Après les civilités protocolaires, Salim Siby, a clairement déclaré : « Notre secteur est le plus sinistré en République du Mali ». Si tous les hôteliers du Mali sont aujourd’hui dans la même barque des difficultés, Salim Siby a posé le cas particulier des hôteliers du nord. Selon lui, les hôteliers du nord ont fui les villes pour se réfugier soit à Bamako ou dans des capitales des pays limitrophes. Pire, il dira que l’outil de travail est pratiquement inexistant aujourd’hui. « Ils ont brûlé les hôtels. Ils ne veulent pas entendre parler d’hôtels », a-t-il déclaré. Si la situation des hôtels du Mali s’est aggravée à la faveur de la crise ouverte depuis janvier 2012, Salim Siby reconnaît que depuis deux ans ou plus, le secteur travers une crise exceptionnelle qui a obligé le gouvernement à voler au secours des hôteliers.
Selon lui, le département chargé de l’artisanat et du tourisme était parvenu à amener l’Etat à faire un effort pour l’effacement de la dette fiscale des entreprises hôtelières. Aussi, il dira qu’une intervention auprès des banques avait amené ces dernières à accepter des moratoires de payement et la même initiative avait été menée à l’endroit de l’EDM pour les factures de courant et d’eau. « Tout cet effort de l’Etat et des professionnels du secteur est aujourd’hui à l’eau et pire les envahisseurs s’en prennent à l’outil de travail », a-t-il déclaré. Avec ce qui vient de passer à Bamako, le tourisme d’affaires est mort au Mali pour un bon moment. Ajouté à cela la mort depuis des mois du tourisme de découverte, nul n’a besoin de microscope pour voir la misère du secteur.
Tout porte à croire que le seul engagement et la seule volonté des professionnels ne suffiront pas pour remettre le secteur sur les jambes. Cela a été dit avec beaucoup de diplomatie à Madame le ministre. Après avoir rappelé les principes de laïcité du Mali, Madame le ministre a estimé que le pays est en grande majorité composé de musulmans. Et, pour cela, elle a exhorté les propriétaires de certains établissements à tenir compte des plaintes des populations. Elle a aussi estimé qu’il va falloir s’organiser pour avoir des moyens de communication pour dire notre vérité. « On doit se donner la main pour soigner l’image du Mali », a-t-elle conclu.
Source : Maliweb.net