C'est un scénario auquel Sangaris s'était préparé. A mesure que les forces françaises et les forces africaines de la Misca allaient se déployer à l'Est et au Nord, les milices anti-balaka en profiteraient pour s'engouffrer dans la brèche. C'est manifestement ce qui s'est passé dimanche et lundi à Grimari, localité située à mi-chemin entre Sibut et Bambari.
Des miliciens ex-Seleka et des groupes d'anti-balaka, venus de Sibut, se sont affrontés violemment dans la journée de lundi, avant que la force Sanagris n'intervienne pour séparer les belligérants. Mardi, la situation était redevenue calme, mais le problème n'est pas réglé. Les habitants de Grimari terrorisés par les détonations d'armes lourdes et de kalachnikov sont réfugiés à l'église.
Pour la force internationale, la situation est complexe. Les anti-balaka, persuadés que Sangaris va désarmer les ex-Selekas, veulent profiter de la situation. Comment les empêcher d'avancer ? Comment instaurer la sécurité tout en appliquant les mesures de confiance, c'est-à-dire le désarmement ? Voilà l'équation.
Pour l'instant, la force Sangaris montre ses muscles et occupe le terrain. Une stratégie efficace, mais qui nécessite beaucoup d'hommes et de moyens. Il faut en effet être présent dans toutes les localités sous peine de voir les anti-balaka s'infiltrer depuis la brousse.
■ ZOOM sur Bria : après la tension, la situation est sous contrôle
En Centrafrique, nouvelle réunion de haut niveau à Bria, mardi. Le général Soriano, patron de Sangaris, le général Kararuza, commandant en second de la Misca, et le ministre de l'Administration territoriale Aristide Sokambi, sont venus de Bangui pour dialoguer avec les notables, les sages et les officiers Seleka.
A Bria, la Seleka et les troupes internationales sont en passe d'enterrer la hache de guerre. Après plusieurs heures de négociations, les deux camps se sont mis d'accord. Les Selekas doivent désormais rester cantonnés à la préfecture. Ils n'ont pas le droit de sortir avec leurs armes, seuls ceux qui gardent le bâtiment ont le droit d'en porter une. Mais les parties ont décidé de pousser plus loin leur entente. Une dizaine de rebelles vont être choisis pour accompagner les patrouilles de Sangaris et Misca. Ils devront servir de guide.
Ils aideront aussi au maintien de la sécurité, comme l’explique Amat Amadine, porte-parole de la Seleka à Bria : « Nous avons certains éléments incontrôlés. Si nos éléments commettent des fautes, ce sont nos hommes qui vont donc les désarmer et les détenir pour leur infliger des corrections ».
Une bonne mesure de confiance estime un membre du comité des sages qui dit attendre le lancement d'un processus clair de désarmement. En attendant, il demande aux habitants ayant fui en brousse de revenir en ville. Le ministre de l'Administration territoriale se veut lui prudent. Même s'il voit Bria comme une ville où la médiation a réussi, Aristide Sokambi reconnaît que la situation reste fragile et que la confiance doit être consolidée.
Source : Rfi.fr
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