Dans un rapport qui vient de paraître, l'organisation International Crisis Group (ICG) s'intéresse aux trafics de richesses en République centrafricaine. Elle y analyse comment, au fil des ans, un système de « double prédation » a été mis en place : un système d'exploitation à des fins privées de certaines richesses, soit par des proches du pouvoir, soit par des groupes rebelles. L'État centrafricain, par conséquent, n'en a pas tiré les recettes dont il aurait eu besoin.
Pour Thierry Vircoulon, directeur du projet Afrique centrale à ICG, il est important de mettre fin à ce système pour reconstruire l'État centrafricain. Le secteur du diamant, en particulier, pourrait être l'un des premiers à être repris en main par les autorités étatiques.
« Avant la crise, le secteur du diamant était en quelque sorte partagé entre le gouvernement à Bangui, et les groupes armés de l’UFDR [l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement, ndlr] et la CPJP [Convention des patriotes pour la justice et la paix, ndlr], qui contrôlaient les zones de production de diamant dans le Nord-Est, rappelle Thierry Vircoulon. Et quand la Seleka est arrivée au pouvoir l’année dernière, ces dirigeants ont cherché à étendre leur contrôle sur le secteur du diamant dans son ensemble ».
Afin de reprendre la main sur ce secteur, une solution consisterait à déployer sur place des troupes sous mandat international. « Il va falloir que les forces internationales se déploient dans ces zones, de manière à repousser ces groupes armés. Cela permettrait à l’État centrafricain de reprendre le contrôle de ces zones et de remettre en place un système d’exportation légitime ».
Thierry Vircoulon rappelle que des mesures allant dans ce sens ont déjà été appliquées avec succès, notamment en Sierra Leone : « Ce type de mesure, tel le déploiement des casques bleus dans des zones de diamant, a déjà été fait en Sierra Leone il y a dix ans, alors que le pays était confronté à un problème similaire. Le contrôle de l’État sur les zones de production de diamant a été rétabli grâce aux internationaux, et désormais la Sierra Leone exporte légitimement des diamants et en récupère les recettes qui s’imposent ».
Source : Rfi.fr
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