Les chiffres tout ce qu’il y a de plus officiels. 143 islamistes tués, un important arsenal de guerre saisi, comprenant notamment des fusils d’assaut de différentes marques, des armes lourdes, des munitions de tous calibres, et des terminaux de transmission.
Le ministre de la Communication, qui signe le communiqué au nom du gouvernement, précise que c’est de loin la plus lourde perte subie par la secte islamiste, depuis qu’elle a entrepris ses attaques contre le Cameroun. L’assaut de Kolofata est intervenue à 6h30 (heure de Yaoundé), précise le porte-parole du gouvernement, les assaillants, profitant de la brume, ont essayé de prendre les forces de défense camerounaises qui y tiennent un camp, par surprise.
Les combats qui s’en sont suivi ont duré plus de cinq heures, et les jihadistes neutralisés sont retournés en débandade, vers la frontière avec le Nigeria. Le bilan fait état côté Cameroun d’un soldat mort et de quatre autres blessés. Quelques photos particulièrement effroyables de ce combat ont été diffusées sur les réseaux sociaux.
Troisième attaque depuis juillet
Cela fait trois fois depuis juillet que la ville de Kolofata est attaquée. La dernière attaque remontait tout juste à lundi 5 janvier dernier. RFI a réussi à joindre un fonctionnaire de Kolofata, il avait mis déjà sa famille à l'abri après l'attaque sanglante de juillet. Et là, il a plié bagage et est venu se réfugier à Maroua. Il témoigne de ces événements tragiques :
« J'étais dans ma chambre et à 6h44, j'ai commencé à entendre des coups de feu [...] Finalement, ça a perduré et c'est devenu un brasier de tirs, terrible. J'ai vécu, ce calvaire, ainsi que tous ceux qui étaient encore dans Kolofata, pendant une heure et 26 minutes. On se demandait quand tout cela allait finir et qu'est-ce qui se passait. Finalement, j'ai appelé un peu partout, et on m'a dit que les Boko Haram étaient arrivés et qu'ils avaient attaqué la base militaire. Ils ont voulu pénétrer en ville, mais comme la base militaire est juste au-dessus de Kolofata, donc du côté nord, ils ont été stoppés net. Je crois qu'il y a eu aussi un renfort, venu de la ville de Maroua. La population a fui. Presque tout le monde est parti. Ceux qui vont vivre à Kolofata, ce sont des vieillards qui ne savent plus où aller, ni quoi faire. »
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