Pour les autorités tunisiennes, il suffit de se référer au décret de création de l'agence qui ne souffre d'aucune ambiguité. Il s'agit d'un établissement public « à caractère administratif » qui assurera « l'appui technique aux investigations judiciaires dans les crimes des systèmes d'information et de la communication ». Une agence avant tout dédiée à « la protection du cyber espace (...) le tout sous étroit contrôle de la justice ». Aucun rapport donc avec la censure mise en oeuvre par l'ancien régime.
Il faut dire que depuis un an, la Tunisie est confrontée comme elle ne l'a jamais été à la menace jihadiste. Des affrontements sanglants ont régulièrement lieu entre forces de sécurité et groupes islamistes armés. Et plusieurs cellules terroristes sont disséminées dans la zone du mont Chaambi, près de la frontière avec l'Algérie, ainsi que dans le sud désertique jouxtant la Libye.
Dans un pays étouffé par de longues années de dictature, le retour d'un organisme dédié à la surveillance du web peut inquiéter. Mais ce qui est encore plus inquiétant, c'est la surveillance des téléphones. Le décret évoque clairement une coordination avec les «fournisseurs de services de télécommunications», laissant entendre que l'agence pourrait aussi procéder à des écoutes.
Source : Rfi.fr
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