Vers 19h30 mercredi soir, une patrouille de casques bleus indiens, des policiers, se retrouve ciblée par des tirs. L’attaque a lieu sur la route nationale qui mène à Beni, à moins de dix kilomètres du centre-ville. Selon la Mission de l’ONU au Congo, les échanges de tirs sont intenses et durent plus de 30 minutes. Une patrouille de la brigade d’intervention des Nations unies arrive en renfort et fait elle aussi l’objet de tirs.
Au final, pas de blessés, mais 27 impacts de balles sur les véhicules et plusieurs questions : comment des éléments lourdement armés peuvent-ils circuler si près de la route sans être inquiétés dans une zone contrôlée par l’armée congolaise ? Y aurait-il collaboration de certains éléments de l’armée ?
Reste que l'attaque a eu lieu au même endroit qu'une autre attaque sur des containers d'essence pendant la visite du président Kabila fin octobre. C'est à cet endroit aussi que le colonel Mamadou Ndala a été tué par un tir de roquette en janvier 2014.
Nombreuses interpellations
Dans le même temps, dans les villes de Beni, Kasindi et Butembo, des arrestations sont signalées depuis 48h par les habitants. Aucun chiffre ni de confirmation officiels de la raison de ces attaques. Des sources concordantes parlent d’une dizaine d’interpellations par les services de renseignement. Des commerçants, mais aussi l’ancien maire de la ville de Béni et la présidente de la fédération des entreprises congolaises.
Tous sont réputés proches du parti d’opposition, le Rassemblement congolais pour la démocratie/Mouvement de libération (RCD-KML) que les autorités accusent d'être impliqué dans les attaques récentes dans la zone de Beni. Le président de ce parti, Mbusa Nyamwisi, joint par RFI dément toute implication et s’insurge contre une politique de bouc émissaire. De son côté, l’Agence nationale de renseignement (ANR) confirme seulement la présence d’agents venus de Kinshasa, il y a une semaine, pour mener l’enquête.
Enfin, la société civile du Nord-Kivu s’inquiète de la fermeture de cinq radios communautaires à Beni et Butembo par les autorités depuis quelques jours sans raison précise. Des radios proches de différents partis d’opposition, dont le RCD-KML et le Mouvement de libération du Congo (MLC). La société civile dénonce une « atteinte à la liberté d’expression ».
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