldats. Mais attention, pas question de tomber dans le piège de la corruption et du marché noir. Les associations apportent les dons directement aux soldats, sans aucun intermédiaire.
Source : Rfi.fr
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