Ils étaient venus officiellement épauler et former l’armée centrafricaine, mais les soldats sud-africains ont le plus souvent combattu seuls. D’après le général Arda Hakouma, l’officier de la Seleka qui a conduit la prise de Bangui, entre la ville de Damara et la capitale, les militaires envoyés par Pretoria ont subi le samedi 23 mars des pertes qui vont bien au-delà du chiffre officiel de 13 morts donné par Pretoria et confirmé par les autorités françaises.
« Ce qui est sûr, moi personnellement, chef d’état-major, chef des opérations, donc c’est moi qui ai dirigé le combat, j’ai vu 36 morts sud-africains et 22 blessés. Ça c’est sûr. Il y avait des prisonniers aussi, on les a remis à la Fomac (Force multinationale d'Afrique centrale). »
Une autre source qui souhaite conserver l’anonymat et qui se trouvait le lundi 25 mars à la base des militaires français assure avoir vu plus de 50 sacs mortuaires prêts à embarquer dans unHercule C130 envoyé par Pretoria. Dans le même temps, affirme cette source, d’autres cadavres de soldats sud-africains continuaient à arriver.
Présence des soldats sud-africains au Centrafrique: les mines et le pétrole et non la paix comme objectif? Il y a quelques jours, des militaires sud-africains après être revenus au pays, avaient affirmé être traumatisés d'avoir tué des enfants soldats. Certes, il y a bien des mineurs dans les rangs de la Seleka, mais la question que l'on peut se poser, c'est pourquoi des soldats sous le choc, après les combats violents du 23 mars, ont poursuivi les combats dès le lendemain matin. D'après de multiples sources, les soldats sud-africains venus officiellement épauler et former les militaires centrafricains ont été chèrement payés par François Bozizé quand le président aujourd'hui déchu est venu leur rendre visite au front le samedi. Cela peut expliquer l'ardeur au combat des soldats mais pas un engagement politique aussi fort de la part de Pretoria. Selon les informations recueillies par RFI, plusieurs sociétés sud-africaines ont signé directement avec la présidence des contrats dans les domaines des mines et du pétrole. A Bangui, il y a trois noms qui reviennent en boucle : tout d'abord Ellis SA, société dirigée par un général sud-africain à la retraite et qui s'intéressait aux diamants et à l'or du sud du pays. La deuxième se nomme Soco et était sur le point de mener une campagne d'exploration pétrolière dans le nord de la Centrafrique. Enfin, c'est peut-être la plus intéressante, Dig Oil, qui avait signé des contrats d'exploration et d'exploitation pétrolière dans la région de Carnot dans l'ouest du pays. D'après un ministre bon connaisseur du milieu des affaires, Dig Oil, serait selon ses propres termes « une pompe à fric » de l'ANC et dont l'un des actionnaires est l'un des neveux de Jacob Zuma. Un autre ministre issu de la Seleka, prétend lui que cette société a fourni des armes et tenté de ramener des hommes pour défendre le régime du président Bozizé. Si ces informations sont confirmées en Afrique du Sud, la crise politique paraît inévitable, car ces soldats ne se battaient manifestement pas pour la paix sur le continent comme l'a prétendu Jacob Zuma. |
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