Il est coutume de dire que le foncier traduit au sol les inégalités sociales. Cette vérité se vérifie dans l’histoire de la ville de Dakar à travers les différentes stratégies de mise à l’écart des populations pauvres, des étrangers et des aliénés.
Le processus de ségrégation urbaine mis en place progressivement à Dakar, dans un contexte de tensions politiques et sanitaires de l'époque coloniale a décidé le gouverneur général de l'Afrique occidentale Française (AOF) de séparer les populations européennes des autres en créant d'abord la Médina réservée aux populations indigènes en 1914, puis dix ans plus tard, la circonscription de Dakar et dépendances séparant Dakar de la colonie du Sénégal.
La circonscription est transformée en Délégation de Dakar et dépendances en 1946. Le délégué rendant directement compte au gouverneur général. Dans les années 1950, la politique de "déguerpissement" se poursuit avec la création de quartiers comme Grand Dakar et Pikine Dagoudane afin de séparer davantage les populations européennes et indigènes.
Au moment de l’indépendance du Sénégal en 1960, les politiques de la ville de Dakar des nouvelles autorités conservent les mêmes perspectives inégalitaires, mais cette fois par une politique de darwinisme social. L’ancienne capitale de l’AOF illustre parfaitement le lieu où le pouvoir s’affirme et s’exerce sous la forme la plus subtile et parfois la plus crue.
Le processus de ségrégation urbaine mis en place progressivement à Dakar, dans un contexte de tensions politiques et sanitaires de l'époque coloniale a décidé le gouverneur général de l'Afrique occidentale Française (AOF) de séparer les populations européennes des autres en créant d'abord la Médina réservée aux populations indigènes en 1914, puis dix ans plus tard, la circonscription de Dakar et dépendances séparant Dakar de la colonie du Sénégal.
La circonscription est transformée en Délégation de Dakar et dépendances en 1946. Le délégué rendant directement compte au gouverneur général. Dans les années 1950, la politique de "déguerpissement" se poursuit avec la création de quartiers comme Grand Dakar et Pikine Dagoudane afin de séparer davantage les populations européennes et indigènes.
Au moment de l’indépendance du Sénégal en 1960, les politiques de la ville de Dakar des nouvelles autorités conservent les mêmes perspectives inégalitaires, mais cette fois par une politique de darwinisme social. L’ancienne capitale de l’AOF illustre parfaitement le lieu où le pouvoir s’affirme et s’exerce sous la forme la plus subtile et parfois la plus crue.
Kaaw PAM
Les fous, les lépreux, les colporteurs et les hordes de villageois fuyant la misère des campagnes firent les frais de la stigmatisation. Senghor fut le premier à parler d’encombrement humain dans Dakar lors d’un congrès de son parti. Un arrêté de 1972 portant création d'un Comité national de lutte contre l'envahissement de Dakar par les colporteurs, lépreux et aliénés. Le terme "d'encombrement humain" est par la suite très vite officialisé lors d'un Conseil National du parti de Senghor, l'Union progressiste sénégalaise.
Ce terme traduit à lui tout seul la manière dont se fait la gestion de l'espace urbain par la puissance publique. Elle a donné lieu à une politique répressive des comportements sociaux tels que le vagabondage, la mendicité et les petits métiers de rue qui furent transformés en "délits" et justifièrent des mesures à l’égard notamment des lépreux et des malades mentaux. Dans les discours officiels, les termes de bidonvilles comme une pathologie urbaine sont utilisés pour désigner les quartiers comme Fass Paillottes.
Cette ville proche de Dakar fera l’objet de multiples incendies dont certaines jugées suspectes. La politique d’« haussmannisation » de Dakar n’a finalement pas épargné Fass qui fut transformé en HLM. Ces dernières années, Dakar est devenue une ville monstrueuse, sans âme où le béton et la pollution continuent de disputer droit de cité dans un espace urbain aride et insalubre où les marchands de sommeil et trafiquants de tout genre impriment leur vision du monde. Il est temps d’inventer une ville qui nous ressemble et qui nous rassemble !
Kaaw Pam
Ce terme traduit à lui tout seul la manière dont se fait la gestion de l'espace urbain par la puissance publique. Elle a donné lieu à une politique répressive des comportements sociaux tels que le vagabondage, la mendicité et les petits métiers de rue qui furent transformés en "délits" et justifièrent des mesures à l’égard notamment des lépreux et des malades mentaux. Dans les discours officiels, les termes de bidonvilles comme une pathologie urbaine sont utilisés pour désigner les quartiers comme Fass Paillottes.
Cette ville proche de Dakar fera l’objet de multiples incendies dont certaines jugées suspectes. La politique d’« haussmannisation » de Dakar n’a finalement pas épargné Fass qui fut transformé en HLM. Ces dernières années, Dakar est devenue une ville monstrueuse, sans âme où le béton et la pollution continuent de disputer droit de cité dans un espace urbain aride et insalubre où les marchands de sommeil et trafiquants de tout genre impriment leur vision du monde. Il est temps d’inventer une ville qui nous ressemble et qui nous rassemble !
Kaaw Pam
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