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Attentat meurtrier à Ankara: les milices kurdes pointées du doigt

Une énorme déflagration a secoué hier, mercredi 17 février vers 18h30 le centre d'Ankara : l'explosion de la voiture piégée près d'un bus de militaires a tué au moins 28 personnes et fait une soixantaine blessées. Le Premier ministre accuse ce jeudi matin les milices kurdes d'être les auteurs de ce nouvel attentat meurtrier, qui survient quatre mois à peine après celui qui a fait 103 morts devant la gare centrale d'Ankara lors d’une manifestation pour la paix.



Le Premier ministre, Ahmet Davutoglu, a annoncé en direct à la télévision que l'attentat d'Ankara aurait été commis par les YPG, les milices d'autodéfense kurdes de Syrie, avec le soutien du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, principal mouvement rebelle kurde de Turquie. Le Premier ministre a également confirmé les informations qui avaient été publiées dans la presse auparavant : c'est un ressortissant syrien d'origine kurde de 24 ans nommé Salih Necer, qui aurait préparé cet attentat. Il serait entré en Turquie il y a quelques semaines. Ses empreintes digitales avaient été
enregistrées à la frontière et il aurait loué la voiture ayant servi à l'attentat d'hier dans la ville d'Izmir à l'ouest du pays. Ahmet Davutoglu a également annoncé que neuf personnes avaient été arrêtées en lien avec cet attentat sans plus de précisions.

L'aviation turque a bombardé cette nuit des positions du PKK en Irak, dans le nord de l'Irak : une information donnée ce matin par les forces armées turques. On annonce aussi qu'un autre convoi militaire a été attaqué ce matin, dans le sud-est du pays. Une attaque qui aurait fait, selon un premier bilan encore provisoire, 7 morts parmi les soldats.

La Turquie en état d'alerte

 
 

Dans un premier temps, les autorités turques avaient simplement confirmé qu'il s'agissait d'une attaque « terroriste » tout en se refusant à pointer un coupable du doigt, alors que par exemple après l'attentat d'Istanbul, en janvier, on avait annoncé quelques heures seulement après l'événement que l'Etat islamique était le commanditaire de l'attaque. Les pistes kurde ou islamiste étaient évidemment les plus probables mais la méthode utilisée, celle de la voiture piégée, n'était pas vraiment la signature de Daech, du moins lors des derniers attentats qui lui ont été attribués en Turquie. D'autre part la cible, des soldats et leurs familles dans des autocars, n'était pas dans l'usage du PKK kurde, qui vise généralement des cibles uniquement militaires en évitant de toucher des civils.

La Turquie est depuis en état d'alerte. Le Premier ministre et le président turc ont annulé leurs visites prévues à l'étranger aujourd'hui. Le président Erdogan a d'ailleurs lancé un message très guerrier quelques heures après l'attentat : il a assuré hier soir que la Turquie allait riposter et allait se défendre, « à tout moment et en tout lieu ».

Source:Rfi.fr



Jeudi 18 Février 2016 - 08:51


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