Aucun n’a publiquement formulé son intention de briguer un nouveau mandat. Pourtant, plusieurs chefs d’États africains à l’instar de Joseph Kabila (RDC), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville), Boni Yayi (Bénin) ou encore Paul Kagamé (Rwanda) sont accusés de vouloir réviser la Constitution de leur pays pour se maintenir au pouvoir.
Tous ont en commun d’arriver, dans les prochains mois, au terme de leur second mandat présidentiel et d’avoir assisté à la chute du président burkinabè Blaise Compaoré, chassé du pouvoir après avoir tenté de réviser la Constitution. Tour d’horizon de ces chefs d’État africains tentés de franchir les limites constitutionnelles.
Officiellement, le camp Kabila tente de calmer le jeu en affirmant que le gouvernement ne souhaite pas modifier l’article 220 de cette loi qui verrouille le nombre de mandats présidentiels à deux. L’exécutif assure que ces réformes porteraient sur des modifications purement techniques (mode d’élection des sénateurs et des députés provinciaux au suffrage indirect). L’argument est d’ordre pécuniaire. Selon Kinshasa, un suffrage indirect coûterait moins cher qu’un scrutin direct.
L’opposition dénonce une manœuvre visant, entre autres, à modifier le mode de scrutin de l’élection présidentielle. Elle craint surtout que toute modification, aussi minime soit-elle, entraîne de plus importants changements à terme. Depuis plusieurs mois, de nombreuses manifestations ont lieu à Kinshasa pour appeler au départ de Joseph Kabila à la fin de son second mandat.
Le camp de Sassou Nguesso s’organise donc depuis plusieurs mois pour tenter de modifier la Constitution. Non pour rester en place, se défend-il, mais pour protéger les institutions congolaises : "Il s’agit d’un débat pour changer la Constitution, pas […] pour [un chef de l’État], mais pour le pays, pour que les institutions du pays progressent", a expliqué Sassou Nguesso au micro de RFI, au mois d’août. Pour le camp adverse, l'actuel président souhaite, au contraire, manœuvrer pour briguer un nouveau mandat.
Afin de trancher le débat, le parti au pouvoir (PCT) a proposé de soumettre à référendum la révision de la Loi fondamentale. Mais les opposants rejettent fermement la tenue d’un scrutin populaire : "La forme républicaine, le caractère laïc de l’État et le nombre de mandats du président de la République ne peuvent faire l’objet de révision", rétorquent-ils.
Un revers qui ne devrait cependant pas freiner les ambitions du clan présidentiel. Les proches du chef de l’État estiment que Nkurunziza pourrait se représenter sans même revoir la Constitution car il n’a pas été élu au suffrage direct lors de son premier mandat, comme l’exige la Loi fondamentale. Il a été désigné, à titre exceptionnel, par le Parlement, au sortir de la guerre civile.
Paul Kagamé a reçu le soutien de trois partis, proches du pouvoir, en faveur de l’abolition de la limite de mandats dans la Constitution. Tous réclament un référendum pour sonder l’opinion publique. Les opposants du président, dont la plupart sont en exil, n’ont aucun doute sur ses intentions. "Le respect de la limite du nombre de mandats permet le transfert pacifique du pouvoir et d'éviter le scénario d'un président à vie comme c’est le cas au Zimbabwe", a déclaré à RFI Frank Habineza, le président du Parti démocratique vert, le seul à se montrer ouvertement critique à l’égard du pouvoir.
L’opposition soupçonne pourtant le président béninois Boni Yayi de vouloir faire amender la Constitution afin de préparer le terrain pour la prochaine présidentielle.
Depuis l'entrée en vigueur de la Constitution, en décembre 1990, le Bénin a déjà organisé cinq élections présidentielles et législatives. Même si ces rendez-vous électoraux se sont généralement bien déroulés, les Béninois regardent avec méfiance tout projet de réforme de leur Loi fondamentale.
Tous ont en commun d’arriver, dans les prochains mois, au terme de leur second mandat présidentiel et d’avoir assisté à la chute du président burkinabè Blaise Compaoré, chassé du pouvoir après avoir tenté de réviser la Constitution. Tour d’horizon de ces chefs d’État africains tentés de franchir les limites constitutionnelles.
- République démocratique du Congo (RDC)
Officiellement, le camp Kabila tente de calmer le jeu en affirmant que le gouvernement ne souhaite pas modifier l’article 220 de cette loi qui verrouille le nombre de mandats présidentiels à deux. L’exécutif assure que ces réformes porteraient sur des modifications purement techniques (mode d’élection des sénateurs et des députés provinciaux au suffrage indirect). L’argument est d’ordre pécuniaire. Selon Kinshasa, un suffrage indirect coûterait moins cher qu’un scrutin direct.
L’opposition dénonce une manœuvre visant, entre autres, à modifier le mode de scrutin de l’élection présidentielle. Elle craint surtout que toute modification, aussi minime soit-elle, entraîne de plus importants changements à terme. Depuis plusieurs mois, de nombreuses manifestations ont lieu à Kinshasa pour appeler au départ de Joseph Kabila à la fin de son second mandat.
- Congo-Brazzaville
Le camp de Sassou Nguesso s’organise donc depuis plusieurs mois pour tenter de modifier la Constitution. Non pour rester en place, se défend-il, mais pour protéger les institutions congolaises : "Il s’agit d’un débat pour changer la Constitution, pas […] pour [un chef de l’État], mais pour le pays, pour que les institutions du pays progressent", a expliqué Sassou Nguesso au micro de RFI, au mois d’août. Pour le camp adverse, l'actuel président souhaite, au contraire, manœuvrer pour briguer un nouveau mandat.
Afin de trancher le débat, le parti au pouvoir (PCT) a proposé de soumettre à référendum la révision de la Loi fondamentale. Mais les opposants rejettent fermement la tenue d’un scrutin populaire : "La forme républicaine, le caractère laïc de l’État et le nombre de mandats du président de la République ne peuvent faire l’objet de révision", rétorquent-ils.
- Burundi
Un revers qui ne devrait cependant pas freiner les ambitions du clan présidentiel. Les proches du chef de l’État estiment que Nkurunziza pourrait se représenter sans même revoir la Constitution car il n’a pas été élu au suffrage direct lors de son premier mandat, comme l’exige la Loi fondamentale. Il a été désigné, à titre exceptionnel, par le Parlement, au sortir de la guerre civile.
- Rwanda
Paul Kagamé a reçu le soutien de trois partis, proches du pouvoir, en faveur de l’abolition de la limite de mandats dans la Constitution. Tous réclament un référendum pour sonder l’opinion publique. Les opposants du président, dont la plupart sont en exil, n’ont aucun doute sur ses intentions. "Le respect de la limite du nombre de mandats permet le transfert pacifique du pouvoir et d'éviter le scénario d'un président à vie comme c’est le cas au Zimbabwe", a déclaré à RFI Frank Habineza, le président du Parti démocratique vert, le seul à se montrer ouvertement critique à l’égard du pouvoir.
- Bénin
L’opposition soupçonne pourtant le président béninois Boni Yayi de vouloir faire amender la Constitution afin de préparer le terrain pour la prochaine présidentielle.
Depuis l'entrée en vigueur de la Constitution, en décembre 1990, le Bénin a déjà organisé cinq élections présidentielles et législatives. Même si ces rendez-vous électoraux se sont généralement bien déroulés, les Béninois regardent avec méfiance tout projet de réforme de leur Loi fondamentale.
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