Une femme trempe son doigt dans un bocal d'encre indélébile, après avoir voté lors du référendum sur l'autodétermination d'Abyei, le 28 octobre 2013. REUTERS/Andreea Campeanu
Deux bulletins étaient proposés : l'un avec une poignée de main, symbolise l'unité et le maintien d'Abyei au sein du Soudan, l'autre, avec une seule main, signifie au contraire « au revoir Khartoum » et « oui au rattachement au Soudan du Sud ». Cette dernière option devrait l'emporter à l'issue du dépouillement, car elle est souhaitée par les Ngok Dinka, qui ont décidé du référendum.
La communauté rivale, les arabes semi-nomades Misseriya, a été écartée de la consultation. La famille de Sadig Babo Nimir, qui dirige la tribu Misseriya, dénonce cette initiative unilatérale. « Même le gouvernement du Soudan du Sud est contre ce référendum. L'Union africaine aussi a rejeté cette initiative unilatérale. Comment peut-on avoir un référendum qui ne consulte qu'une partie ? C'est une blague ! »
→ A (RE)LIRE : Soudans: dernier jour du référendum d’autodétermination à Abyei
Les Ngok Dinka estiment que les nomades Misserya n'ont pas voix au chapitre, car ils ne résident que temporairement à Abyei. Quatre mille casques bleus patrouillent dans la province, où depuis des décennies, les deux communautés se disputent des terres de pâturage, convoitées par les nomades misseriyas durant la période de transhumance.
Les Ngok Dinkas ont organisé ce référendum avec le plus grand sérieux. Vingt-trois bureaux de vote étaient ouverts trois jours durant à travers la province pour un scrutin supervisé par deux comités, une commission et un secrétariat. « Soixante-cinq mille personnes se sont enregistrées sur les listes pour prendre part au vote, et environ 95% d'entre elles ont voté dans le calme et la tranquillité », assure Luka Bieng, porte-parole du Haut comité du référendum et représentant des Ngok Dinka.
Des propos et des chiffres difficiles à vérifier de source indépendante. Le référendum d'Abyei n'a aucune portée légale, mais Luka Bieng semble s'en accommoder, car selon lui, cette consultation vise avant tout à interpeller.
« Les deux pays (...) ont des obligations »
« Vous parlez de légalité, alors que le Soudan est dirigé par un président qui est visé depuis des années par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale », proteste le porte-parole qui ajoute : « l'union africaine devra tenir compte du résultat du référendum, car elle sait que c'est le peuple qui détient le pouvoir. Et les deux pays, le Soudan du Sud et le Soudan, ont des obligations, car ils ont accepté l'idée d'un référendum à Abyei. Nous avons pris cette initiative justement pour mettre la pression sur la communauté internationale, car Khartoum fait tout pour gagner du temps et repousser le processus, alors que le principe du référendum est acté ! »
Un référendum d'autodétermination à Abiey était prévu par l'accord de paix global de 2005 qui a mis fin à deux décennies de guerre civile et qui a abouti à la partition du Soudan en 2011.
Mais la consultation n'a jamais été mise en oeuvre en raison de désaccords entre Juba et Khartoum sur la composition du corps électoral, plus précisément sur la question du droit de vote des Misseriya.
Ces derniers sont favorables au rattachement avec le Soudan, et Khartoum souhaite qu'ils puissent voter. Mais le Soudan du Sud, qui compte de nombreux Dinkas parmi ses dirigeants, y compris le président Salvaa Kiir, s'y oppose.
→ A (RE)LIRE : Abyei enjeu politique et affectif pour les deux Soudans
Les présidents des deux Soudans ont multiplié ces dernières semaines des déclarations en faveur de la résolution du différend d'Abyei, mais ils tardent à traduire en actes leurs bonnes intentions, malgré les appels pressants de l'Union africaine (UA).
Khartoum a demandé au Conseil de sécurité de paix de l'UA de repousser une mission de ses membres à Abiey en raison de la tenue du référendum, qui selon l'UA, est une menace pour la paix dans la région.
La présidente de la commission de l'UA a dénoncé lundi l'illégalité de la consultation qui selon Nkosazana Dlamini Zuma, risque de ramener la guerre entre les deux pays.
Source : Rfi.fr
La communauté rivale, les arabes semi-nomades Misseriya, a été écartée de la consultation. La famille de Sadig Babo Nimir, qui dirige la tribu Misseriya, dénonce cette initiative unilatérale. « Même le gouvernement du Soudan du Sud est contre ce référendum. L'Union africaine aussi a rejeté cette initiative unilatérale. Comment peut-on avoir un référendum qui ne consulte qu'une partie ? C'est une blague ! »
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Les Ngok Dinka estiment que les nomades Misserya n'ont pas voix au chapitre, car ils ne résident que temporairement à Abyei. Quatre mille casques bleus patrouillent dans la province, où depuis des décennies, les deux communautés se disputent des terres de pâturage, convoitées par les nomades misseriyas durant la période de transhumance.
Les Ngok Dinkas ont organisé ce référendum avec le plus grand sérieux. Vingt-trois bureaux de vote étaient ouverts trois jours durant à travers la province pour un scrutin supervisé par deux comités, une commission et un secrétariat. « Soixante-cinq mille personnes se sont enregistrées sur les listes pour prendre part au vote, et environ 95% d'entre elles ont voté dans le calme et la tranquillité », assure Luka Bieng, porte-parole du Haut comité du référendum et représentant des Ngok Dinka.
Des propos et des chiffres difficiles à vérifier de source indépendante. Le référendum d'Abyei n'a aucune portée légale, mais Luka Bieng semble s'en accommoder, car selon lui, cette consultation vise avant tout à interpeller.
« Les deux pays (...) ont des obligations »
« Vous parlez de légalité, alors que le Soudan est dirigé par un président qui est visé depuis des années par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale », proteste le porte-parole qui ajoute : « l'union africaine devra tenir compte du résultat du référendum, car elle sait que c'est le peuple qui détient le pouvoir. Et les deux pays, le Soudan du Sud et le Soudan, ont des obligations, car ils ont accepté l'idée d'un référendum à Abyei. Nous avons pris cette initiative justement pour mettre la pression sur la communauté internationale, car Khartoum fait tout pour gagner du temps et repousser le processus, alors que le principe du référendum est acté ! »
Un référendum d'autodétermination à Abiey était prévu par l'accord de paix global de 2005 qui a mis fin à deux décennies de guerre civile et qui a abouti à la partition du Soudan en 2011.
Mais la consultation n'a jamais été mise en oeuvre en raison de désaccords entre Juba et Khartoum sur la composition du corps électoral, plus précisément sur la question du droit de vote des Misseriya.
Ces derniers sont favorables au rattachement avec le Soudan, et Khartoum souhaite qu'ils puissent voter. Mais le Soudan du Sud, qui compte de nombreux Dinkas parmi ses dirigeants, y compris le président Salvaa Kiir, s'y oppose.
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Les présidents des deux Soudans ont multiplié ces dernières semaines des déclarations en faveur de la résolution du différend d'Abyei, mais ils tardent à traduire en actes leurs bonnes intentions, malgré les appels pressants de l'Union africaine (UA).
Khartoum a demandé au Conseil de sécurité de paix de l'UA de repousser une mission de ses membres à Abiey en raison de la tenue du référendum, qui selon l'UA, est une menace pour la paix dans la région.
La présidente de la commission de l'UA a dénoncé lundi l'illégalité de la consultation qui selon Nkosazana Dlamini Zuma, risque de ramener la guerre entre les deux pays.
Source : Rfi.fr
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