■ Minute de silence à Bamako
Alors que la minute de silence était observée en France, ce lundi à midi, il n’était que 11h, à Bamako, lorsque plusieurs associations maliennes se sont donné rendez-vous devant l’ambassade de France pour observer, en même temps, cette minute de silence. Ils étaient quelques dizaines et RFI s’est mêlée à eux.
Difficile d’observer une minute de silence dans un lieu aussi bruyant. En effet, l’ambassade de France au Mali est située sur une avenue très fréquentée, mais qu’importe, pour Sorry Ibrahima Traoré, président des jeunes élus du Mali, il fallait être là :
« Ce qui arrive à la France, n’arrive pas qu’à la France. Cela arrive à toute l’humanité. Le terrorisme a voulu saboter les efforts dela France à travers le monde et nous nous sentons concernés, d’abord comme Maliens parce qu’une des interventions phare de la France contre le terrorisme s’est faite au Mali mais au-delà de cela, nous avons pensé qu’il faut une riposte internationale contre le terrorisme. C’est pourquoi nous avons voulu compatir avec le peuple français », a-t-il déclaré.
L’Association des sympathisants et amis de la France et de François Hollande est née en janvier 2013, dans la foulée de l’intervention militaire française qui a permis de chasser les groupes jihadistes qui occupaient le nord du Mali. « Nous avons tous été éprouvés en tant qu’humains, en tant qu’Association de soutien à la France. Nous pensons vraiment que c’est tout naturel d’apporter notre compassion au peuple français », a déclaré, pour sa part, le président de l’Association, Hamidou Elhadj Touré.
■ Hommage à Ouagadougou
Hommage aussi au Burkina Faso où une cérémonie en mémoire des victimes a eu lieu au lycée français de Ouagadougou. Là aussi, tous les élèves ont observé une minute de silence en hommage aux victimes des attentats de Paris. La cérémonie s’est voulue sobre, mais pleine de sens.
Gilles Thibault, l’ambassadeur de la France au Burkina Faso, l’ambassadeur de Belgique et le secrétaire général du ministère burkinabè des Affaires étrangères étaient présents à cette cérémonie.
L’ambassadeur français a dénoncé « la barbarie et la bêtise aveugle » avant d’inviter les élèves et leurs enseignants à rester unis. Pour le diplomate français, c’est la jeunesse qui a été frappée de la façon la plus ignoble et c’est la jeunesse qui sauvera le monde. Mais pour l’heure, colère, inquiétude et incompréhension sont les sentiments qui animent les élèves du lycée Saint-Exupéry de Ouagadougou.
Le 13 novembre 2015 est une date qui restera gravée dans les cœurs car, avec les attentats de Paris, « c’est toute la France et toute l’humanité qui ont été frappées », dira l’ambassadeur Gilles Thibault.
■ Hommage à Abidjan
La solidarité internationale s’est exprimée également en Côte d’Ivoire. Dans les écoles et lycées français de la capitale économique, Abidjan, une minute de silence a été respectée tout comme à l’ambassade de France. A l’ambassade de France, ce lundi matin, en l’absence du président Alassane Ouattara, c’est le Premier ministre Daniel Kablan Duncan qui a conduit l’imposante délégation du gouvernement – près de la moitié du gouvernement ivoirien – venue témoigner son soutien et sa compassion à l’ensemble de la communauté française de Côte d’Ivoire et de métropole.
« Nous avons décidé de venir ce matin saluer et adresser nos condoléances les plus attristées à la fois au gouvernement et au peuple français. Nous souhaitons bien sûr bonne guérison aux blessés et adresser notre compassion aux parents des victimes. C’est un drame effroyable qui a frappé la France. C’est un peuple ami de la Côte d’Ivoire et quand vos amis sont concernés, vous ne pouvez pas ne pas partager leur douleur et leur souffrance, raison pour laquelle nous sommes venus aujourd’hui », a déclaré le Premier ministre ivoirien.
« La lutte contre le terrorisme est une lutte importante, implacable, de longue haleine, mais nous sommes tous convaincus qu’en étant solidaires, en étant donc décidés, nous arriverons à vaincre le terrorisme partout dans le monde, que ce soit en Europe, bien-sûr, mais aussi en Afrique et donc dans les cinq continents », a ajouté le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan.
De son côté, l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, George Serre, a remercié tout le monde. « C’est cette expression de la solidarité qui nous fait chaud au cœur. En étant présents, ce matin, cela montre la solidarité que tous les pays expriment face à cette barbarie. Ce matin, c’est un témoignage très fort que vous avez exprimé tous ensemble. Je vous en remercie vivement, au nom du gouvernement français, au nom de tous nos compatriotes », a déclaré l’ambassadeur.
Présents également sur le parvis de l’ambassade, de nombreux représentants de la communauté française de Côte d’Ivoire, parmi lesquels Catherine Recheinmann, conseiller consulaire. Elle se souvient d’une cérémonie similaire, il y a un presque an, pour Charlie Hebdo.« C’est encore plus douloureux parce que ce sont vraiment des attaques qui ciblent une jeunesse qui est là et qui sont dans un lieu de détente. C’est pour ça que c’est douloureux. On a beaucoup communiqué sur les réseaux. On s’est appelé. On a eu besoin, oui, d’être ensemble. On est Français de Côte d’Ivoire, mais on est Français, c’est notre pays, notre patrie et puis, on est Français du monde, voilà », a pour sa part déclaré Catherine Recheinmann.
■ Les condoléances de Boni Yayi
Enfin au Bénin, le président Thomas Boni Yayi s'est rendu tout à l'heure à l'ambassade de France de Cotonou pour une rencontre avec des chercheurs et des responsables de projets participant à la COP21, mais il a débuté avec un message à l'ambassadeur et aux Français : « Ce n’est pas la France qui a été frappée, c’est l’humanité tout entière. Elle vient de subir ce choc pour défendre les valeurs démocratiques, les valeurs du monde libre. Vous n’êtes pas seuls dans ce combat ».
Le président béninois a ensuite signé le livre de condoléances, registre qui sera accessible à tous à l'Institut français où un hommage aux victimes est rendu ce lundi à 18h.
■ Hommage à Conakry
Solidaire du peuple français, le gouvernement guinéen, les responsables des institutions républicaines et l'opposition ont compati à la douleur de la France. Tous étaient présents à l'ambassade de France pour la minute de silence en la mémoire des victimes.
Le Premier ministre, Saïd Fofana, conduisait la délégation officielle assignée dans le livre des condoléances ouvert, à ce effet, à l’ambassade de France. « La France est un pays ami de la Guinée, c’est pourquoi ce deuil est ressenti en Guinée comme un deuil national », a déclaré le Premier ministre, au milieu d’une marée humaine.
De son côté, François Louncény Fall, ministre guinéen des Affaires étrangères, a tenu à souligner que la Guinée est solidaire de la France dans ces moments difficiles. « Nous sommes certains que la France mène le bon combat comme la liberté dans le monde. Et la Guinée, comme on l’a toujours dit, s’associera à tous les mouvements tendant à éradiquer le terrorisme à travers le monde », a pour sa part déclaré Louncény Fall.
Fodé Oussou Fofana, représentant de l’opposition, a indiqué les raisons de sa présence. « Nous avons jugé, en tant que parti, de nous déplacer, de venir voir l’ambassadeur, lui témoigner notre solidarité et condamner ces actes barbares et criminels qui se sont passés en France, en disant que ce n’est pas normal que des individus s’attaquent à des innocents que l’on tue, comme ça », a précisé le représentant de l’opposition.
L’ambassadeur de France, Bertrand Cochery, heureux mais dans la douleur, a remercié tout le monde et appelé à l’union sacrée pour vaincre l’ennemi commun. « La victoire contre le terrorisme ne peut venir que de la chaîne d’union de toutes celles et de tous ceux – hommes et femmes de bonne volonté – convaincus que c’est justement de l’intelligence et de la fraternité entre nous et de la détermination des gouvernements que pourra venir la victoire », a déclaré l’ambassadeur de France en Guinée.
Source : Rfi.fr
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