C'est un document audio qui n'est pas authentifié et ne le sera sans doute jamais. On y entend deux hommes évoquer longuement et en détail les moyens d'éviter l'échec du putsch de Gilbert Diendéré au Burkina Faso, au moment crucial où ce putsch est dans l'impasse. L'un d'eux propose d'organiser des opérations de déstabilisation armées et d'offrir pour cela au second d'importants moyens financiers. Les voix des deux hommes sont-elles celles du Burkinabé Djibrill Bassolé, ministre des Affaires étrangères au moment de la chute de Blaise Compaoré et de l'ex-Premier ministre ivoirien Guillaume Soro, président de l'Assemblée nationale ivoirienne ?
Jusque-là, pas de réaction officielle du côté des autorités burkinabè. Seules certaines sources sécuritaires affirment que le premier enregistrement est authentique. Ces sources indiquent que le document sonore date de la période où les troupes loyalistes préparaientl’assaut contre l’ex-régiment de sécurité présidentielle. Pour deux journalistes que RFI a rencontrés, la publication de l’enregistrement met les autorités burkinabè dans une position très délicate.
« Il est question ici de relations entre deux pays, explique le premier. Je pense que ça va au-delà des personnes et je pense qu'il est important que les voix officielles réagissent sur cette question pour éviter d'éventuelles conséquences qui pourraient s'avérer dommageables. »
« A partir du moment où le gouvernement burkinabè se prononce sur l'authenticité ou non de ces documents-là, ce serait automatiquement entacher la procédure judiciaire, ajoute l'autre. Le plus important, c'est que la procédure judiciaire puisse suivre son cours normal et se terminer par un jugement. »
En attendant les réactions officielles, un deuxième document, plus que court que le premier a été publié. On y reconnait les mêmes voix, mais le contenu de la conversation entre les supposés Guillaume Soro et Djibrill Bassolé est différent. « Ce document, s'il était crédible, serait dans le dossier du juge à Ouagadougou et non en train de circuler sur internet. » C'est en substance ce que disent leurs avocats.
Source : Rfi.fr
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