Journée mondiale de lutte contre le sida au Sénégal: maintenir l’épidémie à 0,4 %

«Le Sénégal, souvent cité en exemple doit maximiser les efforts de la prévention et maintenir les acquis de la Prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA», a indiqué le communiqué du Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS) reçu à cet effet.

La pandémie n’est pas encore très développée c’est ce qui fait dire aux experts que «nous sommes dans un contexte d’épidémie de type concentré». Les statistiques sur le taux de prévalence ont révélé 0,4% dans la population générale. En revanche, des taux très élevés sont, de l’avis du CNLS, notés chez les groupes dits à haut risque tels que les travailleuses de sexe, (19,5%) et chez les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes (21%). «On note également une disparité dans les régions avec des taux dépassant la moyenne nationale dans les régions du Sud telles que Ziguinchor et Kolda (plus de 2%)», a-t-il précisé.

Le conseil a, ainsi expliqué que «toutes les stratégies de prévention doivent ciblés sur les groupes à haut risque avec une maximalisation des activités de préventions dans les régions les plus touchées et les plus vulnérables». Et d’avertir : «à défaut de quoi, le Sénégal risque de passer d’une épidémie de type concentrée à une épidémie de type généralisée difficilement maîtrisable».

La gratuité des antirétroviraux pour toutes les personnes vivants avec le Vih/sida a été d’un grand apport dans la stabilisation de la maladie à ce niveau. «Le Sénégal a également fait beaucoup d’efforts dans la prise en charge des Orphelins et enfants vulnérables avec l’appui des partenaires comme la Banque Mondiale et le Fonds Mondial ainsi que d’autres partenaires qui appuient la réponse nationale. Cet appui est psycho-social, nutritionnel et scolaire», a rappelé le CNLS.

La stigmatisation accroît le risque

Cependant, a-t-il souligné malgré les efforts consentis et les acquis ces dernières années, force est de reconnaître que la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH demeurent persistantes.

La stigmatisation et la discrimination des Personnes Vivant avec le VIH et des groupes vulnérables, une entrave aux stratégies de prévention. En effet, a-t-il ajouté, la stigmatisation et la discrimination a été identifiée comme un véritable frein à la lutte contre le Sida. «Aujourd’hui, l’un des défis majeurs est de lutter contre cette stigmatisation des personnes vivant avec le VIH et des groupes vulnérables», a souligné le communiqué.

Pour cela, a indiqué la même source, un appel est lancé à toute la communauté pour que les personnes vivant avec le VIH puissent être soutenues à tous les niveaux pour qu’elles puissent vivre positivement leur statut. «La stigmatisation des groupes vulnérables les confine dans la clandestinité et augmente le risque de propagation. Les mis en cause ayant peur de fréquenter les structures de prévention et de prise en charge», a-t-il déploré.

La journée mondiale 2008 de lutte contre le Sida intervient 20 ans après le lancement de la première journée mondiale en 1988. Au Sénégal, elle entre dans le cadre global de la campagne 2008 de lutte contre le Sida lancé depuis le 31 octobre 2008.