Malgré une large réprobation internationale et le boycott de l’opposition dénonçant une « parodie d’élections », le pouvoir burundais a organisé, lundi 29 juin, des scrutins législatifs et communaux. En fin de journée, à la fermeture des derniers bureaux de vote et au commencement du dépouillement, la Commission électorale (Céni), n’a pas pu donner une estimation de la participation et a annoncé que les résultats seraient connus dans trois ou quatre jours.
En début d’après-midi, RFI a pu constater que la participation tournait entre 5 et 10 % dans des centres de vote de quartiers de Bujumbura anti-Nkurunziza, mais était bien plus élevée dans les quartiers acquis au président.
En gros, les quartiers qui sont à la pointe des manifestations contre le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza ont connu une très forte abstention. Dans ces quartiers, les gens ont répondu à l’appel au boycott lancé par l’opposition et la société civile burundaise. Ceci dit, il y a aussi la peur des habitants qui ont passé une nuit cauchemardesque, la veille du scrutin ponctuée d’explosions et de grenades et de tirs nourris dont le gouvernement et l’opposition se rejettent la responsabilité.
De l’autre côté, dans les quartiers qui n’ont pas manifesté du tout, on a voté tôt. A la mi-journée le taux de participation tournait autour de 45 % et le soir, il serait entre 60 et 70 %, selon plusieurs responsables de bureaux de vote. Mais là aussi, on a voté moins qu’en 2010, comme le reconnaissent aussi beaucoup de citoyens.
Une situation très différente d'un bureau de vote à l'autre, à Bujumbura, mais aussi entre les régions contestataires et celles qui soutiennent le président Pierre Nkurunziza. RFI s’est justement rendue dans plusieurs provinces à la rencontre des électeurs.
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