Les journalistes du site indien d'information Cobrapost se sont fait passer pour des candidats aux élections locales qui cherchaient à ternir la réputation de leurs opposants, par « tous les moyens possibles ». Une dizaine d'entreprises d'informatique leur ont alors offert des services douteux : création de faux profils Facebook, piratage de profils existants pour poster des commentaires ou ajout de milliers de « like » fictifs sur les pages du candidat. Dans les services proposés, il y a également la manipulation d'autres sites internet pour effacer toute information négative sur ce politicien, l'envoi, grâce à des logiciels, de propos diffamatoires par SMS à des milliers de téléphones. Et cela ira jusqu'à la diffusion, de manière virale, de vidéos mensongères sur un opposant à travers Youtube.
La police indienne vulnérable face à ces méthodes illégales de geeks
Tous ces actes sont en grande partie contraires à la loi en Inde. Cette dernière réprime la diffamation, le parjure et les manipulations infomatiques. Mais ces entreprises affirment utiliser des ordinateurs démontés et passer par des adresses IP basées à l'étranger pour éviter d'être identifiés. Du reste, la police n'est souvent pas formée et encore moins équipée pour faire face à ces geeks mal-intentionnés. Ces procédés sont par contre assez accessibles aux experts et leurs résultats peuvent être explosifs. En effet, selon un expert consulté, ces méthodes sont assez simples, surtout face à des réseaux sociaux très vulnérables. Certaines sont d'ailleurs utilisées, dans un tout autre but bien sûr, par les militants des droits de l'homme qui cherchent à diffuser de l'information de manière anonyme.
Les réseaux sociaux, vecteurs de rumeurs dangereuses
Mais en Inde, ces manipulations sont très dangereuses. En août dernier, par exemple, une vidéo, montrant des hommes lynchés par une foule, soi-disant des musulmans contre des hindous dans un village du nord de l'Inde, a circulé sur Facebook et par SMS. Et cela a enflammé toute la région, et entraîné la mort de 62 personnes et le déplacement de 60 000 autres. Cette vidéo montrait en fait une bagarre entre des villageois pakistanais, survenue trois ans plus tôt. Un député local appartenant au parti hindouiste du BJP, a ensuite été arrêté, accusé d'avoir été à l'origine de la diffusion de cette vidéo mensongère. Or les sociétés d'informatique incriminées dans les révélations de cette semaine affirmaient également travailler pour ce parti du BJP et son candidat au poste de Premier ministre, Narendra Modi. Celui-là même qui figure aujourd'hui en tête dans les sondages pour les élections de mai prochain.
Source : Rfi.fr
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