Le 27 avril 1994, plus de 16 millions de noirs votaient pour la première fois de l’histoire du pays. Des commémorations ont lieu un peu partout dans le pays pour ce "Freedom Day", le jour de la liberté.
Plusieurs discours ont été prononcés à l’Union Building, le siège du gouvernement, où, depuis ce matin, des centaines de Sud-Africains se sont rassemblés pour célébrer les 20 ans de la démocratie et la fin du régime raciste, l'apartheid.
Vingt coups de canon ont été tirés. Des avions militaires ont survolé la capitale en faisant flotter haut dans le ciel le drapeau sud-africain. Dans une ambiance de carnaval, des personnes montées sur des échasses et des marionnettes géantes ont égayé le public.
Et sous une pluie de confettis, la foule entonnait : « Joyeux anniversaire ». Les cérémonies ont été animées par les différentes communautés qui, depuis 20 ans, vivent ensemble librement dans une Afrique du Sud multiraciale.
"Une nation unie"
La marée humaine dans les jardins de Pretoria, au pied de l’Union Building, portrait surtout les couleurs or, vert et noir de l’ANC. Mais à dix jours des élections, la foule a montré peu d’enthousiasme lorsque le président Jacob Zuma est monté sur la tribune pour prononcer un discours d’une demi-heure. Il a affirmé qu’« en 20 ans, beaucoup de choses ont changé pour de nombreux Sud-Africains qui vivaient dans la pauvreté ».
Selon lui, l'ANC a réussi à faire de ce pays « une nation unie, dans la diversité ». Le président candidat à sa réélection, très critiqué pour avoir fait rénover sa résidence privée aux frais des contribuables, a à peine été applaudi.
Le pays est en plein désenchantement alors que beaucoup de noirs souffrent encore des inégalités criantes. L’ANC, au pouvoir, est plus que jamais contesté. Et au milieu de la foule, un homme qui avait voté pour l’ANC affirme qu'il va cette fois-ci soutenir l’opposition. Il dit regretter que la célébration du 20e anniversaire de l'avènement de la démocratie ne soit pas ouverte aux partis d’opposition.
Il ne portait pas le tee-shirt de son parti, « de peur de créer des tensions ». « Il n’y a pas assez de tolérance », a-t-il dit à la BBC. « Je veux voir une démocratie qui fonctionne bien », a-t-il ajouté.
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