Les opérations de vote ont commencé il y a plus de cinq heures (00h30 heure de Paris) et il y a foule dans les bureaux de vote de l’est de Rangoon, rapporte notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre. De longues files d’attente de plusieurs de centaines de personnes patientaient déjà devant les bureaux de vote une demi-heure avant leur ouverture alors qu’il faisait encore nuit noire à Rangoon. Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991 et leader de la LND, tout de rouge vêtue, a voté tôt dans une école de la principale ville du pays.
Wanna, qui a choisi de voter très tôt dans son quartier d’Okkalapa-Sud, explique la procédure. « Nous devons voter trois fois pour trois Chambres différentes : nous devons voter à une première urne, puis une seconde, puis une troisième… C’est long, et il faut s’identifier à chaque fois… Les gens n’avancent pas vite dans la file ! Je m’inquiète pour les électeurs qui vont arriver tard. Peut-être ne pourront-ils pas voter à temps… »
Dans ce quartier, la plupart des électeurs sortent des bureaux satisfaits car le processus leur semble transparent. Khin Thida San Oo a voté dès l'ouverture des bureaux, à 6h du matin et semble rassuré sur le scrutin. « … Ils [les scrutateurs] nous ont montré les urnes vides. Ils les ont renversées pour nous montrer l’intérieur. Je suis moi-même entrée pour voir comment ils ont scellé les urnes avec de la cire et comment ils les ont fermées avec de la ficelle. Ils nous ont montré cela avec soin cette année, je crois que l’élection sera équitable… »
Plus de transparence dans les procédures de vote
Il y a cinq ans le scrutin avait été entaché de nombreuses irrégularités aussi les électeurs sont-ils très sensibles à toutes les mesures qui peuvent apporter un peu plus de transparence au scrutin comme par exemple l'affichage des listes électorales. Certes, elles ne sont pas toujours justes mais elle sont affichées dans les bureaux de vote. Les électeurs doivent aussi tremper leur auriculaire dans une encre indélébile de couleur après avoir voté, pour prévenir le vote multiple.
Les électeurs peuvent aussi s’isoler du regard des autres derrière une cloison d’une cinquantaine de centimètres de haut posée sur une table. Ils doivent tamponner un bulletin pour marquer le candidat de leur choix. Autant de mesures destinées à rassurer les électeurs sur la bonne organisation du scrutin qui se déroule dans le calme et de meilleures conditions qu'il y a cinq ans dans ce quartier de la capitale.
Jason Carter, observateur du scrutin témoigne
D'ailleurs, et c’est une première en Birmanie, le pouvoir a autorisé les observateurs à assister aux opérations de vote partout dans le pays. Jason Carter, le petit fils de l’ancien président américain Jimmy Carter, est l'un de ces observateurs internationaux. Ils sont plus d'un millier d'observateurs internationaux et plus de 10.000 observateurs nationaux qui ont accès aux bureaux de vote, explique-t-il à RFI. « C’est un pas en avant important en ce qui concerne la transparence et nous croyons que le fait que ces observateurs aient été autorisés à entrer dans le pays va permettre d’apporter une certaine crédibilité au processus… Nos observateurs sont déployés dans le pays dans tous les Etats et toutes les régions. Nous avons reçu des informations d’un de nos observateurs qui était prêt à prendre place sur un bateau pour aller dans une région reculée, inaccessible par la route. Nous sommes sur le terrain et nous faisons tout ce que nous pouvons pour avoir une idée globale de ce qui se passe dans le pays… »
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