La peine semble sévère pour cet homme qui a perdu son épouse, sa fille et son gendre à cause du virus. Mais, selon les autorités, il fallait adresser un message clair aux populations.
Le chef coutumier Amadu Kargbo a perdu sa femme, sa fille et son gendre probablement à cause du virus Ebola. La justice lui reproche d'avoir dissimulé leur maladie et leur décès suspect aux autorités locales et sanitaires. Puis, d'avoir enterré ses proches en catimini, lors de funérailles non sécurisées dans sa chefferie de Bumpeh, à 120 kilomètres de Freetown.
Selon les autorités, sa condamnation, qui peut sembler sévère, sert à adresser un message clair aux populations comme le confirme Sidi Yayhya Tunis le porte-parole du centre de réponse anti-Ebola : « Les cas continuent à se propager, notamment parce que les gens enterrement secrètement leur proche ou cachent les malades à la maison. Nous avons déjà fait de la sensibilisation. Nous n’arrêtons pas d’en faire. Mais vous savez, parfois des actions beaucoup plus sévères sont nécessaires pour mettre fin à des violations régulières de la loi, qui se font en toute impunité. »
Ebola a déjà fait plus de 2 500 morts au Sierra Leone, le pays le plus touché avec la Guinée et le Liberia. Depuis plusieurs mois déjà, le gouvernement avait mis en garde la population. Dès la fin du mois de juin, le ministre de la Santé avait souligné que cacher un malade était « un crime grave ». Fin août le Parlement sierra-léonais avait adopté en urgence une loi faisant de la dissimulation de malade un délit passible de 2 ans de prison.
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