Les musiciens égrainent leurs notes joyeuses dans les rues de Yaoundé.« Folklore classique », c’est le nom de cette fanfare de la capitale camerounaise. Depuis quelques semaines, cette troupe d'une dizaine de jeunes gens participe aux marches patriotiques contre Boko Haram. Un phénomène qui se développe à mesure que les atrocités commises par les jihadistes révulsent l’opinion publique.
« Boko Haram ne me fait pas peur, entend-on dans l'assistance. Ce que je sais, c’est qu’on va se battre ! S’il faut que nous, les civils, nous puissions aller au front, nous le ferons. Mais jamais Boko Haram n’aura raison du Cameroun. Nous défendrons notre pays coûte que vaille. »
« Je pense que la population se mobilise vraiment contre Boko Haram, dit cet autre participant.Mais j’ai l’impression que la population ne mesure pas l’impact de la situation ! Si Boko Haram réussit à s’infiltrer au Cameroun, ça veut dire qu’il y a des indics. Il y a des gens qui sont des Camerounais et qui disent à ces islamistes-là, à ces extrémistes-là : " La patrouille est passée, vous pouvez frapper. " Et ce n’est pas sérieux ! »
Alors que les citoyens font part de leur inquiétude et de leur détermination, « Folklore classique » joue un morceau qui s’intitule « La voix de la Nation ». Un vieux chant patriotique remis au goût du jour.
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