La récente sortie de Me Wade contre la BCEAO, l’accusant d’adopter des réflexes d’optimisation de profit sur le placement de ses réserves dans les grandes places financières, vient s’ajouter à d’autres déclarations du même genre sur l’institut d’émission ainsi que sur les organismes multilatéraux de financement du développement .La trame commune de ses critiques récurrentes auprès des institutions monétaires et financières trouve son fondement dans le reproche qui leur est fait de ne pas mettre suffisamment de liquidités dans nos économies sous développés pour financer les grands travaux et de garder une relative autonomie par rapport aux sollicitations des Etats.
Cette approche en termes d’insuffisance de liquidités qui s’apparente à un keynésianisme maximaliste dans un contexte, non pas d’une crise de la demande de consommation, mais, d’une crise financière et du développement, traduit la grande tendance chez lui à vouloir dépenser sans compter, à fortiori, dans des secteurs de prestige et de spéculation au détriment du développement réel au niveau de secteurs plus porteurs à travail intensif et à grande valeur ajoutée. Au demeurant, les investissements dans les secteurs spéculatifs et de prestige favorise la thésaurisation, tandis que ceux orientés vers les secteurs productifs tel que l’agriculture induisent des effets d’entraînement multiples et, corrélativement, une bonne circulation fiduciaire.
Bien entendu, cette propension à vouloir investir dans les secteurs de spéculation et de prestige favorisant l’accumulation du capital entre certaines mains provoque un besoin contant de trésorerie immédiate de nos gouvernants pour financer le développement et, consécutivement, un désir insatiable d’argent. Le problème est qu’on ne peut pas faire du crédit sans limite au risque de désagréger l’économie générale et la récente crise financière avec les sub primes atteste que du crédit sur crédit sans les contreparties nécessaires, surtout dans les secteurs de l’immobilier et des infrastructures, conduisent à la dérégulation financière et économique.
La croissance économique qui profite à des minorités et à des entreprises privées étrangères dans le domaine des infrastructures et de l’immobilier n’est pas efficace dans la lutte contre la pauvreté dans la mesure où elle n’est ni durable,ni équitable entre zones urbaines et zones rurales. C’est dire que moins d’argent dans le monde rural équivaut à un surplus de problèmes macro-économiques , une dette plus accrue et une pauvreté toujours plus grande .L’élasticité de la réduction de la pauvreté , au regard des composantes sectorielles de la croissance, montre l’importance des secteurs primaires et secondaires dans ce domaine : Une hausse de 1% de la contribution du secteur primaire au PIB augmente le revenu des pauvres jusqu’à concurrence de 2% , tandis qu’il est de 1,2% dans l’industrie et de 0,8% pour l’immobilier et les infrastructures.
Cette sortie de Me Wade qui préconise l’inféodation des banques centrales aux pouvoirs publics pour financer les grands travaux en augmentant les dépenses de consommation par une politique expansionniste de déficits publics dans un environnement défavorable, appelle de la résistance .N’avait-il pas eu à déclarer, tout au début de l’alternance alors que la dette extérieure du Sénégal venait d’être annulée : «J’ai trop d’argent à dépenser,le problème est qu’il me faut des projets ».Cette assertion montre son goût immodéré de l’argent pour de l’argent et sa faculté de le dépenser sans compter avec une générosité comme s’il y avait la mer à boire , nous faisant penser qu’il soit atteint du phénomène de l’illusion monétaire qui expliquerait ses attitudes répulsives vis à vis des institutions de crédit lorsqu’elles adoptent, notamment, des positions de précaution.
En effet, la rareté des ressources non disponibles de façon illimitée dans le temps et dans l’espace constitue la contrainte majeure qui impose aux banques et aux pouvoirs publics la mise en place de politiques vertueuses et prudentielles afin d’éviter les déséquilibres et de conjurer les aléas (chocs exogènes, calamités, erratisme des taux de change et des prix des marchandises, crises économiques ou financières). La seule contrainte de la croissance démographique et de la prise en charge des nouveaux besoins doit amener les gouvernants à un souci de planification des ressources dans le long terme et de préservation des intérêts des générations futures.
Or, au Sénégal, depuis l’alternance, le régime libéral a énormément dépensé de l’argent favorisant un endettement rapide,sans que les populations ne le sentent en termes d’amélioration de leurs conditions de vie et d’existence, si l’on sait que la paupérisation devient grandissante dans nos villes et dans nos campagnes .Nos finances publiques se trouvent malmenées devant des besoins sociaux de plus en plus importants et une dette qui s’accumule .Le besoin de trésorerie immédiate de l’économie Sénégalaise est sans commune mesure, de nos jours, au vu du mode actuel de financement de la campagne de commercialisation agricole, de la précarité dans les administrations, hôpitaux et écoles, des multiples revendications sociales non satisfaites,de la prolifération des scandales, de l’exacerbation du conflit Casamançais etc.
Les multiples recours et sollicitations auprès des institutions de crédit et les déficits récurrents du budget de l’Etat ont atteint leurs limites. Souvenons-nous de la dette intérieure du Sénégal apurée en partie grâce à l’aide internationale et ; qu’en est-il des nombreux bons de trésor pour des emprunts obligataires et de la cession tous azimut des actifs et du patrimoine foncier de l’Etat ?
Les réserves en devises de la BCEAO servent à gérer la monnaie et le crédit pour lutter contre l’inflation et à maintenir la parité du F CFA afin d’éviter une dévaluation qui serait catastrophique pour nos économies. Elles servent également à détenir une encaisse de précaution et de transaction pour se prémunir contre les variations du volume des mouvements de marchandises et les variations de prix. Que peuvent valoir 4000 milliards de FCFA pour un marché sous régional de 80 millions de consommateurs inséré dans un commerce mondial où l’Afrique n’occupe que les 2%, encore que la contribution du Sénégal dans les livres de la BCEAO ne dépasse guère le quart des avoirs ?
La mission essentielle des banques centrales, de nos jours, est de gérer la création monétaire dans sa fonction principale de moyen d’échange pour la maîtrise de l’inflation et de constituer des réserves suffisantes pour le renforcement du pouvoir d’achat international de la monnaie afin de se prémunir contre les risques de change et les variations des prix des matières premières. Cette gestion du risque les amène à faire des arbitrages dans les grandes places financières du monde hors d’Afrique où les niveaux transactionnels sont relativement faibles.
Dans une économie mondiale ouverte et diversifiée, les avantages liés à l’appartenance à des zones communes en termes de gain de liquidité et de stabilité financière dépassent de loin les coûts d’ajustement et les coûts de transaction qu’entraîne l’existence de monnaies nationales ; Si bien que l’esprit communautaire et les politiques communes doivent toujours prévaloir et se renforcer à la place des égoïsmes nationaux très souvent électoralistes.
KADIALY GASSAMA, Economiste
Rue Faidherbe X Pierre Verger
Rufisque
Cette approche en termes d’insuffisance de liquidités qui s’apparente à un keynésianisme maximaliste dans un contexte, non pas d’une crise de la demande de consommation, mais, d’une crise financière et du développement, traduit la grande tendance chez lui à vouloir dépenser sans compter, à fortiori, dans des secteurs de prestige et de spéculation au détriment du développement réel au niveau de secteurs plus porteurs à travail intensif et à grande valeur ajoutée. Au demeurant, les investissements dans les secteurs spéculatifs et de prestige favorise la thésaurisation, tandis que ceux orientés vers les secteurs productifs tel que l’agriculture induisent des effets d’entraînement multiples et, corrélativement, une bonne circulation fiduciaire.
Bien entendu, cette propension à vouloir investir dans les secteurs de spéculation et de prestige favorisant l’accumulation du capital entre certaines mains provoque un besoin contant de trésorerie immédiate de nos gouvernants pour financer le développement et, consécutivement, un désir insatiable d’argent. Le problème est qu’on ne peut pas faire du crédit sans limite au risque de désagréger l’économie générale et la récente crise financière avec les sub primes atteste que du crédit sur crédit sans les contreparties nécessaires, surtout dans les secteurs de l’immobilier et des infrastructures, conduisent à la dérégulation financière et économique.
La croissance économique qui profite à des minorités et à des entreprises privées étrangères dans le domaine des infrastructures et de l’immobilier n’est pas efficace dans la lutte contre la pauvreté dans la mesure où elle n’est ni durable,ni équitable entre zones urbaines et zones rurales. C’est dire que moins d’argent dans le monde rural équivaut à un surplus de problèmes macro-économiques , une dette plus accrue et une pauvreté toujours plus grande .L’élasticité de la réduction de la pauvreté , au regard des composantes sectorielles de la croissance, montre l’importance des secteurs primaires et secondaires dans ce domaine : Une hausse de 1% de la contribution du secteur primaire au PIB augmente le revenu des pauvres jusqu’à concurrence de 2% , tandis qu’il est de 1,2% dans l’industrie et de 0,8% pour l’immobilier et les infrastructures.
Cette sortie de Me Wade qui préconise l’inféodation des banques centrales aux pouvoirs publics pour financer les grands travaux en augmentant les dépenses de consommation par une politique expansionniste de déficits publics dans un environnement défavorable, appelle de la résistance .N’avait-il pas eu à déclarer, tout au début de l’alternance alors que la dette extérieure du Sénégal venait d’être annulée : «J’ai trop d’argent à dépenser,le problème est qu’il me faut des projets ».Cette assertion montre son goût immodéré de l’argent pour de l’argent et sa faculté de le dépenser sans compter avec une générosité comme s’il y avait la mer à boire , nous faisant penser qu’il soit atteint du phénomène de l’illusion monétaire qui expliquerait ses attitudes répulsives vis à vis des institutions de crédit lorsqu’elles adoptent, notamment, des positions de précaution.
En effet, la rareté des ressources non disponibles de façon illimitée dans le temps et dans l’espace constitue la contrainte majeure qui impose aux banques et aux pouvoirs publics la mise en place de politiques vertueuses et prudentielles afin d’éviter les déséquilibres et de conjurer les aléas (chocs exogènes, calamités, erratisme des taux de change et des prix des marchandises, crises économiques ou financières). La seule contrainte de la croissance démographique et de la prise en charge des nouveaux besoins doit amener les gouvernants à un souci de planification des ressources dans le long terme et de préservation des intérêts des générations futures.
Or, au Sénégal, depuis l’alternance, le régime libéral a énormément dépensé de l’argent favorisant un endettement rapide,sans que les populations ne le sentent en termes d’amélioration de leurs conditions de vie et d’existence, si l’on sait que la paupérisation devient grandissante dans nos villes et dans nos campagnes .Nos finances publiques se trouvent malmenées devant des besoins sociaux de plus en plus importants et une dette qui s’accumule .Le besoin de trésorerie immédiate de l’économie Sénégalaise est sans commune mesure, de nos jours, au vu du mode actuel de financement de la campagne de commercialisation agricole, de la précarité dans les administrations, hôpitaux et écoles, des multiples revendications sociales non satisfaites,de la prolifération des scandales, de l’exacerbation du conflit Casamançais etc.
Les multiples recours et sollicitations auprès des institutions de crédit et les déficits récurrents du budget de l’Etat ont atteint leurs limites. Souvenons-nous de la dette intérieure du Sénégal apurée en partie grâce à l’aide internationale et ; qu’en est-il des nombreux bons de trésor pour des emprunts obligataires et de la cession tous azimut des actifs et du patrimoine foncier de l’Etat ?
Les réserves en devises de la BCEAO servent à gérer la monnaie et le crédit pour lutter contre l’inflation et à maintenir la parité du F CFA afin d’éviter une dévaluation qui serait catastrophique pour nos économies. Elles servent également à détenir une encaisse de précaution et de transaction pour se prémunir contre les variations du volume des mouvements de marchandises et les variations de prix. Que peuvent valoir 4000 milliards de FCFA pour un marché sous régional de 80 millions de consommateurs inséré dans un commerce mondial où l’Afrique n’occupe que les 2%, encore que la contribution du Sénégal dans les livres de la BCEAO ne dépasse guère le quart des avoirs ?
La mission essentielle des banques centrales, de nos jours, est de gérer la création monétaire dans sa fonction principale de moyen d’échange pour la maîtrise de l’inflation et de constituer des réserves suffisantes pour le renforcement du pouvoir d’achat international de la monnaie afin de se prémunir contre les risques de change et les variations des prix des matières premières. Cette gestion du risque les amène à faire des arbitrages dans les grandes places financières du monde hors d’Afrique où les niveaux transactionnels sont relativement faibles.
Dans une économie mondiale ouverte et diversifiée, les avantages liés à l’appartenance à des zones communes en termes de gain de liquidité et de stabilité financière dépassent de loin les coûts d’ajustement et les coûts de transaction qu’entraîne l’existence de monnaies nationales ; Si bien que l’esprit communautaire et les politiques communes doivent toujours prévaloir et se renforcer à la place des égoïsmes nationaux très souvent électoralistes.
KADIALY GASSAMA, Economiste
Rue Faidherbe X Pierre Verger
Rufisque
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