Selon le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, la planète vit avec le coronavirus sa "pire crise mondiale depuis que l'ONU a été fondée" il y a 75 ans. Il explique que "la combinaison d'une maladie menaçante pour tout le monde et d'un impact économique conduisant à une récession sans précédent dans un passé récent" créé une situation dramatique dans le monde aussi bien au niveau sanitaire qu'économique. Des agences dépendant de l'ONU et de l'OMC ont prévenu qu'il y avait désormais un risque de "pénurie alimentaire" sur le marché mondial à cause des perturbations dans le commerce international et les chaînes d'approvisionnement alimentaire.
Au total, 936 204 personnes ont été testées positives au Covid-19 dans le monde, dont plus de 47 000 décès liés à la maladie. Le secrétaire général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus constate une "croissance quasi exponentielle" du nombre de cas. Il annonce que les pays doivent " être à l'unisson pour combattre ce virus inconnu et dangereux". Des mesures de confinement, de restrictions de sorties et de fermeture des frontières ont été mises en place depuis plusieurs semaines dans de nombreux pays afin de ralentir la propagation du virus dans le monde. A ce jour, plus de 3,75 milliards de personnes, soit presque 50% de la population mondiale, doivent rester chez elles.
Malgré ces mesures de confinement, les bilans sont de plus en plus inquiétants. On dénombre plus de 13 000 morts en Italie, de 9 000 en Espagne, plus de 5 000 aux Etats-Unis, de 4 000 en France, de 3 000 en Chine, de 900 en Allemagne... 179 pays sont touchés par cette crise sanitaire. La situation aux Etats-Unis est de plus en plus critique. Lors de son discours, le président Donald Trump a appelé ses concitoyens Américains à "faire des sacrifices" en évoquant une période "très douloureuse" à venir. "Notre pays est confronté à une épreuve sans équivalent dans son histoire", a-t-il expliqué. Suivez la carte du monde du Covid-19 en temps réel et retrouvez le point sur la situation en Italie, Espagne, Chine, Allemagne, Maroc, USA...
Les mises à jour étant échelonnées, les chiffres présentés ci-dessus peuvent être différents des chiffres reproduits dans les paragraphes suivants.
Coronavirus en Espagne
La situation face au coronavirus est terrible en Espagne, c'est le deuxième pays le plus endeuillé d'Europe après l'Italie. Ces dernières 24h en Europe, c'est l'Espagne qui a déploré les pertes les plus lourdes avec 864 nouveaux morts. Au total, se sont plus de 100 000 personnes qui ont été contaminées et 9 387 en sont décédées. Tout le pays est touché par la maladie, mais c'est dans la région de Madrid que l'épidémie de Covid-19 est la plus intense avec 42,7% des cas et 29,2% des morts. La région s'organise pour faire face à la situation. Le virus progresse également en Catalogne, où l'on dénombre désormais plus de malades en soins intensifs que dans la capitale.
Le pays redoute de voir submergées les unités de soins intensifs qui travaillent déjà à la limite de leurs capacités. "Il n'y a pas suffisamment d'équipements de protection" et "le nombre de lits reste insuffisant", déplorait Guillén del Barrio, infirmier à Madrid, tout en notant un ralentissement des arrivées aux urgences de son hôpital. Cette tendance est confirmée par les autorités. En effet, le Dr Fernando Simon, directeur du Centre d'urgences sanitaires, a estimé "il semble que nous soyons déjà" au pic de la contagion, "que nous sommes en train de descendre". Pour faire face au grand nombre de malades ces derniers jours dans la région de Madrid, un hôpital de campagne a été installé dans un des pavillons du parc des expositions de la capitale, afin de pouvoir accueillir toutes les personnes malades et ainsi désengorger les hôpitaux des alentours. Dans le pays basque espagnol, ce sont des hôtels qui ont été réquisitionnés par le gouvernement pour les transformer en hôpitaux provisoires et ainsi accueillir des patients.
Dans tout le pays, des règles de confinement ont été mises en place depuis mi-mars et durcies depuis ce lundi 30 mars par le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, afin d'éviter la saturation annoncée dans les établissements hospitaliers du pays. Le confinement est plus strict que dans le reste de l'Europe et durera au minimum jusqu'au 9 avril. Les Espagnols ne peuvent sortir de chez eux que pour acheter des denrées alimentaires, pour des raisons de santé, et pour sortir rapidement leur chien. Depuis le 30 mars, seules sont autorisées les activités essentielles à l'approvisionnement du pays. Toute "activité non-essentielle" est interdite, seuls les secteurs de l'alimentation, de la santé, des transports publics, des médias, des banques et une partie de l'administration sont autorisés à ouvrir. Les autres doivent mettre leurs salariés au chômage technique. Les cérémonies funéraires ont également été interdites, limitant à trois le nombre de personnes pouvant être présentes à un enterrement. Depuis ce dimanche 29 mars, les frontières du pays sont fermées. Il n'est plus possible de rentrer sur le territoire espagnol, exception faite des soignants, journalistes et de camions transportant des denrées alimentaires. Cette mesure a pour but d'éviter l'entrée de cas de Covid-19 extérieurs, alors que le pays est déjà en pleine crise sanitaire.
Coronavirus en Italie
Avec 110 574 cas confirmés et 13 155 décès recensés ce jeudi matin, l'Italie est le pays le plus endeuillé du monde face à l'épidémie de coronavirus. En Italie, le nombre de nouvelles infections continue de ralentir. Une lueur d'espoir pour le pays. "Nous récoltons des résultats et nous ne les verrions pas sans les mesures de confinement. Nous allons dans la bonne direction et nous ne devons pas changer de stratégie", a déclaré Franco Locatelli, un responsable sanitaire italien. Les mesures de confinement prises il y a trois semaines commencent à faire de l'effet dans les hôpitaux qui observent une baisse des arrivées de patients atteints du Covid-19. "Dans tous les services d'urgences, on enregistre une réduction (des arrivées de patients). Dans quelques-uns, elle est légère, dans d'autres plus marquée", indique ce dimanche Giulio Gallera, le responsable de la santé en Lombardie, région où la contamination a débuté.
Dans le pays, les hôpitaux craquent de toutes parts, même si le nombre de nouveaux cas continue de ralentir. Les médecins s'inquiètent des convalescents quittant l'hôpital dès que leur vie n'est plus menacée, même s'ils sont encore contagieux. "Dans une guerre comme celle-ci, on ne peut se permettre de s'exposer à l'apparition de nouveaux foyers de contagion qui risquent de transformer ces centres de convalescence en bombes virales qui diffusent le virus", a mis en garde Raffaele Antonelli Incalzi, président de la Société de gériatrie italienne.
L'économie du pays est au ralenti depuis plusieurs semaines. Le confinement prolongé jusque mi-avril au moins paralyse l'Italie. La pauvreté progresse et le chômage de masse menace. Le gouvernement est sous pression pour lever les mesures de confinement et ainsi relancer la vie économique du pays. Les experts ont averti que l'Italie, troisième économie de la zone euro subirait sa pire récession depuis des décennies (-6% en 2020) si le confinement devait se prolonger jusqu'au mois de mai. Le gouvernement est dans une impasse. "C'est horrible d'avoir à choisir entre mettre l'économie en stand-by ou mettre en danger la vie de nombreuses personnes", observe l'expert américain Paul Romer, cité mercredi par le quotidien Il Fatto Quotidiano.
Coronavirus au Royaume-Uni
La situation face à l'épidémie de coronavirus se dégrade au Royaume-Uni et le nombre de cas et de victimes ne cesse d'augmenter. Le pays a enregistré ce mercredi 563 décès supplémentaires de patients atteints par le coronavirus, nouveau record marquant une nette accélération de la pandémie et portant le bilan à plus de 2 300 morts dans le pays, selon les derniers chiffres officiels. Au total, ce sont près de 30 000 personnes qui ont été contaminées par le Covid-19. Le virus a déjà infecté le Premier ministre Boris Johnson et son ministre de la Santé Matt Hancock, le prince Charles, l'héritier de la couronne, ou encore un employé de la reine Elizabeth II.
Converti tardivement au confinement, le pays est aujourd'hui au ralenti et la population est confinée pendant minimum trois semaines. Ces mesures de confinement risquent de se prolonger, sans doute jusqu'au mois de juin. Michael Gove, le bras droit du Premier ministre Boris Johnson, a indiqué ce dimanche 29 mars que les Britanniques devaient se préparer à "une longue période" de confinement. Il faut savoir que les règles du confinement actuel au Royaume-Uni sont différentes de celles que nous connaissons en France, elles ne limitent pas les déplacements des habitants dans une zone. D'autre part, le correspondant de France Télévisions Arnaud Comte rapporte depuis Londres la possibilité d'une réouverture des établissements scolaires seulement pour l'automne prochain afin d'éviter une seconde vague de l'épidémie.
Le pic de l'épidémie n'est pas encore atteint, le gouvernement a précisé qu'il est attendu pour la semaine prochaine, ou la suivante. Les hôpitaux vont-ils tenir, ou risquent-ils de saturer comme de nombreux autres pays européens ? Il faut faire pour le moment de la place dans les établissements de santé. Un hôpital temporaire va également ouvrir ses portes dans la capitale et pourra accueillir jusqu'à 5 000 malades du Covid-19. Le pays craint de manquer de personnel soignant pour faire face à la situation et ainsi ne pas pouvoir sauver toutes les personnes atteintes du virus, a déclaré l'un des ministres.
Coronavirus aux USA
Le changement de tonalité dans le discours du président américain est spectaculaire. Le 27 février il déclarait "C'est une grippe saisonnière, c'est comme une grippe saisonnière". Ce mardi, le ton change, depuis ce même pupitre, il lançait "Ce n'est pas une grippe saisonnière". "C'est (un virus) vicieux". Faut-il saluer cette nouvelle approche du président ou regretter qu'elle intervienne si tardivement, après tant de déni au vu de la situation dans le monde ? David Axelrod, ancien conseiller de Barack Obama, résume bien ce questionnement : "Le message le plus important est qu'il faut garder le cap. Cela n'efface pas le fait que le président a minimisé la menace de manière flagrante pendant des semaines cruciales ou que les Etats-Unis ont été terriblement lents sur les tests et la production d'équipements essentiels".
Les USA sont le pays le plus touché en nombre cas positifs de coronavirus avec à ce jour 215 300 cas confirmés et plus de 5 000 décès des suites de la maladie. Avec cette nette accélération, le bilan quotidien se rapproche désormais de ceux de l'Italie et de l'Espagne alors que le pic de l'épidémie de Covid-19 est encore loin aux USA. Les enfants ne sont malheureusement pas épargnés par le virus. La mort d'un nouveau-né dans l'Etat du Connecticut, après le décès d'un bébé de neuf mois à Chicago, a particulièrement frappé les esprits.
Les Etats-Unis pourraient bientôt devenir, après l'Europe, le nouvel épicentre de la pandémie. La Maison Blanche a présenté ses projections et annonce que le Covid-19 devrait faire entre 100 000 et 240 000 morts aux Etats-Unis. Des chiffres dramatiques. Le président américain Donald Trump appelle le pays à se "mettre en mouvement". "Notre pays est confronté à une épreuve sans équivalent dans son histoire". Il appelle tous les concitoyens américains à "faire des sacrifices" et évoque une période "très douloureuse" à venir.
L'armée américaine n'est pas épargnée par la maladie qui s'est propagée au sein du porte-avions nucléaire USS Theodore Roosevelt, immobilisé à Guam dans le Pacifique. Son équipage commence à être évacué. Deux autres navires, le paquebot de croisière Zaandam et son navire adjoint le Rotterdam, sont également touchés avec quatre morts à bord.
Avec plus de 1 900 morts, l'Etat de New York multiplie depuis quelques jours les préparatifs, avec l'arrivée à New York d'un navire-hôpital de 1 000 lits, la construction d'hôpitaux de campagne dans Central Park et dans un grand centre de conférences de Manhattan. Cela devrait permettre de décharger les hôpitaux new-yorkais de malades nécessitant des soins intensifs non liés au coronavirus. L'aide afflue de partout, y compris de Russie qui a dépêché mercredi un avion chargé d'aide humanitaire dans la mégalopole.
Dans le reste du pays, en Louisiane et en Floride, dans l'Illinois et le New Jersey, la situation s'aggrave également. Dans le Maryland, 67 pensionnaires d'une maison de retraite y ont été testés positifs. Le gouverneur de l'Etat, Larry Hogan, a évoqué "un scénario du pire", et selon lui, la situation est d'autant plus critique que plusieurs établissements fédéraux, comme l'Agence nationale du renseignement, ont leur siège dans le Maryland et que de nombreux hauts fonctionnaires y habitent. Selon la Dr Deborah Birx, conseillère de Donald Trump sur le coronavirus, l'ensemble du pays devrait être impacté. "Aucun Etat, aucune métropole ne sera épargné", a-t-elle indiqué sur la chaîne NBC en insistant sur le fait que "chaque métropole devrait envisager la possibilité d'une crise équivalente à celle de New York, et faire dès maintenant tout ce qu'elle peut pour l'en empêcher".
Coronavirus en Chine
La situation en Chine s'améliore, et le pays n'enregistre plus que des cas importés de coronavirus depuis quelques jours. Le dernier bilan fait état de plus de 82 000 cas détectés et un peu plus de 3 300 morts dans le pays. Mais un doute persiste sur l'estimation du nombre de décès dans le pays. Le président américain estime que le bilan chinois du Covid-19 est sous-estimé. Il indique lors d'un point presse que "leurs chiffres semblent un peu sous-estimés, et je suis gentil quand je dis ça ". Il reste évasif et poursuit en ajoutant : " sur la question de savoir si leurs chiffres sont corrects, je ne suis pas un comptable chinois ".
L'interrogation sur le bilan sous-estimé du pays se pose plus particulièrement à Wuhan, le point de départ de l'épidémie de Covid-19, où le gouvernement chinois annonce 2 535 décès liés à la maladie. Y a-t-il eu plus de décès que ce qu'annonce le bilan officiel ? La question se pose alors que les familles dont un ou des membres sont décédés du virus à Wuhan peuvent désormais venir récupérer les cendres dans les salons funéraires de la ville. Mais face aux photos montrant de longues files d'attente (jusqu'à 6h selon certains témoignages) pour récupérer les cendres et le nombre plus qu'importants d'urnes, des incertitudes sont soulevées concernant le nombre de morts. Suite à un gros travail d'investigation, le magazine Caixin indique que mercredi 25 mars et jeudi 26 mars, l'un des 7 crématoriums de la ville a été livré de 2 500 urnes chaque jour, chiffre bien au-dessus du nombre de décès annoncé.
Si le nombre de cas et de morts liés au coronavirus se stabilise, la priorité de la Chine est aujourd'hui d'éviter que le virus ne revienne dans le pays depuis des pays étrangers. Il y a une semaine, Pékin a annoncé la fermeture temporaire de ses frontières à certains ressortissants étrangers et la réduction drastique de ses vols internationaux. Les touristes étrangers et les étrangers domiciliés en Chine mais n'étant pas dans le pays actuellement sont concernés par la fermeture des frontières. L'entrée des étrangers avec un visa diplomatique, un visa de service, un visa de courtoisie, ou un visa de type C (membres d'équipage d'aéronef) ne sera pas affectée, de même que les détenteurs de visas délivrés après le 26 mars par les ambassades ou consulats chinois. A Wuhan, le premier train de voyageurs autorisé depuis le confinement est arrivé samedi soir. A bord, plusieurs dizaines d'habitants piégés depuis fin janvier à l'extérieur de la ville quand les autorités ont décrété une quarantaine pour tenter d'enrayer l'épidémie. Dans la ville, les premiers pas en plein air des habitants sont consacrés à déposer sur les tombes de pierre les urnes contenant les cendres de leurs proches - dans cette ville de 11 millions d'habitants, plus de 2.500 personnes sont officiellement mortes du Covid-19.
Coronavirus en Allemagne
Si l'Allemagne n'a pas mis en place une politique de confinement aussi stricte qu'en France ou en Italie, les règles de distanciation sociale ont bien été instaurées le 22 mars dernier par Angela Merkel. Elles ont conduit à la fermeture des commerces (hors alimentaires ou de produits de première nécessité), restaurants et bars, à l'interdiction de toute fête et rassemblement ou encore des restrictions strictes de déplacements. Seules les sorties "nécessaires" sont autorisées comme aller faire ses courses, aller chez un médecin ou à son travail quand le télétravail n'a pas pu être mis en place. Angela Merkel a annoncé le prolongement de la période de restriction des contacts sociaux en Allemagne au moins jusqu'au 19 avril prochain.
Le pays, qui compte plus de 60 000 cas de Covid 19, affiche toujours un taux de létalité bien inférieur à ses voisins (0,7%). Pour le Süddeutsche Zeitung, ce chiffre est toutefois à prendre avec des pincettes. Le renommé quotidien allemand parle même de "déformation statistique" à ce sujet, l'Allemagne incluant notamment dans ses chiffres, grâce à une politique de tests massives, des porteurs sains ou peu symptomatiques. Ces personnes ne sont pas comprises dans les statistiques italiennes. Autre différence nette, l'âge moyen des personnes infectées : 80% d'entre eux ont moins de 60 ans en Allemagne contre 56% en Italie. Les patients victimes de formes moins graves du Covid-19 ou susceptibles de davantage combattre le virus grâce à une meilleure santé sont donc plus nombreux.
L'Allemagne pratique ainsi déjà 500 000 tests par semaine mais planche désormais sur l'après. La question d'une appli de géolocalisation des malades continue de diviser dans un pays marqué par le nazisme et la surveillance de la population par le régime de la RDA. Le projet du gouvernement de demander les données des 46 millions d'abonnés au réseau mobile a fait un tollé et a dû être revu. Le ministre de la Santé Jens Spahn a prévenu le 1er avril qu'un autre dispositif serait "présenté dans les prochains jours" selon des propos repris par l'AFP. Une application pourrait ainsi être mise en ligne, stockant pendant quelques jours les connexions via Bluetooth et non par géolocalisation stricto sensu. L'application reposerait sur le volontariat et pourrait envoyer des pushs aux personnes croisées par celui qui a été contaminé. L'anonymat de ce dernier serait préservé. Un tel dispositif a déjà été mis en place à Singapour lors de l'arrivée du Covid-19 dans le pays.
Coronavirus au Portugal
Le gouvernement portugais a annoncé le 1er avril le prolongement de l'état d'urgence instauré le 19 mars pour la première fois depuis 1974 et la chute de la dictature. Le Portugal a franchi le cap des 200 morts du Covid-19 ces derniers jours mais affiche des résultats bien meilleurs que son voisin espagnol, dépassé par l'ampleur de l'épidémie sur son sol. L'état d'urgence a instauré des restrictions de déplacements qui imposent aux Portugais de rester chez eux, à l'exception de quelques motifs semblables à ceux validés en France : faire ses courses, porter assistance à des proches qui en ont besoin, aller travailler si c'est impossible autrement ou faire un peu d'exercice près de leur domicile.
Le coronavirus Covid-19 inquiète dans un pays qui sait que son système hospitalier a beaucoup souffert de la crise économique de 2008 et des mesures d'austérité qui ont suivi. Le gouvernement a rapidement pris des mesures, fermant notamment les frontières aux touristes dès le 15 mars dernier dans un pays dont l'économie repose beaucoup sur le tourisme. L'une des entreprises fleurons du Portugal, la compagnie aérienne TAP, a annoncé mercredi 1er avril que 90% de ses salariés connaissent ou connaîtront sous peu de mesures de chômage technique.
Coronavirus en Belgique
La Belgique comptait à date du 1er avril 13 000 cas confirmés de coronavirus sur son sol depuis le début de l'épidémie et 828 décès. L'un d'eux a particulièrement choqué le pays où l'émotion était vive ces dernières heures à mesure que les informations se précisaient sur les conditions du décès d'une adolescente de 12 ans mardi, la plus jeune victime connue du Covid-19 en Europe depuis le début de l'épidémie. Rachel résidait à Gand et avait été mise en quarantaine après un rendez-vous médical. "Elle allait mieux, a mangé, joué et regardé la télévision comme le font les autres enfants", a témoigné un proche au journal Het Nieuwsblad. Son état s'est pourtant aggravé rapidement : "Tout s'est passé très vite".
Les parents tentent alors de contacter les secours, en vain. Alors que la polémique enflait sur l'absence de réponse, les autorités ont en effet révélé que les parents se seraient trompés de numéro et auraient joint la police fédérale au lieu des secours. L'appel confus n'est pas été suivi d'effet : " Ils ont appelé la centrale 101, la police fédérale. Mais leur appel était incompréhensible pour le preneur d'appel. Les gens paniquaient clairement (…). Nous avons réécouté l'enregistrement, c'est difficile à comprendre ". L'agent tentera de joindre à nouveau la famille à trois reprises, en vain. Ce sont des voisins, qui eux disposaient d'un véhicule, qui emmèneront la jeune fille aux urgences où elle décèdera. La Belgique attend fébrilement les chiffres de l'épidémie des prochains jours, les autorités attendant désormais le pic épidémique prévu très prochainement.
Coronavirus en Inde
Depuis une semaine, l'Inde et la totalité de ses habitants, soit 1,3 milliard d'individus, sont confinés pendant 3 semaines, suite à une annonce du Premier ministre indien Narendra Modi, afin de lutter contre la propagation du coronavirus dans le pays. "Tout le pays va entrer en confinement. Pour sauver l'Inde, pour sauver chaque citoyen, vous, votre famille". Ces mesures sont prises afin d'éviter une catastrophe humaine dans le pays. Malheureusement, pour faire respecter les règles, les forces de l'ordre ont parfois recours à la force comme le montre certaines vidéos sur Twitter. Des méthodes qui créent des polémiques dans le pays. En effet, si les mesures de restrictions de sorties ne sont pas respectées, les habitants risquent un an de prison et sont parfois contraints à faire des pompes ou à marcher à quatre pattes.
D'autre part, ces mesures de confinement ne sont pas faciles à appliquer pour tous, en particulier les plus pauvres pour qui la distanciation de 1 mètre préconisée par l'OMS est compliquée à tenir dans les centres d'accueil surchargés. Ils n'ont pas d'endroits où aller, et ne peuvent pas se nourrir. Les risques de contagion y sont réels. Si le virus venait à s'y propager, les conséquences humaines et économiques y seraient dramatiques. Les mesures de confinement ne pourront pas endiguer la propagation du Covid-19 dans ces refuges estime Henk Bekedam, représentant de l'OMS en Inde. "Nous allons devoir trouver une solution", admet-il, sinon le nombre de cas va continuer de bondir. Le pays comptabilisait seulement 137 personnes atteintes de la maladie le 17 mars, et aujourd'hui, on en dénombre plus de 2 000 cas et 58 morts.
Depuis mercredi 25 mars, le pays est à l'arrêt, les avions sont cloués au sol, et presque tous les commerces sont fermés. Dans les boutiques considérées comme essentielles, encore ouvertes, les clients ne peuvent entrer que par un ou deux pour respecter la distanciation sociale. La difficulté va être pour les plus pauvres de survivre. Même si le gouvernement a annoncé 20 milliards d'euros pour aider les plus démunis, de nombreuses familles fuient la ville de New Delhi pour rejoindre à pieds leur village natal. Ces mesures de confinement devraient faire gagner du temps à l'Inde pour " pour améliorer le dépistage et tester l'efficacité de la chloroquine, qui paraît très prometteuse" explique Henk Bekedam.
Coronavirus en Grèce
Au 1er avril, la Grèce rapportait 1 314 cas pour 49 décès du Covid-19. Pour contrer l'épidémie dans un pays où le système hospitalier a été durement touché par la crise économique de 2008, l'ampleur de la dette et les mesures d'austérité, le gouvernement a instauré un confinement strict le 23 mars dernier. Les mesures, annoncées par le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis ont plutôt été bien suivies, notait la presse grecque ces derniers jours. Tout contrevenant aux règles du confinement est passible d'une amende de 150 euros. Même la puissante Eglise a fini par difficilement accepter la fermeture des lieux de cultes à l'approche de la fête de Pâques, la plus importante du calendrier orthodoxe. Les transports sont réduits, tout arrivant sur le sol grec doit observer un strict confinement de 14 jours et toute sortie non essentielle est prohibée pour les locaux.
La proximité avec l'Italie a agi comme une caisse de résonance sur la dangerosité du coronavirus, surtout dans un pays affaibli par la crise de 2008. Ses effets sur la dette grecque et sur l'état du système hospitalier grec inquiètent. Le pays a embauché 2000 médecins en urgence pour préparer la crise mais ne possède que la moitié des lits de ses voisins européens. Autre problème, jugé comme "une bombe sanitaire" par le porte-parole du gouvernement, les camps d'immigrés notamment à Lesbos où 2000 migrants sont installés dans des conditions propices à la diffusion du virus.
Coronavirus en Algérie
L'Algérie est le pays du Maghreb le plus touché par le coronavirus avec 716 personnes testées positives au Covid-19, dont 44 décès des suites de la maladie ce mercredi selon les chiffres données le 1er avril. Le gouvernement a rapidement changé de ton et les discours rassurants de la mi-mars ("La situation est sous contrôle", affirmait ainsi encore le président algérien, Abdelmadjid Tebboune le 17 mars dernier) ont laissé place à des mesures strictes de confinement. La wilaya (préfecture) de Blida, au sud d'Alger, a ainsi été placée en confinement total quand neuf autres sont en confinement partiel, mesure qui comprend un couvre-feu nocturne. Fin mars, le Premier ministre Abdelaziz Djerad a annoncé que toute personne refusant de se soumettre à un test ou quittant son lieu de confinement pouvait risquer la prison via une procédure de réquisition. Le gouvernement algérien a précisé la peine encourue : "deux à six mois d'emprisonnement et une amende de 20 000 à 100 000 Da".
Le pic de l'épidémie est encore attendu et cette incertitude inquiète les observateurs. "Aucun pronostic n'est possible en l'état actuel des choses", a expliqué le docteur et spécialiste Bekkat Bekrani, président du Conseil de l'ordre des médecins. Les spécialistes désavouent un éventuel pic de la pandémie de coronavirus pour cette semaine. A cette phase, il est impossible de le prédire selon eux, il faut attendre que le nombre de contaminés soit à son plus haut et que la courbe se stabilise pour pouvoir se prononcer.
L'administration de chloroquine aux malades a été validée. "Actuellement, le protocole mis en place est destiné aux personnes qui sont considérées comme des personnes à risque et qui ont des pathologies chroniques associées quelle que soit leur forme. Il est destiné également aux patients qui ont des formes compliquées ou sévères", a expliqué Smail Mesbah, membre du conseil scientifique réuni par les autorités. Ce dernier annonce suivre le protocole suivi par les Chinois depuis plusieurs semaines. "Nous n'avons pas d'autres choix, a expliqué en conférence de presse le ministre de la Santé Abderahmane Benbouzid, soulignant une situation "dramatique et grave" et ajoutant que "si le traitement à base de chloroquine ne donne pas de résultats satisfaisants, il ne fera pas de mal", selon des propos repris par le site Observalgerie. "Le choix de cet antipaludique pour soigner les malades atteints du Covid-19 s'est fait au regard des expériences menées dans d'autres pays qui ont un système de santé de qualité", a-t-il enfin affirmé.
Coronavirus au Maroc
Alors que le pays voit la vague épidémique arriver avec 638 cas de Covid-19 dans le royaume pour 37 décès selon le bilan donné le 1er avril au soir, le pays est devenu le premier Etat au monde à généraliser l'utilisation de la chloroquine pour tous les malades. La circulaire publiée le 23 mars dernier (mentionnant "l'introduction de la chloroquine et de l'hydroxychloroquine − deux antipaludéens − dans la prise en charge thérapeutique des cas confirmés de Covid-19 ") a bien été suivie d'effets selon un responsable du ministère de la santé marocain, interrogé par le journal La Croix. "La chloroquine est un traitement utilisé depuis plusieurs décennies. Le corps médical le connaît bien, notamment ses interactions et ses effets indésirables", explique-t-il avant de préciser : "Des analyses biologiques et un examen cardiologique sont systématiquement pratiqués sur les patients avant de commencer le traitement pour déterminer toute contre-indication". Le royaume a même racheté dès le milieu du mois de mars tout le stock de Nivaquine (chloroquine) et de Plaquenil (hydroxychloroquine) à la filiale marocaine du laboratoire Sanofi. Les premiers résultats, attendus dans deux ou trois semaines, seront sans doute scrutés de près par la communauté internationale.
Pour contrer l'épidémie, le pays avait rapidement suspendu début mars ses liaisons avec l'Espagne et la France avant d'annoncer la fermeture des établissements scolaires (crèches, écoles, collèges, lycées et universités) le 16 mars dernier. Les établissements publics (cafés, restaurants, cinémas, salles des fêtes…) ont ensuite fermé, annonce suivie de l'instauration de l'état d'urgence sanitaire le 22 mars. Le confinement a finalement été instauré et personne ne peut quitter son domicile sans une attestation de déplacement dérogatoire délivrée par les autorités ou l'employeur. Même les mosquées ont été fermées, y compris pour la prière du vendredi.
Au total, 936 204 personnes ont été testées positives au Covid-19 dans le monde, dont plus de 47 000 décès liés à la maladie. Le secrétaire général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus constate une "croissance quasi exponentielle" du nombre de cas. Il annonce que les pays doivent " être à l'unisson pour combattre ce virus inconnu et dangereux". Des mesures de confinement, de restrictions de sorties et de fermeture des frontières ont été mises en place depuis plusieurs semaines dans de nombreux pays afin de ralentir la propagation du virus dans le monde. A ce jour, plus de 3,75 milliards de personnes, soit presque 50% de la population mondiale, doivent rester chez elles.
Malgré ces mesures de confinement, les bilans sont de plus en plus inquiétants. On dénombre plus de 13 000 morts en Italie, de 9 000 en Espagne, plus de 5 000 aux Etats-Unis, de 4 000 en France, de 3 000 en Chine, de 900 en Allemagne... 179 pays sont touchés par cette crise sanitaire. La situation aux Etats-Unis est de plus en plus critique. Lors de son discours, le président Donald Trump a appelé ses concitoyens Américains à "faire des sacrifices" en évoquant une période "très douloureuse" à venir. "Notre pays est confronté à une épreuve sans équivalent dans son histoire", a-t-il expliqué. Suivez la carte du monde du Covid-19 en temps réel et retrouvez le point sur la situation en Italie, Espagne, Chine, Allemagne, Maroc, USA...
Statistiques du coronavirus au 01/04/2020 au soir | ||||
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Pays | Nombre de cas | Nouveaux cas | Nombre de morts | Nouveaux cas mortels |
USA | 205,438 | +16,908 | 4,528 | +475 |
Italy | 110,574 | +4,782 | 13,155 | +727 |
Spain | 102,136 | +6,213 | 9,053 | +589 |
China | 81,554 | +36 | 3,312 | +7 |
Germany | 76,544 | +4,736 | 858 | +83 |
France | 56,989 | +4,861 | 4,032 | +509 |
Iran | 47,593 | +2,988 | 3,036 | +138 |
UK | 29,474 | +4,324 | 2,352 | +563 |
Switzerland | 17,137 | +532 | 461 | +28 |
Turkey | 15,679 | +2,148 | 277 | +63 |
Belgium | 13,964 | +1,189 | 828 | +123 |
Netherlands | 13,614 | +1,019 | 1,173 | +134 |
Austria | 10,663 | +483 | 146 | +18 |
S. Korea | 9,887 | +101 | 165 | +3 |
Canada | 9,489 | +877 | 108 | +7 |
Portugal | 8,251 | +808 | 187 | +27 |
Brazil | 5,923 | +206 | 206 | +5 |
Israel | 5,591 | +233 | 25 | +5 |
Sweden | 4,947 | +512 | 239 | +59 |
Australia | 4,864 | +101 | 21 | +1 |
Les mises à jour étant échelonnées, les chiffres présentés ci-dessus peuvent être différents des chiffres reproduits dans les paragraphes suivants.
Coronavirus en Espagne
La situation face au coronavirus est terrible en Espagne, c'est le deuxième pays le plus endeuillé d'Europe après l'Italie. Ces dernières 24h en Europe, c'est l'Espagne qui a déploré les pertes les plus lourdes avec 864 nouveaux morts. Au total, se sont plus de 100 000 personnes qui ont été contaminées et 9 387 en sont décédées. Tout le pays est touché par la maladie, mais c'est dans la région de Madrid que l'épidémie de Covid-19 est la plus intense avec 42,7% des cas et 29,2% des morts. La région s'organise pour faire face à la situation. Le virus progresse également en Catalogne, où l'on dénombre désormais plus de malades en soins intensifs que dans la capitale.
Le pays redoute de voir submergées les unités de soins intensifs qui travaillent déjà à la limite de leurs capacités. "Il n'y a pas suffisamment d'équipements de protection" et "le nombre de lits reste insuffisant", déplorait Guillén del Barrio, infirmier à Madrid, tout en notant un ralentissement des arrivées aux urgences de son hôpital. Cette tendance est confirmée par les autorités. En effet, le Dr Fernando Simon, directeur du Centre d'urgences sanitaires, a estimé "il semble que nous soyons déjà" au pic de la contagion, "que nous sommes en train de descendre". Pour faire face au grand nombre de malades ces derniers jours dans la région de Madrid, un hôpital de campagne a été installé dans un des pavillons du parc des expositions de la capitale, afin de pouvoir accueillir toutes les personnes malades et ainsi désengorger les hôpitaux des alentours. Dans le pays basque espagnol, ce sont des hôtels qui ont été réquisitionnés par le gouvernement pour les transformer en hôpitaux provisoires et ainsi accueillir des patients.
Dans tout le pays, des règles de confinement ont été mises en place depuis mi-mars et durcies depuis ce lundi 30 mars par le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, afin d'éviter la saturation annoncée dans les établissements hospitaliers du pays. Le confinement est plus strict que dans le reste de l'Europe et durera au minimum jusqu'au 9 avril. Les Espagnols ne peuvent sortir de chez eux que pour acheter des denrées alimentaires, pour des raisons de santé, et pour sortir rapidement leur chien. Depuis le 30 mars, seules sont autorisées les activités essentielles à l'approvisionnement du pays. Toute "activité non-essentielle" est interdite, seuls les secteurs de l'alimentation, de la santé, des transports publics, des médias, des banques et une partie de l'administration sont autorisés à ouvrir. Les autres doivent mettre leurs salariés au chômage technique. Les cérémonies funéraires ont également été interdites, limitant à trois le nombre de personnes pouvant être présentes à un enterrement. Depuis ce dimanche 29 mars, les frontières du pays sont fermées. Il n'est plus possible de rentrer sur le territoire espagnol, exception faite des soignants, journalistes et de camions transportant des denrées alimentaires. Cette mesure a pour but d'éviter l'entrée de cas de Covid-19 extérieurs, alors que le pays est déjà en pleine crise sanitaire.
Coronavirus en Italie
Avec 110 574 cas confirmés et 13 155 décès recensés ce jeudi matin, l'Italie est le pays le plus endeuillé du monde face à l'épidémie de coronavirus. En Italie, le nombre de nouvelles infections continue de ralentir. Une lueur d'espoir pour le pays. "Nous récoltons des résultats et nous ne les verrions pas sans les mesures de confinement. Nous allons dans la bonne direction et nous ne devons pas changer de stratégie", a déclaré Franco Locatelli, un responsable sanitaire italien. Les mesures de confinement prises il y a trois semaines commencent à faire de l'effet dans les hôpitaux qui observent une baisse des arrivées de patients atteints du Covid-19. "Dans tous les services d'urgences, on enregistre une réduction (des arrivées de patients). Dans quelques-uns, elle est légère, dans d'autres plus marquée", indique ce dimanche Giulio Gallera, le responsable de la santé en Lombardie, région où la contamination a débuté.
Dans le pays, les hôpitaux craquent de toutes parts, même si le nombre de nouveaux cas continue de ralentir. Les médecins s'inquiètent des convalescents quittant l'hôpital dès que leur vie n'est plus menacée, même s'ils sont encore contagieux. "Dans une guerre comme celle-ci, on ne peut se permettre de s'exposer à l'apparition de nouveaux foyers de contagion qui risquent de transformer ces centres de convalescence en bombes virales qui diffusent le virus", a mis en garde Raffaele Antonelli Incalzi, président de la Société de gériatrie italienne.
L'économie du pays est au ralenti depuis plusieurs semaines. Le confinement prolongé jusque mi-avril au moins paralyse l'Italie. La pauvreté progresse et le chômage de masse menace. Le gouvernement est sous pression pour lever les mesures de confinement et ainsi relancer la vie économique du pays. Les experts ont averti que l'Italie, troisième économie de la zone euro subirait sa pire récession depuis des décennies (-6% en 2020) si le confinement devait se prolonger jusqu'au mois de mai. Le gouvernement est dans une impasse. "C'est horrible d'avoir à choisir entre mettre l'économie en stand-by ou mettre en danger la vie de nombreuses personnes", observe l'expert américain Paul Romer, cité mercredi par le quotidien Il Fatto Quotidiano.
Coronavirus au Royaume-Uni
La situation face à l'épidémie de coronavirus se dégrade au Royaume-Uni et le nombre de cas et de victimes ne cesse d'augmenter. Le pays a enregistré ce mercredi 563 décès supplémentaires de patients atteints par le coronavirus, nouveau record marquant une nette accélération de la pandémie et portant le bilan à plus de 2 300 morts dans le pays, selon les derniers chiffres officiels. Au total, ce sont près de 30 000 personnes qui ont été contaminées par le Covid-19. Le virus a déjà infecté le Premier ministre Boris Johnson et son ministre de la Santé Matt Hancock, le prince Charles, l'héritier de la couronne, ou encore un employé de la reine Elizabeth II.
Converti tardivement au confinement, le pays est aujourd'hui au ralenti et la population est confinée pendant minimum trois semaines. Ces mesures de confinement risquent de se prolonger, sans doute jusqu'au mois de juin. Michael Gove, le bras droit du Premier ministre Boris Johnson, a indiqué ce dimanche 29 mars que les Britanniques devaient se préparer à "une longue période" de confinement. Il faut savoir que les règles du confinement actuel au Royaume-Uni sont différentes de celles que nous connaissons en France, elles ne limitent pas les déplacements des habitants dans une zone. D'autre part, le correspondant de France Télévisions Arnaud Comte rapporte depuis Londres la possibilité d'une réouverture des établissements scolaires seulement pour l'automne prochain afin d'éviter une seconde vague de l'épidémie.
Le pic de l'épidémie n'est pas encore atteint, le gouvernement a précisé qu'il est attendu pour la semaine prochaine, ou la suivante. Les hôpitaux vont-ils tenir, ou risquent-ils de saturer comme de nombreux autres pays européens ? Il faut faire pour le moment de la place dans les établissements de santé. Un hôpital temporaire va également ouvrir ses portes dans la capitale et pourra accueillir jusqu'à 5 000 malades du Covid-19. Le pays craint de manquer de personnel soignant pour faire face à la situation et ainsi ne pas pouvoir sauver toutes les personnes atteintes du virus, a déclaré l'un des ministres.
Coronavirus aux USA
Le changement de tonalité dans le discours du président américain est spectaculaire. Le 27 février il déclarait "C'est une grippe saisonnière, c'est comme une grippe saisonnière". Ce mardi, le ton change, depuis ce même pupitre, il lançait "Ce n'est pas une grippe saisonnière". "C'est (un virus) vicieux". Faut-il saluer cette nouvelle approche du président ou regretter qu'elle intervienne si tardivement, après tant de déni au vu de la situation dans le monde ? David Axelrod, ancien conseiller de Barack Obama, résume bien ce questionnement : "Le message le plus important est qu'il faut garder le cap. Cela n'efface pas le fait que le président a minimisé la menace de manière flagrante pendant des semaines cruciales ou que les Etats-Unis ont été terriblement lents sur les tests et la production d'équipements essentiels".
Les USA sont le pays le plus touché en nombre cas positifs de coronavirus avec à ce jour 215 300 cas confirmés et plus de 5 000 décès des suites de la maladie. Avec cette nette accélération, le bilan quotidien se rapproche désormais de ceux de l'Italie et de l'Espagne alors que le pic de l'épidémie de Covid-19 est encore loin aux USA. Les enfants ne sont malheureusement pas épargnés par le virus. La mort d'un nouveau-né dans l'Etat du Connecticut, après le décès d'un bébé de neuf mois à Chicago, a particulièrement frappé les esprits.
Les Etats-Unis pourraient bientôt devenir, après l'Europe, le nouvel épicentre de la pandémie. La Maison Blanche a présenté ses projections et annonce que le Covid-19 devrait faire entre 100 000 et 240 000 morts aux Etats-Unis. Des chiffres dramatiques. Le président américain Donald Trump appelle le pays à se "mettre en mouvement". "Notre pays est confronté à une épreuve sans équivalent dans son histoire". Il appelle tous les concitoyens américains à "faire des sacrifices" et évoque une période "très douloureuse" à venir.
L'armée américaine n'est pas épargnée par la maladie qui s'est propagée au sein du porte-avions nucléaire USS Theodore Roosevelt, immobilisé à Guam dans le Pacifique. Son équipage commence à être évacué. Deux autres navires, le paquebot de croisière Zaandam et son navire adjoint le Rotterdam, sont également touchés avec quatre morts à bord.
Avec plus de 1 900 morts, l'Etat de New York multiplie depuis quelques jours les préparatifs, avec l'arrivée à New York d'un navire-hôpital de 1 000 lits, la construction d'hôpitaux de campagne dans Central Park et dans un grand centre de conférences de Manhattan. Cela devrait permettre de décharger les hôpitaux new-yorkais de malades nécessitant des soins intensifs non liés au coronavirus. L'aide afflue de partout, y compris de Russie qui a dépêché mercredi un avion chargé d'aide humanitaire dans la mégalopole.
Dans le reste du pays, en Louisiane et en Floride, dans l'Illinois et le New Jersey, la situation s'aggrave également. Dans le Maryland, 67 pensionnaires d'une maison de retraite y ont été testés positifs. Le gouverneur de l'Etat, Larry Hogan, a évoqué "un scénario du pire", et selon lui, la situation est d'autant plus critique que plusieurs établissements fédéraux, comme l'Agence nationale du renseignement, ont leur siège dans le Maryland et que de nombreux hauts fonctionnaires y habitent. Selon la Dr Deborah Birx, conseillère de Donald Trump sur le coronavirus, l'ensemble du pays devrait être impacté. "Aucun Etat, aucune métropole ne sera épargné", a-t-elle indiqué sur la chaîne NBC en insistant sur le fait que "chaque métropole devrait envisager la possibilité d'une crise équivalente à celle de New York, et faire dès maintenant tout ce qu'elle peut pour l'en empêcher".
Coronavirus en Chine
La situation en Chine s'améliore, et le pays n'enregistre plus que des cas importés de coronavirus depuis quelques jours. Le dernier bilan fait état de plus de 82 000 cas détectés et un peu plus de 3 300 morts dans le pays. Mais un doute persiste sur l'estimation du nombre de décès dans le pays. Le président américain estime que le bilan chinois du Covid-19 est sous-estimé. Il indique lors d'un point presse que "leurs chiffres semblent un peu sous-estimés, et je suis gentil quand je dis ça ". Il reste évasif et poursuit en ajoutant : " sur la question de savoir si leurs chiffres sont corrects, je ne suis pas un comptable chinois ".
L'interrogation sur le bilan sous-estimé du pays se pose plus particulièrement à Wuhan, le point de départ de l'épidémie de Covid-19, où le gouvernement chinois annonce 2 535 décès liés à la maladie. Y a-t-il eu plus de décès que ce qu'annonce le bilan officiel ? La question se pose alors que les familles dont un ou des membres sont décédés du virus à Wuhan peuvent désormais venir récupérer les cendres dans les salons funéraires de la ville. Mais face aux photos montrant de longues files d'attente (jusqu'à 6h selon certains témoignages) pour récupérer les cendres et le nombre plus qu'importants d'urnes, des incertitudes sont soulevées concernant le nombre de morts. Suite à un gros travail d'investigation, le magazine Caixin indique que mercredi 25 mars et jeudi 26 mars, l'un des 7 crématoriums de la ville a été livré de 2 500 urnes chaque jour, chiffre bien au-dessus du nombre de décès annoncé.
Si le nombre de cas et de morts liés au coronavirus se stabilise, la priorité de la Chine est aujourd'hui d'éviter que le virus ne revienne dans le pays depuis des pays étrangers. Il y a une semaine, Pékin a annoncé la fermeture temporaire de ses frontières à certains ressortissants étrangers et la réduction drastique de ses vols internationaux. Les touristes étrangers et les étrangers domiciliés en Chine mais n'étant pas dans le pays actuellement sont concernés par la fermeture des frontières. L'entrée des étrangers avec un visa diplomatique, un visa de service, un visa de courtoisie, ou un visa de type C (membres d'équipage d'aéronef) ne sera pas affectée, de même que les détenteurs de visas délivrés après le 26 mars par les ambassades ou consulats chinois. A Wuhan, le premier train de voyageurs autorisé depuis le confinement est arrivé samedi soir. A bord, plusieurs dizaines d'habitants piégés depuis fin janvier à l'extérieur de la ville quand les autorités ont décrété une quarantaine pour tenter d'enrayer l'épidémie. Dans la ville, les premiers pas en plein air des habitants sont consacrés à déposer sur les tombes de pierre les urnes contenant les cendres de leurs proches - dans cette ville de 11 millions d'habitants, plus de 2.500 personnes sont officiellement mortes du Covid-19.
Coronavirus en Allemagne
Si l'Allemagne n'a pas mis en place une politique de confinement aussi stricte qu'en France ou en Italie, les règles de distanciation sociale ont bien été instaurées le 22 mars dernier par Angela Merkel. Elles ont conduit à la fermeture des commerces (hors alimentaires ou de produits de première nécessité), restaurants et bars, à l'interdiction de toute fête et rassemblement ou encore des restrictions strictes de déplacements. Seules les sorties "nécessaires" sont autorisées comme aller faire ses courses, aller chez un médecin ou à son travail quand le télétravail n'a pas pu être mis en place. Angela Merkel a annoncé le prolongement de la période de restriction des contacts sociaux en Allemagne au moins jusqu'au 19 avril prochain.
Le pays, qui compte plus de 60 000 cas de Covid 19, affiche toujours un taux de létalité bien inférieur à ses voisins (0,7%). Pour le Süddeutsche Zeitung, ce chiffre est toutefois à prendre avec des pincettes. Le renommé quotidien allemand parle même de "déformation statistique" à ce sujet, l'Allemagne incluant notamment dans ses chiffres, grâce à une politique de tests massives, des porteurs sains ou peu symptomatiques. Ces personnes ne sont pas comprises dans les statistiques italiennes. Autre différence nette, l'âge moyen des personnes infectées : 80% d'entre eux ont moins de 60 ans en Allemagne contre 56% en Italie. Les patients victimes de formes moins graves du Covid-19 ou susceptibles de davantage combattre le virus grâce à une meilleure santé sont donc plus nombreux.
L'Allemagne pratique ainsi déjà 500 000 tests par semaine mais planche désormais sur l'après. La question d'une appli de géolocalisation des malades continue de diviser dans un pays marqué par le nazisme et la surveillance de la population par le régime de la RDA. Le projet du gouvernement de demander les données des 46 millions d'abonnés au réseau mobile a fait un tollé et a dû être revu. Le ministre de la Santé Jens Spahn a prévenu le 1er avril qu'un autre dispositif serait "présenté dans les prochains jours" selon des propos repris par l'AFP. Une application pourrait ainsi être mise en ligne, stockant pendant quelques jours les connexions via Bluetooth et non par géolocalisation stricto sensu. L'application reposerait sur le volontariat et pourrait envoyer des pushs aux personnes croisées par celui qui a été contaminé. L'anonymat de ce dernier serait préservé. Un tel dispositif a déjà été mis en place à Singapour lors de l'arrivée du Covid-19 dans le pays.
Coronavirus au Portugal
Le gouvernement portugais a annoncé le 1er avril le prolongement de l'état d'urgence instauré le 19 mars pour la première fois depuis 1974 et la chute de la dictature. Le Portugal a franchi le cap des 200 morts du Covid-19 ces derniers jours mais affiche des résultats bien meilleurs que son voisin espagnol, dépassé par l'ampleur de l'épidémie sur son sol. L'état d'urgence a instauré des restrictions de déplacements qui imposent aux Portugais de rester chez eux, à l'exception de quelques motifs semblables à ceux validés en France : faire ses courses, porter assistance à des proches qui en ont besoin, aller travailler si c'est impossible autrement ou faire un peu d'exercice près de leur domicile.
Le coronavirus Covid-19 inquiète dans un pays qui sait que son système hospitalier a beaucoup souffert de la crise économique de 2008 et des mesures d'austérité qui ont suivi. Le gouvernement a rapidement pris des mesures, fermant notamment les frontières aux touristes dès le 15 mars dernier dans un pays dont l'économie repose beaucoup sur le tourisme. L'une des entreprises fleurons du Portugal, la compagnie aérienne TAP, a annoncé mercredi 1er avril que 90% de ses salariés connaissent ou connaîtront sous peu de mesures de chômage technique.
Coronavirus en Belgique
La Belgique comptait à date du 1er avril 13 000 cas confirmés de coronavirus sur son sol depuis le début de l'épidémie et 828 décès. L'un d'eux a particulièrement choqué le pays où l'émotion était vive ces dernières heures à mesure que les informations se précisaient sur les conditions du décès d'une adolescente de 12 ans mardi, la plus jeune victime connue du Covid-19 en Europe depuis le début de l'épidémie. Rachel résidait à Gand et avait été mise en quarantaine après un rendez-vous médical. "Elle allait mieux, a mangé, joué et regardé la télévision comme le font les autres enfants", a témoigné un proche au journal Het Nieuwsblad. Son état s'est pourtant aggravé rapidement : "Tout s'est passé très vite".
Les parents tentent alors de contacter les secours, en vain. Alors que la polémique enflait sur l'absence de réponse, les autorités ont en effet révélé que les parents se seraient trompés de numéro et auraient joint la police fédérale au lieu des secours. L'appel confus n'est pas été suivi d'effet : " Ils ont appelé la centrale 101, la police fédérale. Mais leur appel était incompréhensible pour le preneur d'appel. Les gens paniquaient clairement (…). Nous avons réécouté l'enregistrement, c'est difficile à comprendre ". L'agent tentera de joindre à nouveau la famille à trois reprises, en vain. Ce sont des voisins, qui eux disposaient d'un véhicule, qui emmèneront la jeune fille aux urgences où elle décèdera. La Belgique attend fébrilement les chiffres de l'épidémie des prochains jours, les autorités attendant désormais le pic épidémique prévu très prochainement.
Coronavirus en Inde
Depuis une semaine, l'Inde et la totalité de ses habitants, soit 1,3 milliard d'individus, sont confinés pendant 3 semaines, suite à une annonce du Premier ministre indien Narendra Modi, afin de lutter contre la propagation du coronavirus dans le pays. "Tout le pays va entrer en confinement. Pour sauver l'Inde, pour sauver chaque citoyen, vous, votre famille". Ces mesures sont prises afin d'éviter une catastrophe humaine dans le pays. Malheureusement, pour faire respecter les règles, les forces de l'ordre ont parfois recours à la force comme le montre certaines vidéos sur Twitter. Des méthodes qui créent des polémiques dans le pays. En effet, si les mesures de restrictions de sorties ne sont pas respectées, les habitants risquent un an de prison et sont parfois contraints à faire des pompes ou à marcher à quatre pattes.
D'autre part, ces mesures de confinement ne sont pas faciles à appliquer pour tous, en particulier les plus pauvres pour qui la distanciation de 1 mètre préconisée par l'OMS est compliquée à tenir dans les centres d'accueil surchargés. Ils n'ont pas d'endroits où aller, et ne peuvent pas se nourrir. Les risques de contagion y sont réels. Si le virus venait à s'y propager, les conséquences humaines et économiques y seraient dramatiques. Les mesures de confinement ne pourront pas endiguer la propagation du Covid-19 dans ces refuges estime Henk Bekedam, représentant de l'OMS en Inde. "Nous allons devoir trouver une solution", admet-il, sinon le nombre de cas va continuer de bondir. Le pays comptabilisait seulement 137 personnes atteintes de la maladie le 17 mars, et aujourd'hui, on en dénombre plus de 2 000 cas et 58 morts.
Depuis mercredi 25 mars, le pays est à l'arrêt, les avions sont cloués au sol, et presque tous les commerces sont fermés. Dans les boutiques considérées comme essentielles, encore ouvertes, les clients ne peuvent entrer que par un ou deux pour respecter la distanciation sociale. La difficulté va être pour les plus pauvres de survivre. Même si le gouvernement a annoncé 20 milliards d'euros pour aider les plus démunis, de nombreuses familles fuient la ville de New Delhi pour rejoindre à pieds leur village natal. Ces mesures de confinement devraient faire gagner du temps à l'Inde pour " pour améliorer le dépistage et tester l'efficacité de la chloroquine, qui paraît très prometteuse" explique Henk Bekedam.
Coronavirus en Grèce
Au 1er avril, la Grèce rapportait 1 314 cas pour 49 décès du Covid-19. Pour contrer l'épidémie dans un pays où le système hospitalier a été durement touché par la crise économique de 2008, l'ampleur de la dette et les mesures d'austérité, le gouvernement a instauré un confinement strict le 23 mars dernier. Les mesures, annoncées par le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis ont plutôt été bien suivies, notait la presse grecque ces derniers jours. Tout contrevenant aux règles du confinement est passible d'une amende de 150 euros. Même la puissante Eglise a fini par difficilement accepter la fermeture des lieux de cultes à l'approche de la fête de Pâques, la plus importante du calendrier orthodoxe. Les transports sont réduits, tout arrivant sur le sol grec doit observer un strict confinement de 14 jours et toute sortie non essentielle est prohibée pour les locaux.
La proximité avec l'Italie a agi comme une caisse de résonance sur la dangerosité du coronavirus, surtout dans un pays affaibli par la crise de 2008. Ses effets sur la dette grecque et sur l'état du système hospitalier grec inquiètent. Le pays a embauché 2000 médecins en urgence pour préparer la crise mais ne possède que la moitié des lits de ses voisins européens. Autre problème, jugé comme "une bombe sanitaire" par le porte-parole du gouvernement, les camps d'immigrés notamment à Lesbos où 2000 migrants sont installés dans des conditions propices à la diffusion du virus.
Coronavirus en Algérie
L'Algérie est le pays du Maghreb le plus touché par le coronavirus avec 716 personnes testées positives au Covid-19, dont 44 décès des suites de la maladie ce mercredi selon les chiffres données le 1er avril. Le gouvernement a rapidement changé de ton et les discours rassurants de la mi-mars ("La situation est sous contrôle", affirmait ainsi encore le président algérien, Abdelmadjid Tebboune le 17 mars dernier) ont laissé place à des mesures strictes de confinement. La wilaya (préfecture) de Blida, au sud d'Alger, a ainsi été placée en confinement total quand neuf autres sont en confinement partiel, mesure qui comprend un couvre-feu nocturne. Fin mars, le Premier ministre Abdelaziz Djerad a annoncé que toute personne refusant de se soumettre à un test ou quittant son lieu de confinement pouvait risquer la prison via une procédure de réquisition. Le gouvernement algérien a précisé la peine encourue : "deux à six mois d'emprisonnement et une amende de 20 000 à 100 000 Da".
Le pic de l'épidémie est encore attendu et cette incertitude inquiète les observateurs. "Aucun pronostic n'est possible en l'état actuel des choses", a expliqué le docteur et spécialiste Bekkat Bekrani, président du Conseil de l'ordre des médecins. Les spécialistes désavouent un éventuel pic de la pandémie de coronavirus pour cette semaine. A cette phase, il est impossible de le prédire selon eux, il faut attendre que le nombre de contaminés soit à son plus haut et que la courbe se stabilise pour pouvoir se prononcer.
L'administration de chloroquine aux malades a été validée. "Actuellement, le protocole mis en place est destiné aux personnes qui sont considérées comme des personnes à risque et qui ont des pathologies chroniques associées quelle que soit leur forme. Il est destiné également aux patients qui ont des formes compliquées ou sévères", a expliqué Smail Mesbah, membre du conseil scientifique réuni par les autorités. Ce dernier annonce suivre le protocole suivi par les Chinois depuis plusieurs semaines. "Nous n'avons pas d'autres choix, a expliqué en conférence de presse le ministre de la Santé Abderahmane Benbouzid, soulignant une situation "dramatique et grave" et ajoutant que "si le traitement à base de chloroquine ne donne pas de résultats satisfaisants, il ne fera pas de mal", selon des propos repris par le site Observalgerie. "Le choix de cet antipaludique pour soigner les malades atteints du Covid-19 s'est fait au regard des expériences menées dans d'autres pays qui ont un système de santé de qualité", a-t-il enfin affirmé.
Coronavirus au Maroc
Alors que le pays voit la vague épidémique arriver avec 638 cas de Covid-19 dans le royaume pour 37 décès selon le bilan donné le 1er avril au soir, le pays est devenu le premier Etat au monde à généraliser l'utilisation de la chloroquine pour tous les malades. La circulaire publiée le 23 mars dernier (mentionnant "l'introduction de la chloroquine et de l'hydroxychloroquine − deux antipaludéens − dans la prise en charge thérapeutique des cas confirmés de Covid-19 ") a bien été suivie d'effets selon un responsable du ministère de la santé marocain, interrogé par le journal La Croix. "La chloroquine est un traitement utilisé depuis plusieurs décennies. Le corps médical le connaît bien, notamment ses interactions et ses effets indésirables", explique-t-il avant de préciser : "Des analyses biologiques et un examen cardiologique sont systématiquement pratiqués sur les patients avant de commencer le traitement pour déterminer toute contre-indication". Le royaume a même racheté dès le milieu du mois de mars tout le stock de Nivaquine (chloroquine) et de Plaquenil (hydroxychloroquine) à la filiale marocaine du laboratoire Sanofi. Les premiers résultats, attendus dans deux ou trois semaines, seront sans doute scrutés de près par la communauté internationale.
Pour contrer l'épidémie, le pays avait rapidement suspendu début mars ses liaisons avec l'Espagne et la France avant d'annoncer la fermeture des établissements scolaires (crèches, écoles, collèges, lycées et universités) le 16 mars dernier. Les établissements publics (cafés, restaurants, cinémas, salles des fêtes…) ont ensuite fermé, annonce suivie de l'instauration de l'état d'urgence sanitaire le 22 mars. Le confinement a finalement été instauré et personne ne peut quitter son domicile sans une attestation de déplacement dérogatoire délivrée par les autorités ou l'employeur. Même les mosquées ont été fermées, y compris pour la prière du vendredi.
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