Une étape importante vers la souveraineté monétaire a été franchie hier avec la fin du mécanisme du compte d'opérations et le passage prévu à l'Eco pour les huit pays de l'UEMOA. Cependant la question du régime de change, de la parité fixe avec l'euro demeure intacte. Le choix de maintenir cette parité par les pays de l'UEMOA vise à rassurer les investisseurs sur la stabilité de la monnaie et éviter le risque d'inflation et/ ou de fuite de capitaux. C'est un message destiné aux investisseurs, aux marchés de change, aux acteurs économiques ayant pour objectif de répondre à l'incertitude que pourrait générer cette évolution.
La vraie question pour nous est cependant celle de notre capacité à retrouver une politique monétaire proactive et à ajuster les chocs qui affectent nos économies par l'adoption d'un régime de change adapté (flexibilité totale ou flottement encadré). Un régime intermédiaire avec une parité arrimée a un panier de monnaie composé des monnaies des pays avec lesquels nous échangeons le plus (un currency board) est la formule la plus adaptée, vue la structure de nos économies, à ce moment de notre histoire économique.
Pour l'ECO, les étapes prévues étaient l'évaluation du respect des critiques de convergence pour déterminer ceux qui étaient prêt à y aller. Il faudrait maintenir cette évaluation.
Les pays de l'UEMOA doivent poursuivre les réformes et le démantèlement de l'ancien système.
- Le principe de la libre transferrabilité des capitaux n'a pas été remis en cause. Il permet aux multinationales, si elles le souhaitent, de rapatrier tous leurs bénéfices engrangés dans notre zone. Ce principe combiné avec une parité fixe avec l'euro arrangent fortement leurs affaires
- La garantie en dernier ressort qui demeure permettra à la France de revenir dans les instances de gestion du CFA/ECO en cas de crise de devises
- Cette garantie est un parapluie psychologique, car en réalité le CFA s'est garanti lui même cette dernière décennie en ayant un ratio AEN/ engagement à vue d'environ 117 % alors que seulement 20 % était requis pour garantir la monnaie. Nos 8 pays peuvent garantir eux-même leur monnaie.
Si ces réformes ne se poursuivent pas, les pays anglophones pourraient considerer que l'arrimage à l'euro est rédhibitoire et que ceci les empêcheraient de rejoindre le train de l'ECO.
Il faut éviter que le processus de l'ECO qui date d'une trentaine d'année et pour lequel la France n'a rien à voir soit dévié, récupéré ou dévoyé par cette réforme qui pour l'heure ne concerne ( hormis le mécanisme du compte d'opération) que les aspects les plus symboliques, mais laisse d'importants éléments de l'ancienne relation (définie par les accord de coopération monétaire) intactes.
Nous avons raté la symbolique de l'annonce de la réforme.
In fine, c'est une avancée, mais pas une révolution, ni une rupture fondamentale.
Ces avancées sont à mettre au crédit des sociétés civiles africaines (activistes, économistes, jeunesse africaine, journalistes, ..) qui depuis 2014 ont reposé cette question avec une vigueur renouvelée. Nos gouvernements ont été poussé à avancer dans cette direction par cette pression. Ils préféraient le statut quo.
Aussi, le travail ne vient que de commencer, il est à poursuivre."
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La vraie question pour nous est cependant celle de notre capacité à retrouver une politique monétaire proactive et à ajuster les chocs qui affectent nos économies par l'adoption d'un régime de change adapté (flexibilité totale ou flottement encadré). Un régime intermédiaire avec une parité arrimée a un panier de monnaie composé des monnaies des pays avec lesquels nous échangeons le plus (un currency board) est la formule la plus adaptée, vue la structure de nos économies, à ce moment de notre histoire économique.
Pour l'ECO, les étapes prévues étaient l'évaluation du respect des critiques de convergence pour déterminer ceux qui étaient prêt à y aller. Il faudrait maintenir cette évaluation.
Les pays de l'UEMOA doivent poursuivre les réformes et le démantèlement de l'ancien système.
- Le principe de la libre transferrabilité des capitaux n'a pas été remis en cause. Il permet aux multinationales, si elles le souhaitent, de rapatrier tous leurs bénéfices engrangés dans notre zone. Ce principe combiné avec une parité fixe avec l'euro arrangent fortement leurs affaires
- La garantie en dernier ressort qui demeure permettra à la France de revenir dans les instances de gestion du CFA/ECO en cas de crise de devises
- Cette garantie est un parapluie psychologique, car en réalité le CFA s'est garanti lui même cette dernière décennie en ayant un ratio AEN/ engagement à vue d'environ 117 % alors que seulement 20 % était requis pour garantir la monnaie. Nos 8 pays peuvent garantir eux-même leur monnaie.
Si ces réformes ne se poursuivent pas, les pays anglophones pourraient considerer que l'arrimage à l'euro est rédhibitoire et que ceci les empêcheraient de rejoindre le train de l'ECO.
Il faut éviter que le processus de l'ECO qui date d'une trentaine d'année et pour lequel la France n'a rien à voir soit dévié, récupéré ou dévoyé par cette réforme qui pour l'heure ne concerne ( hormis le mécanisme du compte d'opération) que les aspects les plus symboliques, mais laisse d'importants éléments de l'ancienne relation (définie par les accord de coopération monétaire) intactes.
Nous avons raté la symbolique de l'annonce de la réforme.
In fine, c'est une avancée, mais pas une révolution, ni une rupture fondamentale.
Ces avancées sont à mettre au crédit des sociétés civiles africaines (activistes, économistes, jeunesse africaine, journalistes, ..) qui depuis 2014 ont reposé cette question avec une vigueur renouvelée. Nos gouvernements ont été poussé à avancer dans cette direction par cette pression. Ils préféraient le statut quo.
Aussi, le travail ne vient que de commencer, il est à poursuivre."
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