Journée marathon pour Abdoulaye Bathily. Le représentant spécial de l'ONU a rencontré dans la matinée les ténors du front de l'opposition pour l'alternance. « Mon rôle, dit-il, c’est de jouer les bons offices, de faire de la diplomatie préventive. Les gens se plaignent souvent que les organisations internationales attendent que les situations deviennent irréparables pour intervenir : les médecins après la mort ou les sapeurs pompiers. »
Et d'ajouter : « Je pense que de plus en plus l’expérience nous a montré qu’il faut dès qu’il y a quelques évènements de cette nature tirer sur la sonnette d’alarme. C’est ce que je fais. J’ai bénéficié d’une écoute attentive de part et d’autre. Je crois que tout le monde est d’accord sur le principe de dialoguer, mais il faut que des initiatives concrètes soient pour que la situation ne continue pas de pourrir. Le pourrissement de la situation n’est dans l’intérêt de personne. En tout cas, pas du peuple gabonais. »
Pour ce qui est d'un éventuel dialogue, le président du front, Zakari Myboto ne semble pas convaincu que les conditions sont réunies, mais ne ferme pas la porte. En début d'après-midi, Abdoulaye Bathily a vu le chef du gouvernent, puis le président de la Cour constitutionnelle avant de s'entretenir avec le secrétaire général du parti au pouvoir. Il affirme être comme toujours ouvert au dialogue, à condition que les institutions soient respectées. De bons offices, mais le représentant des Nations unies le précise : il n'a pas de baguette magique pour obliger les uns et les autres à s'assoir autour d'une même table mais reste plutôt optimiste.
De nouveaux rebondissements sont intervenus en fin de journée avec une nouvelle déclaration du Front de l'opposition pour l'alternance. Il n'évoque pas de possibilité de dialogue, mais dit avoir discuté avec Abdoulaye Bathily de l'ouverture d'une commission d'enquête sur les violences du week-end. Le Front de l'opposition est très clair. Il appelle le peuple gabonais à ne plus considérer Ali Bongo comme son président et à être attentif à ses mots d'ordre pour mettre un terme au régime « Bongo-PDG » dans les tout prochains jours. « Aujourd’hui, je ne vois pas pourquoi ces deux côtés ne peuvent pas se retrouver pour parler parce que c’est l’avenir du pays qui est en jeu », affirme Abdoulaye Bathily.
Contacté par RFI, le Secrétaire général du PDG, le parti au pouvoir, disait ne pas être en mesure de commenter les dernières déclarations de l'opposition, mais réserve son jugement pour ce mardi.
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