Il était arrivé au pouvoir en 1999 à la faveur d'un putsch, avant d'être élu président trois ans plus tard. Le colonel Azali Assoumani est le nouvel homme fort des Comores, selon les résultats provisoires prononcés ce vendredi 15 avril. La Commission électorale a annoncé sa victoire en prenant beaucoup de précaution, car les résultats sont extrêmement serrés : 2 000 voix d'écart seulement entre les deux. Et comme de nombreux bureaux n'ont pas encore été comptabilisés, tout peut encore changer.
La Céni estime que plus de 6 600 personnes ont été privées de leurs droits civiques parce que leurs bureaux ont été saccagés et fermés ou bien parce que les procès verbaux ne sont pas conformes. Une dizaine de bureaux seraient concernés. La Commission a tout de même décidé d'annoncer les chiffres, mais seulement après des heures d'hésitation et l'arrivée au palais du peuple du chef d'état-major de l'armée. Il tenait manifestement à ce que la Céni respecte les délais de publication, c'est-à-dire cinq jours maximum après le scrutin.
Mais deux heures après leur publication, le candidat du gouvernement a annoncé qu’il ne reconnaissait pas ces résultats provisoires. Mohamed Ali Soilih estime que les irrégularités observées le jour du scrutin ont empêché trop d’électeurs de s’exprimer. Selon lui, 11 000 personnes seraient concernées, soit presque deux fois plus que le chiffre avancé par la Commission électorale.
Il reviendra à la Cour constitutionnelle de se prononcer sur cette question. Elle a été saisie par Mohamed Ali Soilihi, arrivé en deuxième position avec 39,87% des voix contre 40,98 pour Azali Assoumani.
Des élections partielles réclamées
Personne ne conteste que le vote a été perturbé dimanche, notamment sur l’île d’Anjouan. La différence entre les différents clans politiques réside dans la réponse à apporter. Le candidat du gouvernement réclame une élection partielle pour les bureaux qui n’ont pas pu être pris en compte et estime qu’il ne fallait pas publier de chiffres tant que ce nouveau scrutin n’avait pas eu lieu. « Les élections ne sont pas terminées, donc il n'y a pas de résultats provisoires, clame Mohamed Ali Soilih. La question est : est-ce que l'on va faire ces élections partielles ? Il aurait fallu attendre. Sinon, cela ne sert à rien de faire des élections partielles parce que les résultats sont ceux déjà donnés. Cela signifie que c'est un coup d'Etat institutionnel. L'Etat de droit et la démocratie sont un trésor pour notre pays, nous devons le préserver. Aujourd'hui, on est revenu à quinze ans en arrière, dans l'arbitraire. »
Le ministre de l’Intérieur avait lui aussi demandé à la Commission électorale d’attendre avant de donner les chiffres. L’enjeu est de taille, car l’écart entre Mohamed Ali Soilih et Azali Assoumani est tellement serré qu’une élection partielle ou même des recours peuvent faire basculer le résultat.
En attendant, les partisans d’Azali Assoumani profitent de leur victoire. Eux aussi comptent déposer des recours et ils sont persuadés de pouvoir creuser l’écart.
Source: Rfi.fr
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