Ce nouveau rendez-vous manqué entre le Conseil national de transition et le gouvernement a suscité de nombreuses réactions à Bangui. Pour le président du CNT Alexandre Ferdinant Nguendet, pas de doute, c'est « une fuite en avant » du gouvernement ; la preuve qu'il « ne veut pas rendre compte de ses actes devant la représentation nationale ».
Faux, répond Adrien Poussou, conseiller en communication du Premier ministre. Il invoque un simple problème de protocole. Selon lui, le CNT n'a pas adressé de demande officielle au gouvernement. Il est donc normal que le Premier ministre ne se soit pas présenté devant les conseillers.
« C'est une fausse excuse », s'insurge le président du CNT. « Nous avons toujours respecté les procédures. Je me suis moi-même entretenu avec le Premier ministre pour fixer la date » de cette rencontre, explique-t-il.
Du côté de la présidence, on assure que Mahamat Kamoun aurait en fait sollicité un report dès le dimanche au vu de la situation sécuritaire et en raison d'un agenda ministériel chargé. La réaction du CNT ne serait donc qu'une « tentative d'instrumentalisation » politique.
Lundi soir, le président du CNT affirmait avoir proposé la nouvelle date de mercredi pour cette séance d'explication. Mais cette fois, prévient-il, « si le gouvernement ne prend pas ses responsabilités, nous prendrons les nôtres ». En cas de nouveau rendez-vous manqué, le CNT pourrait décider de retirer sa confiance au gouvernement.
La présidente de la transition Catherine Samba-Panza doit d'ailleurs entamer à partir de ce mardi une série de rencontres avec « les forces vives de la nation ». Chaque jour, de mardi à vendredi, elle doit recevoir différentes délégations représentant les plateformes politiques du pays, la Seleka et les anti-balaka, selon la présidence. Objectif affiché : faire revenir le calme et poursuivre la transition dans un climat apaisé. Le détail de ces consultations n'était pas connu lundi soir.
■ A Bangui, l’inquiétude du gouvernement
A Bangui, la situation reste compliquée dans le nord de la capitale où des barricades sont toujours dressées par endroits et des tirs sporadiques se sont encore fait entendre dans la journée de lundi. Une situation qui inquiète le pouvoir en place.
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