La campagne pour le référendum pouvait-elle échapper à la violence notée ces derniers temps ? Certains étudiants pensent que non. C’est le cas de Mame Dior Karé, étudiante à l’Institut supérieur des sciences de l’information et de la communication (Issic).
« C’est normal qu’on voit de la violence dans cette campagne, puisque les dirigeants sont eux-mêmes violents, pour régler leur problèmes personnels, ils recrutent des nervis par-ci, des lutteurs par-là, donc c’est évident qu’on y voit de la violence. En plus il fallait s’y attendre car Macky Sall a été élu dans la violence, dans la pagaille et le désordre lorsqu’on a voulu se débarrasser de l’ancien Président Abdoulaye Wade. Le milieu détermine l’individu qu’il soit ministre ou autre, il ne change pas. Je donne l’exemple de Moustapha Cissé Lô qui a semé le désordre à Touba», déplore-t-elle. Pour l’étudiante, «il faut donner un bon exemple ».
Cette idée est partagée par Mouhamadou Lamine NDiaye, en 2éme année de journalisme et communication à l’institut Supérieur d’Entrepreneurship et de Gestion (ISEG). L’étudiant se dit «déçu».
«Je suis déçu par la manière avec laquelle cette campagne est menée. Mais, cela s’explique par la floraison des partis politiques d’une part, notamment les violences rencontrées à Touba et à Louga avec des coups de feu. Au Sénégal, nous n’avons pas l’habitude d’une violence d’une telle ampleur, certes elle existait, mais à un stade minime », soutient-il.
Argent dans la campagne
L’argent dépensé dans cette campagne interloque aussi les étudiants qui jugent que les priorités doivent être ailleurs. C’est le cas d’El Hadj Malick Badiane, étudiant à l’ISSIC : «cette campagne est une formalité pour le gouvernement, c’est perdu d’avance pour le camp du « Non » car, le "Oui " va l’emporter largement. On voit le gouvernement donner des millions à la population pour qu’elle vote en faveur du "Oui", et comme nous le voyons, la majeure partie des Sénégalais flirtent avec la pauvreté, alors ils sont obligés d’être soudoyés, et de voter pour le « Oui ». C’est récurrent, c’est pourquoi je dis que le « Oui » va l’emporter largement car on ne peut pas rivaliser avec l’Etat », a t-il affirmé.
Méconnaissance des points de la réforme
Bachir, étudiant à (BEM) déplore la mauvaise communication de l’Etat sur les quinze (15) points : « ce référendum semble être une petite magouille, ou encore un forcing car, un référendum ça se prépare. Ils n’ont pas laissé le temps aux citoyens d’aller confectionner leur carte d’électeur mais pire encore on ne comprend rien des quinze (15) points qui sont proposés».
Ces étudiants trouvent que la campagne ne doit pas être une affaire personnelle. Car, au-delà du référendum, c’est l’avenir du Sénégal qui est en jeu. C’est ce qui fait que les hommes politiques doivent savoir raison gardée, et penser à ce qui pourrait advenir demain si cette violence s’installe dans ce pays, surtout avec le terrorisme qui frappe à notre porte.
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