C'est une faille de sécurité inédite. Un journaliste américain s'est retrouvé par accident inclus dans un groupe de discussion confidentiel du gouvernement Trump et a reçu par ce biais un plan détaillé de frappes aériennes contre les Houthis du Yémen.
"Je ne sais rien de tout cela", a affirmé Donald Trump, interrogé lundi 24 mars sur ces révélations qui secouent Washington. Un peu plus tard, sa porte-parole, Karoline Leavitt, a assuré que le président américain "continuait d'avoir la plus grande confiance dans son équipe de sécurité nationale, y compris son conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz".
"Le gouvernement Trump m'a envoyé par erreur ses plans de guerre", titre depuis quelques heures le prestigieux magazine américain The Atlantic sur Internet.
La Maison Blanche a rapidement confirmé. "Il semble pour l'instant que la chaîne de messages dont fait état l'article soit authentique, et nous cherchons à savoir comment un numéro a été ajouté par erreur", a dit le porte-parole du Conseil de sécurité nationale Brian Hugues.
"Le ministre de la Défense Peter Hegseth m'a envoyé le plan d'attaque" deux heures avant que les frappes ne commencent, y compris "des informations précises sur les armes, les cibles et les horaires", écrit Jeffrey Goldberg.
Le journaliste explique que tout a commencé avec une prise de contact le 11 mars émanant du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Mike Waltz, par l'intermédiaire de l'application de messagerie Signal, très prisée des reporters et des responsables politiques en raison de la confidentialité qu'elle promet.
Suit, deux jours plus tard, un message évoquant une "coordination" de l'action contre les Houthis, puis plusieurs autres communications.
Ce dernier émet, la veille des attaques, des réserves sur le plan du Pentagone, estimant qu'une attaque des Houthis, et donc une meilleure sécurisation du trafic maritime en mer Rouge, bénéficierait aux Européens bien plus qu'aux Américains.
"Si tu penses qu'il faut le faire, allons-y. C'est juste que je déteste venir au secours des Européens encore une fois", écrit J. D. Vance à l'intention du ministre de la Défense, Pete Hegseth, toujours selon le magazine. Lequel répond : "Je suis complètement d'accord, je déteste le comportement de profiteurs des Européens. C'est PATHÉTIQUE", mais il justifie néanmoins l'attaque pour "rouvrir les liaisons" maritimes.
Le groupe Signal voit défiler une série de messages jusqu'à celui de Pete Hegseth, le 15 mars, contenant des détails sur les attaques imminentes. Après les frappes, les membres du groupe de discussion se félicitent, selon le journaliste, du succès de l'opération, avec force émoticônes.
Le rédacteur en chef de The Atlantic dit avoir eu, jusqu'à ce que sortent les premières informations sur les frappes bien réelles, de "très forts doutes" sur la crédibilité de ce groupe de discussion.
Il ajoute : "Je n'arrivais pas à croire que le conseil à la sécurité nationale du président serait imprudent au point d'inclure le rédacteur en chef de The Atlantic", un magazine souvent critique de Donald Trump et que ce dernier étrille à la moindre occasion, dans de tels échanges confidentiels.
Jeffrey Goldberg ne révèle pas dans son article les détails confidentiels sur le plan d'attaque, et assure qu'il a quitté le groupe de discussion après les frappes aériennes.
Cette conversation "constitue la preuve d'une coordination profonde et réfléchie entre de hauts responsables", a tenté d'expliquer Brian Hugues, de la Maison Blanche.
"Je ne suis pas un grand fan de The Atlantic", a dit de son côté Donald Trump pendant un bref échange avec la presse, "c'est un magazine qui va faire faillite".
"C'est manifestement illégal et extrêmement dangereux", a tonné la sénatrice Elizabeth Warren, dénonçant "des débutants complets".
"C'est l'une des fuites de renseignement militaire les plus stupéfiantes que j'ai lues depuis très, très longtemps", a dénoncé le chef de la minorité démocrate au Sénat américain, Chuck Schumer, appelant à une "enquête complète".
"Chacun des responsables dans ce groupe ont désormais enfreint la loi", a attaqué un autre sénateur, Chris Coons. "Nous ne pouvons faire confiance à personne au sein de ce gouvernement pour protéger les Américains", a-t-il ajouté.
"Ces idiots vont réussir à ce qu'on se fasse tous tuer", a lancé Robert Garcia, élu démocrate à la Chambre.
Une des réactions les plus commentées à cette fuite spectaculaire est venue d'Hillary Clinton, candidate malheureuse face à Donald Trump à la présidentielle de 2016. Le républicain l'avait attaquée sans relâche pour avoir envoyé des courriers électroniques officiels via une messagerie privée quand elle était secrétaire d'État. "Dites-moi que c'est une blague" a-t-elle écrit sur le réseau social X, en partageant l'article de The Atlantic.
Le 15 mars, les États-Unis ont effectivement mené d'importants bombardements sur des bastions rebelles au Yémen.
Donald Trump a promis "l'enfer" aux "terroristes houthis" et sommé l'Iran de cesser de soutenir ces rebelles, qui ont multiplié les attaques contre le commerce maritime au large du Yémen depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza en octobre 2023.
"Je ne sais rien de tout cela", a affirmé Donald Trump, interrogé lundi 24 mars sur ces révélations qui secouent Washington. Un peu plus tard, sa porte-parole, Karoline Leavitt, a assuré que le président américain "continuait d'avoir la plus grande confiance dans son équipe de sécurité nationale, y compris son conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz".
"Le gouvernement Trump m'a envoyé par erreur ses plans de guerre", titre depuis quelques heures le prestigieux magazine américain The Atlantic sur Internet.
"Des informations précises sur les armes, les cibles et les horaires"
Son journaliste et rédacteur en chef Jeffrey Goldberg y révèle avoir reçu, par le biais de la messagerie Signal, le plan d'attaque détaillé des raids menés le 15 mars par les forces américaines contre les rebelles houthis au Yémen.La Maison Blanche a rapidement confirmé. "Il semble pour l'instant que la chaîne de messages dont fait état l'article soit authentique, et nous cherchons à savoir comment un numéro a été ajouté par erreur", a dit le porte-parole du Conseil de sécurité nationale Brian Hugues.
"Le ministre de la Défense Peter Hegseth m'a envoyé le plan d'attaque" deux heures avant que les frappes ne commencent, y compris "des informations précises sur les armes, les cibles et les horaires", écrit Jeffrey Goldberg.
Le journaliste explique que tout a commencé avec une prise de contact le 11 mars émanant du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Mike Waltz, par l'intermédiaire de l'application de messagerie Signal, très prisée des reporters et des responsables politiques en raison de la confidentialité qu'elle promet.
Suit, deux jours plus tard, un message évoquant une "coordination" de l'action contre les Houthis, puis plusieurs autres communications.
"Coordination profonde et réfléchie entre de hauts responsables"
Jeffrey Goldberg explique que 18 personnes au total participent à cette boucle, dont, selon lui, le chef de la diplomatie Marco Rubio, le patron de la CIA John Ratcliffe et le vice-président J. D. Vance.Ce dernier émet, la veille des attaques, des réserves sur le plan du Pentagone, estimant qu'une attaque des Houthis, et donc une meilleure sécurisation du trafic maritime en mer Rouge, bénéficierait aux Européens bien plus qu'aux Américains.
"Si tu penses qu'il faut le faire, allons-y. C'est juste que je déteste venir au secours des Européens encore une fois", écrit J. D. Vance à l'intention du ministre de la Défense, Pete Hegseth, toujours selon le magazine. Lequel répond : "Je suis complètement d'accord, je déteste le comportement de profiteurs des Européens. C'est PATHÉTIQUE", mais il justifie néanmoins l'attaque pour "rouvrir les liaisons" maritimes.
Le groupe Signal voit défiler une série de messages jusqu'à celui de Pete Hegseth, le 15 mars, contenant des détails sur les attaques imminentes. Après les frappes, les membres du groupe de discussion se félicitent, selon le journaliste, du succès de l'opération, avec force émoticônes.
Le rédacteur en chef de The Atlantic dit avoir eu, jusqu'à ce que sortent les premières informations sur les frappes bien réelles, de "très forts doutes" sur la crédibilité de ce groupe de discussion.
Il ajoute : "Je n'arrivais pas à croire que le conseil à la sécurité nationale du président serait imprudent au point d'inclure le rédacteur en chef de The Atlantic", un magazine souvent critique de Donald Trump et que ce dernier étrille à la moindre occasion, dans de tels échanges confidentiels.
Jeffrey Goldberg ne révèle pas dans son article les détails confidentiels sur le plan d'attaque, et assure qu'il a quitté le groupe de discussion après les frappes aériennes.
Cette conversation "constitue la preuve d'une coordination profonde et réfléchie entre de hauts responsables", a tenté d'expliquer Brian Hugues, de la Maison Blanche.
"Je ne suis pas un grand fan de The Atlantic", a dit de son côté Donald Trump pendant un bref échange avec la presse, "c'est un magazine qui va faire faillite".
"Des débutants complets"
L'opposition démocrate n'a pas tardé à réagir. "D'un point de vue de sécurité opérationnelle, c'est le plus grand foirage possible. Ces gens ne peuvent pas assurer la sécurité de l'Amérique", a critiqué sur X Pete Buttigieg, ancien ministre et personnalité en vue du parti démocrate."C'est manifestement illégal et extrêmement dangereux", a tonné la sénatrice Elizabeth Warren, dénonçant "des débutants complets".
"C'est l'une des fuites de renseignement militaire les plus stupéfiantes que j'ai lues depuis très, très longtemps", a dénoncé le chef de la minorité démocrate au Sénat américain, Chuck Schumer, appelant à une "enquête complète".
"Chacun des responsables dans ce groupe ont désormais enfreint la loi", a attaqué un autre sénateur, Chris Coons. "Nous ne pouvons faire confiance à personne au sein de ce gouvernement pour protéger les Américains", a-t-il ajouté.
"Ces idiots vont réussir à ce qu'on se fasse tous tuer", a lancé Robert Garcia, élu démocrate à la Chambre.
Une des réactions les plus commentées à cette fuite spectaculaire est venue d'Hillary Clinton, candidate malheureuse face à Donald Trump à la présidentielle de 2016. Le républicain l'avait attaquée sans relâche pour avoir envoyé des courriers électroniques officiels via une messagerie privée quand elle était secrétaire d'État. "Dites-moi que c'est une blague" a-t-elle écrit sur le réseau social X, en partageant l'article de The Atlantic.
Le 15 mars, les États-Unis ont effectivement mené d'importants bombardements sur des bastions rebelles au Yémen.
Donald Trump a promis "l'enfer" aux "terroristes houthis" et sommé l'Iran de cesser de soutenir ces rebelles, qui ont multiplié les attaques contre le commerce maritime au large du Yémen depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza en octobre 2023.
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