Un militant syrien dans la banlieue est de Damas, où une attaque chimique aurait eu lieu mercredi 21 août 2013. REUTERS/Bassam Khabieh
« Une insulte au bon sens ». Voici comment le président syrien Bachar el-Assad qualifie la méthode des Occidentaux qui consistent à accuser d'abord et recueillir les preuves ensuite, dans un entretien accordé au quotidien russe Izvestia.
La Syrie a fait une concession importante en promettant un cessez-le-feu, dans la zone de la banlieue de Damas où une attaque chimique aurait été menée le mercredi 21 août. Car il ne suffit pas pour les inspecteurs d’avoir l’autorisation de se rendre sur plac e, il faut aussi qu’ils puissent travailler en sécurité. Et l’ONU ne permettra pas cette enquête si la sécurité des inspecteurs n’est pas assurée.
La Ghouta, cette zone de la banlieue de Damas, est une zone rebelle. Ban Ki-moon a donc demandé la coopération de l’opposition. Les inspecteurs ne devraient pas être accompagnés par des soldats ou des membres du gouvernement syrien.
Une mission au mandat limité
Le risque évidemment est que le cessez-le-feu ne soit pas respecté et que l’enquête ne soit pas possible. Il faut aussi faire vite, en raison de la dégradation des traces chimiques. Ban Ki-moon a parlé d’une question de jours. Mais le vrai problème de cette mission d’enquête est que son mandat est limité. Il ne s’agit pas de dire qui est responsable, mais simplement de dire si oui ou non, il y a eu une attaque chimique.
Les inspecteurs pourront tout de même déterminer quel agent toxique et, éventuellement, quelles armes ont été utilisées, s’il s’agit-il de missiles ou d’un produit chimique répandu sur place. Cela donnera des indications sur le responsable de cette attaque.
Reste encore à savoir si les conclusions de cette enquête peuvent amener Barack Obama à prendre la décision d’une intervention militaire. Mais aux États-Unis, le sentiment prédominant est que le président américain doit, et va faire quelque chose. À la Maison Blanche on se dit quasi certain qu’il y a bien eu une attaque chimique et qu’elle est bien le fait du gouvernement syrien.
« Diplomatie du Tomahawak »
Les commentateurs parlent déjà de la « diplomatie du Tomahawk », du nom du missile équipant le navire de guerre américain qui croise en ce moment en Méditerranée, au large de la Syrie. Toutes les options sont prêtes, a dit le secrétaire d’État Chuck Hagel.
On sait que Barack Obama est toujours très réticent à mettre le doigt dans l’engrenage du conflit syrien. Mais tout porte à croire qu’il est décidé à procéder à des frappes ciblées. Le président américain va sans doute prendre le temps de construire une légitimité internationale avec des alliés, peut-être avec l’Otan. Mais le sénateur républicain qui est en charge de la commission des Affaires étrangères s’est risqué à pronostiquer que Barack Obama demandera au Congrès l’autorisation de l’usage de la force d’ici la rentrée du Congrès, c'est-à-dire le 9 septembre.
Des conséquences « extrêmement graves » pour la Russie
Cette perspective d’une intervention militaire en Syrie mobilise les soutiens de Bachar el-Assad, à commencer par la Russie. Sergueï Lavrov a appelé son homologue américain John Kerry pour lui faire part de sa profonde inquiétude et le prévenir des conséquences « extrêmement graves » d'une possible intervention militaire en Syrie pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord.
Le ministère russe des Affaires étrangères a toujours de sérieux doutes concernant l'attaque présumée à l'arme chimique de mercredi dernier et n’est pas enclin à y voir la main du régime de Bachar el-Assad. Moscou appelle à « s'abstenir de faire pression sur Damas, ne pas céder aux provocations et tenter de créer des conditions normales pour que la mission de l'ONU puisse mener une enquête minutieuse et impartiale sur place ».
Moscou ne veut pas d’un nouvel Irak en Syrie. Il rappelle que les informations selon lesquelles le régime de Saddam Hussein disposait alors d’armes de destruction massive avaient été l’élément déclencheur de la guerre en 2003. Une référence au passé qu’utilise également Bachar el-Assad dans le quotidien russe Izvestia. « Les États-Unis essuieraient un échec comme lors de toutes les guerres précédentes qu'ils ont lancées à commencer par le Vietnam s'ils décidaient de mener une opération militaire en Syrie », prévient le président syrien.
Sorces : Rfi.fr
La Syrie a fait une concession importante en promettant un cessez-le-feu, dans la zone de la banlieue de Damas où une attaque chimique aurait été menée le mercredi 21 août. Car il ne suffit pas pour les inspecteurs d’avoir l’autorisation de se rendre sur plac e, il faut aussi qu’ils puissent travailler en sécurité. Et l’ONU ne permettra pas cette enquête si la sécurité des inspecteurs n’est pas assurée.
La Ghouta, cette zone de la banlieue de Damas, est une zone rebelle. Ban Ki-moon a donc demandé la coopération de l’opposition. Les inspecteurs ne devraient pas être accompagnés par des soldats ou des membres du gouvernement syrien.
Une mission au mandat limité
Le risque évidemment est que le cessez-le-feu ne soit pas respecté et que l’enquête ne soit pas possible. Il faut aussi faire vite, en raison de la dégradation des traces chimiques. Ban Ki-moon a parlé d’une question de jours. Mais le vrai problème de cette mission d’enquête est que son mandat est limité. Il ne s’agit pas de dire qui est responsable, mais simplement de dire si oui ou non, il y a eu une attaque chimique.
Les inspecteurs pourront tout de même déterminer quel agent toxique et, éventuellement, quelles armes ont été utilisées, s’il s’agit-il de missiles ou d’un produit chimique répandu sur place. Cela donnera des indications sur le responsable de cette attaque.
Reste encore à savoir si les conclusions de cette enquête peuvent amener Barack Obama à prendre la décision d’une intervention militaire. Mais aux États-Unis, le sentiment prédominant est que le président américain doit, et va faire quelque chose. À la Maison Blanche on se dit quasi certain qu’il y a bien eu une attaque chimique et qu’elle est bien le fait du gouvernement syrien.
« Diplomatie du Tomahawak »
Les commentateurs parlent déjà de la « diplomatie du Tomahawk », du nom du missile équipant le navire de guerre américain qui croise en ce moment en Méditerranée, au large de la Syrie. Toutes les options sont prêtes, a dit le secrétaire d’État Chuck Hagel.
On sait que Barack Obama est toujours très réticent à mettre le doigt dans l’engrenage du conflit syrien. Mais tout porte à croire qu’il est décidé à procéder à des frappes ciblées. Le président américain va sans doute prendre le temps de construire une légitimité internationale avec des alliés, peut-être avec l’Otan. Mais le sénateur républicain qui est en charge de la commission des Affaires étrangères s’est risqué à pronostiquer que Barack Obama demandera au Congrès l’autorisation de l’usage de la force d’ici la rentrée du Congrès, c'est-à-dire le 9 septembre.
Des conséquences « extrêmement graves » pour la Russie
Cette perspective d’une intervention militaire en Syrie mobilise les soutiens de Bachar el-Assad, à commencer par la Russie. Sergueï Lavrov a appelé son homologue américain John Kerry pour lui faire part de sa profonde inquiétude et le prévenir des conséquences « extrêmement graves » d'une possible intervention militaire en Syrie pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord.
Le ministère russe des Affaires étrangères a toujours de sérieux doutes concernant l'attaque présumée à l'arme chimique de mercredi dernier et n’est pas enclin à y voir la main du régime de Bachar el-Assad. Moscou appelle à « s'abstenir de faire pression sur Damas, ne pas céder aux provocations et tenter de créer des conditions normales pour que la mission de l'ONU puisse mener une enquête minutieuse et impartiale sur place ».
Moscou ne veut pas d’un nouvel Irak en Syrie. Il rappelle que les informations selon lesquelles le régime de Saddam Hussein disposait alors d’armes de destruction massive avaient été l’élément déclencheur de la guerre en 2003. Une référence au passé qu’utilise également Bachar el-Assad dans le quotidien russe Izvestia. « Les États-Unis essuieraient un échec comme lors de toutes les guerres précédentes qu'ils ont lancées à commencer par le Vietnam s'ils décidaient de mener une opération militaire en Syrie », prévient le président syrien.
Sorces : Rfi.fr
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