On notera que le nombre de bulletins nuls reste sensiblement le même 12 ans après avec certes une légère hausse en 2012. 28.350 bulletins nuls contre 23 400 en 2000. Si à la présidentielle de 2000, la majorité absolue était de 836.493 suffrages valablement exprimés,-aucun des candidats en lice ne l'avait atteint,-elle est de 1.353.529 voix pour cette présidentielle ci.
Comme en 2000, aucun des candidats n'a engrangé autant de voix. Un deuxième tour s'est par conséquent imposé. Il opposera le candidat Abdoulaye Wade sorti premier des urnes avec ses 942.546 voix, soit 34,82% des suffrages au président de l'Alliance pour la République (Apr), El Hadji Macky Sall, candidat de la Coalition « Macky 2012 » qui a recueilli 719.369 voix.
Le candidat de "Bennoo Siggil Senegaal", Moustapha Niasse, occupe la troisième place avec 357.347 voix, représentant 13,20% des suffrages exprimés. Il est suivi par Ousmane Tanor de Dieng de "Bennoo ak Tanor", qui obtient 305.980 voix correspondant à 11,30%. Idrissa Seck est cinquième avec 212.848 voix, soit 7,86%.
On remarquera cependant que 12 ans après, les voix requises pour passer dès le premier tour n'ont pas doublé celles de 2000. Une situation qui semble apporter de l'eau au moulin de ceux qui pensent que fichier électoral résultant de la refonte totale de 2012 est artificiellement gonflé. Expurgé de scories, il devrait se stabiliser autour de 3.500.000, ou tout au plus 4 millions d'électeurs avancent des spécialistes interrogés. Un tel fichier aurait donné un taux de participation avec les 2735.406 votants de cette année de plus de 65%.
Ce qui serait plus conforme à l'engouement observé le dimanche 26 février dernier. On remarquera pour le verser dans l'escarcelle des tenants de la thèse du « fameux logiciel » qui n'opérerait que dans les zones nouvellement découpées ou frontalières, que dans toutes ces zones, le candidat des Forces alliées 2012 est sorti largement victorieux. Il a obtenu des scores le plus souvent supérieur à la majorité ou l'avoisinant. Ailleurs, dans les grands centres urbains, le « système » semble n'avoir pas fonctionné ou n'a pas influé sur les résultats.
En 2000, à la fin des opérations de recensement, de contrôle et de validation des commissions, le nombre d'électeurs pris en compte dans le noyau dur s'est élevé à 1 781 761, soit une réduction de 42 % du fichier électoral de 1998. Doit-on se résoudre à faire de même en direction des élections législatives de juin prochain ?
Par ailleurs, les résultats provisoires publiés hier par la Cour d'Appel de Dakar qui préside à la commission nationale de recensement des votes renseignent sur le fait que si Benno était parti uni (un truisme) avec comme candidat Moustapha Niasse ou Ousmane Tanor Dieng, il disputera sérieusement la deuxième place au candidat de la coalition « Macky 2012 ».
En additionnant effet, les scores des candidats de Benno qui avaient été acquis à la candidature de l'Unité en l'occurrence Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng, on obtient 663.327 suffrages donc à moins de 60 mille voix du challenger de Abdoulaye Wade. Un score qui aurait pu même être sensiblement amélioré en bénéficiant de l'effet de la dynamique unitaire qui a plus profité à Moustapha Niasse qu'au candidat de Benno ak Tanor, Ousmane Tanor Dieng du Parti socialiste. Le temps des regrets ?
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