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Contrecoups des émeutes de l’électricité : Les usagers du transport public paient la facture

Avec le retrait de la circulation des minibus suite aux casses intervenues à Dakar ces derniers jours, les usagers ont vécu hier, une journée fort éprouvante.



Les arrêts sont noirs de monde. Les premières lueurs du jour s’imposent sur cet arrêt de la Liberté 5, point de ralliement incontournable pour les usagers. Ces visages crispés attendent toujours ce minibus en jetant partout ce regard d’angoisse. Ces petits cars peints en blanc et bleu ne viendront pas. Les usagers s’en convaincront peu à peu et leurs mines déclineront comme une fleur fanée. Dans les têtes, les idées commencent à trotter car il faut absolument se rendre à son lieu de travail, à son école, à son rendez-vous à l’hôpital… Chacun y va avec sa méthode. Le dénominateur commun étant : la galère jusqu’au bout. Hier était jour de galère à Dakar ! Le retrait des minibus par les opérateurs qui en ont assez de payer les frais d’une furie populaire, a plongé la ville dans une atmosphère de Ko. Les cars de la société de transport Dakar dem dikk, les cars ‘rapides’, cars ‘Ndiaga Ndiaye’ et véhicules clandos ont refusé du monde. Remplis de passagers, ces moyens de transport ont éprouvé beaucoup de difficultés à satisfaire une avalanche de demande. L’absence de soutien de leurs ‘cousins’ de l’Association pour le financement du transport urbain (Aftu) leur a porté préjudice. Des minibus qui ont payé un lourd tribut lors des casses intervenues le lundi soir avec 44 véhicules endommagés. Chat échaudé craignant l’eau froide, les opérateurs ont simplement décidé de mettre leur outil de travail au frais.

Devant les arrêts, l’attente a été longue, occasionnant souvent un découragement. Alors, les plus pressés se sont tout bonnement livrés à la marche. De son quartier, Grand-Dakar, l’étudiant Aliou Bâ a marché jusqu’à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. ‘A l’impossible nul n’est tenu, il fallait que je marche sinon j’allais manquer mon cours’, pousse-t-il les épaules bien haussées. Awa Faye, elle, habite Golf. Son calvaire elle le narre à qui veut l’entendre : ‘Les chauffeurs de cars ‘rapides’ versent dans la surenchère. Pour venir à Grand-Yoff j’ai été obligée de prendre 3 cars rapides’. En temps normal, la ligne 29 aurait réglé son problème. Saucissonner le trajet pour augmenter ses gains est une pratique bien connue des conducteurs de cars ‘rapides’ en pareils cas. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, ces conducteurs ne livrent aucun argument plausible pour justifier leur acte. Il sort de leurs bouches des explications du genre : ‘les clients sont nombreux, on ne peut pas tous les amener à destination’ ou alors, ‘le gas-oil coûte cher, nous sommes obligés d’agir ainsi’. Comme si cette cherté ne concernait que ce jour.

Plus le soleil se retire au bout d’une journée chargée de souffrances pour les usagers, plus les foules en attente prennent d’assaut les arrêts Dem dikk. Ils rentreront certainement chez eux mais dans la douleur. Ce matin est un autre jour, aube d’espoir dans ces arrêts incertains.

Amadou NDIAYE (Walfadjri quotidien)


Jeudi 30 Juin 2011 - 10:49


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