Je commencerais d’abord par notre rang. Nous sommes le 155eme pays le plus pauvre au monde, cela veut dire en quelque sorte que notre économie et surtout nos industries ne sont pas compétitives. Nous n’avons pas un hub économique qui attire les investisseurs, nous n’offrons pas un cadre financier sain et la corruption est endémique à tous les niveaux et dans toutes les sphères.
Le sport est un baromètre assez intéressant pour jauger notre soit disant rang mondial. Dans le dernier classement du FIFA nous avons perdu 2 places et nous sommes classés 79eme derrière le Cap Vert (70eme). Combien de médailles avons-nous remportée lors des derniers J.O de Londres ? Nos athlètes n’ont pas les infrastructures sportives adéquates pour compétir convenablement sur le plan continental et international. Nos hôpitaux manquent de médicaments, notre système éducatif bat de l’aile depuis plus de 20 ans, et la SENELEC ne peut fournir convenablement de l’électricité à nos petites et moyennes entreprises.
En ce qui concerne nos ambitions, malheureusement, elles semblent être individuelles et non collectives : Comme qui dirait « Je suis architecte et l’une de mes ambitions personnelles est de vous convaincre de construire un immeuble de 30 Milliards dont mon cabinet aura la charge de l’exécution dudit projet». J’aurais bien compris si l’Etat avait lancé un appel d’offre national et international pour la réalisation de cette maison du Sénégal à New York. Mais il s’est déjà auto-sélectionné avant même que les sénégalais puissent apprécier à juste titre de la pertinence de ce projet et de l’opportunité de dépenser leurs impôts sur un immeuble (même s’il avance l’idée d’hypothéquer le terrain pour lever les fonds pour la construction de ce joyau).
A mon avis, les citoyens sénégalais auraient bien apprécié qu’on leur propose la construction de zones industrielles compétitives, qui puissent attirer les investisseurs. Un projet de création d’un hub économique autour de l’Aéroport International Blaise Diagne pour une bonne exploitation de cette plateforme aéroportuaire au niveau national, sous régional, continental et international.
Ce travail collectif, avec une vision patriotique, aurait permis la création de milliers d’emplois qui ferait du Sénégal un hub économique viable et qui pourrait nous amener à construire une ambassade de 23 étages qui reflètera nos ambitions réelles.
Notre économie est informelle à 95% et nous sommes, même si le Sénégal est un pays très tolérant, un peuple désorganisé. A ce titre notre représentation diplomatique, que vous souhaiteriez regrouper dans une belle tour sénégalaise au cœur de New York, serait un mini marché, à l’image du marché Sandaga, diplomatiquement inefficace. Un petit pays comme le Sénégal a plus de passeport diplomatique, plus de 30.000 sont en circulation actuellement, que les Etats-Unis.
Je doute fort que Monsieur Barack Obama ait choisi de se rendre, au lendemain de son élection à la magistrature en 2008, au Ghana sur la base de leur représentation diplomatique dans son pays. Il a choisi d’y aller parce qu’ils ont décliné une vision politique claire, des ambitions économiques et sociales cohérentes, un secteur financier assaini et surtout ils se sont accordés sur un projet de société viable. C’est la raison fondamentale de son choix, le Sénégal n’avait rempli aucune de ses conditions.
A quoi sert le monument de la Renaissance, qui est actuellement déficitaire et entretenu à hauteur de 50 Millions par l’impôt des contribuables sénégalais, si notre Etat n’a pu naître économiquement 50 ans après les indépendances. A quoi sert la porte du Millénaire si 60% des jeunes sénégalais, qui constituent la force active de notre pays, voient en elle une issue de sortie mais non de retour vers leur patrie parce qu’ils n’arrivent pas à trouver de l’emploi. Ce n’est pas l’architecture qui les attire mais l’Espace « Diakhle » près de la mer.
Soyons pragmatique, investissons les 30 Milliards (je suis même pour la vente du terrain de $27 Milliards de New York) dans un des pôles économiques dont le Président de la République veut développer et créons des chaines de valeurs cohérentes, dans le domaine de l’Agriculture, pour un développement durable.
Je respecte sa vision et ses ambitions, mais revenons un peu sur terre et travaillons à construire d’abord une politique économique et sociale attractive aux investisseurs. Commençons d’abord par investir dans nos infrastructures routières, aéroportuaires et maritimes et offrons à nos jeunes une éducation technique, scientifique et technologique en lieu et place de ces diplômes littéraires qui depuis les indépendances n’ont fait de nous que des théoriciens ambitieux dont le rang économique mondial n’a fait que régresser.
Cheikhou Oumar Sy DEPUTE A L’ASSEMBLEE NATIONALE DU SENEGAL
Le sport est un baromètre assez intéressant pour jauger notre soit disant rang mondial. Dans le dernier classement du FIFA nous avons perdu 2 places et nous sommes classés 79eme derrière le Cap Vert (70eme). Combien de médailles avons-nous remportée lors des derniers J.O de Londres ? Nos athlètes n’ont pas les infrastructures sportives adéquates pour compétir convenablement sur le plan continental et international. Nos hôpitaux manquent de médicaments, notre système éducatif bat de l’aile depuis plus de 20 ans, et la SENELEC ne peut fournir convenablement de l’électricité à nos petites et moyennes entreprises.
En ce qui concerne nos ambitions, malheureusement, elles semblent être individuelles et non collectives : Comme qui dirait « Je suis architecte et l’une de mes ambitions personnelles est de vous convaincre de construire un immeuble de 30 Milliards dont mon cabinet aura la charge de l’exécution dudit projet». J’aurais bien compris si l’Etat avait lancé un appel d’offre national et international pour la réalisation de cette maison du Sénégal à New York. Mais il s’est déjà auto-sélectionné avant même que les sénégalais puissent apprécier à juste titre de la pertinence de ce projet et de l’opportunité de dépenser leurs impôts sur un immeuble (même s’il avance l’idée d’hypothéquer le terrain pour lever les fonds pour la construction de ce joyau).
A mon avis, les citoyens sénégalais auraient bien apprécié qu’on leur propose la construction de zones industrielles compétitives, qui puissent attirer les investisseurs. Un projet de création d’un hub économique autour de l’Aéroport International Blaise Diagne pour une bonne exploitation de cette plateforme aéroportuaire au niveau national, sous régional, continental et international.
Ce travail collectif, avec une vision patriotique, aurait permis la création de milliers d’emplois qui ferait du Sénégal un hub économique viable et qui pourrait nous amener à construire une ambassade de 23 étages qui reflètera nos ambitions réelles.
Notre économie est informelle à 95% et nous sommes, même si le Sénégal est un pays très tolérant, un peuple désorganisé. A ce titre notre représentation diplomatique, que vous souhaiteriez regrouper dans une belle tour sénégalaise au cœur de New York, serait un mini marché, à l’image du marché Sandaga, diplomatiquement inefficace. Un petit pays comme le Sénégal a plus de passeport diplomatique, plus de 30.000 sont en circulation actuellement, que les Etats-Unis.
Je doute fort que Monsieur Barack Obama ait choisi de se rendre, au lendemain de son élection à la magistrature en 2008, au Ghana sur la base de leur représentation diplomatique dans son pays. Il a choisi d’y aller parce qu’ils ont décliné une vision politique claire, des ambitions économiques et sociales cohérentes, un secteur financier assaini et surtout ils se sont accordés sur un projet de société viable. C’est la raison fondamentale de son choix, le Sénégal n’avait rempli aucune de ses conditions.
A quoi sert le monument de la Renaissance, qui est actuellement déficitaire et entretenu à hauteur de 50 Millions par l’impôt des contribuables sénégalais, si notre Etat n’a pu naître économiquement 50 ans après les indépendances. A quoi sert la porte du Millénaire si 60% des jeunes sénégalais, qui constituent la force active de notre pays, voient en elle une issue de sortie mais non de retour vers leur patrie parce qu’ils n’arrivent pas à trouver de l’emploi. Ce n’est pas l’architecture qui les attire mais l’Espace « Diakhle » près de la mer.
Soyons pragmatique, investissons les 30 Milliards (je suis même pour la vente du terrain de $27 Milliards de New York) dans un des pôles économiques dont le Président de la République veut développer et créons des chaines de valeurs cohérentes, dans le domaine de l’Agriculture, pour un développement durable.
Je respecte sa vision et ses ambitions, mais revenons un peu sur terre et travaillons à construire d’abord une politique économique et sociale attractive aux investisseurs. Commençons d’abord par investir dans nos infrastructures routières, aéroportuaires et maritimes et offrons à nos jeunes une éducation technique, scientifique et technologique en lieu et place de ces diplômes littéraires qui depuis les indépendances n’ont fait de nous que des théoriciens ambitieux dont le rang économique mondial n’a fait que régresser.
Cheikhou Oumar Sy DEPUTE A L’ASSEMBLEE NATIONALE DU SENEGAL
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