Depuis le milieu de la matinée, le gouvernement demande aux Sud-Africains de ne plus essayer de se rendre au palais présidentiel. Les parkings pour les navettes sont fermés, la file d’attente fait des méandres sur la colline au pied de l’Union Buildings et se prolonge en zigzags le long des artères du centre-ville de Pretoria. Une image qui rappelle les premières élections démocratiques en avril 1994.
« J'ai vu ma vie défiler devant moi »
Il faut compter au moins sept heures d’attente avant de pouvoir se recueillir l’espace de quelques secondes devant la dépouille de Mandela. « Je ne pourrai jamais me pardonner de ne pas avoir au moins essayé », confie une jeune femme dans la file. Un hélicoptère de l’armée fait des ronds dans le ciel. « Je suis née libre et j’ai vu ma vie défiler devant moi comme si c’était moi qui allais mourir », témoigne une jeune enseignante encore sous le choc après avoir vu la dépouille de Mandela.
La foule, dans son écrasante majorité est noire, les femmes sont endimanchées, d’autres sont en jeans et en baskets, un brassard noir Nelson Mandela au bras et dans la main un parapluie en guise d’ombrelle. La chaleur est écrasante. Les pompiers viennent au secours des personnes âgées au bord de l’évanouissement.
L’ambiance dans le centre-ville est parfois électrique. Les gens entendent des chants de lutte, tandis qu’au pied de l’Union Buildings, l’atmosphère est beaucoup plus solennelle. Les gens globalement sont dignes, solidaires.
Hommage traditionnel à Mvezo
On célèbre aussi la mémoire de Nelson Mandela dans son village natal à Mvezo. Les chefs traditionnels du clan Mandela sont rassemblés pour une prière organisée dans le centre communautaire flambant neuf. « Seigneur, ouvre les portes du paradis à Madiba », a chanté la chorale sous un immense portrait de Nelson Mandela, habillé en chef traditionnel. Une cérémonie à caractère officiel puisqu’elle réunit non seulement le ministre des Affaires traditionnelles, le secrétaire général de l’ANC le parti au pouvoir et une bonne partie des chefs traditionnels du clan Thembus, dont est issu Nelson Mandela.
« Madiba était lui aussi un chef traditionnel », c’est ce qu’ont expliqué ses pairs pour qui l’ancien président aurait appris de sa région natale, de son éducation traditionnelle, sa capacité à diriger, sa facilité à aller vers les autres, ceux qui en ont le plus besoin. Et c’est aussi parce qu’il était issu d’une chefferie traditionnelle que Nelson Mandela a pu poursuivre ses études. Le ministre des Affaires traditionnelles Richard Baloyi a souligné à quel point ce pouvoir traditionnel était l’un des rouages essentiels de la démocratie sud-africaine.
Source : Rfi.fr
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