Eugène Terre’blanche, le leader d'extrême droite de l’Afrique du Sud a été tué samedi soir 3 avril 2010 dans sa propriété de Ventersdorp. Agé de 69 ans, le leader du Mouvement de la résistance afrikaner (AWB) avait presque disparu de la scène politique ces dernières années mais ce meurtre survient alors que les tensions raciales sont encore vives en Afrique du Sud. Le président Jacob Zuma a appelé la population au calme.
Sitôt le meurtre connu, le président Jacob Zuma a mis en garde contre toute provocation qui attiserait la haine raciale. Selon la police, le dirigeant d’extrême droite n’a pas été victime d’un assassinat politique mais aurait été tué sur sa ferme par deux employés, à la suite d’une querelle portant sur des salaires impayés. La victime a été retrouvée sur son lit, des blessures à la tête et le visage lacéré.
Eugène Terre’blanche ne pesait presque plus rien sur l’échiquier politique. L’homme à la barbe blanche qui se déplaçait encore à cheval, était surtout raciste. L’insigne de son mouvement rappelait étrangement la croix gammée nazie.
Il avait organisé des attentats à la bombe à la veille des premières élections multiraciales en 1994. Eugène Terre’blanche a été condamné pour tentative de meurtre après avoir roué de coups un vigile noir en 2001. Emprisonné, il sera libéré en 2004.
Eugène Terre'blanche réclamait le droit des blancs à l’autodétermination et était persuadé de la supériorité des Afrikaners. Il craignait les noirs : en Afrique du Sud, un homme blanc non armé est un homme mort, disait-il.
Le meurtre d’Eugène Terre'blanche intervient alors qu’une polémique fait rage en Afrique du Sud autour d’un vieux chant de libération entonné en public par le chef de la Ligue des jeunes de l’ANC : le refrain « dubul ibhunu » signifie « tuons les Boers, tuons les fermiers blancs ».
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