« Fadhil Ahmad al-Hayali, également connu sous le nom de Hadji Moutazz, a été tué par une frappe militaire américaine le 18 août alors qu'il circulait à bord d'un véhicule près de Mossoul, en Irak, en compagnie d'un cadre de l'EI chargé des médias, Abou Abdallah », a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche.
Hadji Moutazz présidait le Conseil militaire du groupe Etat islamique depuis juin 2014 après la mort de son prédécesseur, Adnane Ismaïl al-Bilaoui, tué par une frappe aérienne américaine. Ce conseil, composé de 9 à 13 membres, est la plus importante instance dirigeante de l'organisation, précise le correspondant de RFI à Beyrouth, Paul Khalifeh. Il supervise les opérations militaires, définit les stratégies, et décide de la guerre et de la paix. Parmi les responsabilités du chef de ce Conseil, la coordination entre les émirs des différentes provinces du califat.
Hadji Moutazz était considéré comme le numéro 2 de l'organisation. Son rôle était d'autant plus important qu'il dirigeait les opérations militaires du groupe en Irak. Il serait l'artisan de l'offensive éclair du groupe Etat islamique de juin 2014 qui, avec la prise de Mossoul, avait marqué l'ascension de l'organisation.
On sait peu de choses de cet homme discret, sauf qu'il est irakien. Comme la plupart des proches collaborateurs du chef suprême du groupe Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, certains experts affirment qu'il était membre du parti Baas de l'ancien président Saddam Hussein. Il s'était joint à al-Qaïda après l'invasion américaine. Capturé en 2005, il avait été remis aux autorités irakiennes qui l'avaient finalement relâché. Sa mort avait déjà été annoncée par le Pentagone en décembre 2014, mais l'information s'est avérée fausse.
Selon Ned Price, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, sa mort devrait avoir un impact réel sur les opérations de l'EI. Mais Christopher Hamer, analyste militaire, en doute. Dans les pages du Los Angeles Times, ce dernier estime que l'organisation Etat islamique a recruté nombre d'anciens officiers de Saddam Hussein très compétents qui peuvent le remplacer, rapporte notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet.
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