La fête du travail au Sénégal est un moment d'animation et d'ambiance colorée mais cette journée festive cache un mal aussi vieux que notre accès à la souveraineté internationale. On a comme l'impression que nous sommes gagnés par le reflux du complexe d'hérédité du travail forcé d'un passé esclavagiste, car nous manquons de considération pour le travail aussi bien dans son accomplissement, son environnement que dans sa législation. Tout cela malgré la recommandation 205 de l'OIT sur l'emploi et le travail décent pour la paix. Et les gouvernements qui se sont succédés n'ont jamais pensé à diagnostiquer ce mal aussi profond qui plombe notre décollage économique. Le travail au Sénégal est synonyme de difficultés à tout point de vue et chaque ministre qui passe préfère mettre la poussière sous le tapis et avancer comme si de rien n'était.
La gouvernance des activités économiques tant dans le public comme dans le privé est un échec patent. Dans ce pays seule l'entreprise de l'étranger s'en sort réellement au détriment de la préférence nationale. La poste, Wari et Joni Joni ont été délibérément effacés de l'espace de transfert d'argent au profit de Orange et de Wave. Et à ce rythme notre économie restera extravertie et nous demeurerons pauvres même dans une croissance à deux chiffres. Malgré cette situation persistante les ministres du travail ont jusque là ignoré leur véritable rôle et sont très souvent inconnus du public. On ne les entend jamais sur des questions qui intéressent le travail. Ils ont toujours été aussi anonymes qu'un ministre de l'environnement. Les Inspecteurs du travail sont de simples bureaucrates. Face à cette crise d'autorité s'ajoute la négligence de la législation du travail au préjudice de notre jeunesse prête à tout accomplir pour s'en sortir. Ils sont dans la boulangerie, la pâtisserie, la restauration, les commerces, le nettoyage, le gardiennage, le transport et j'en passe, mais exploités à outrance par des employeurs avides d'intérêts. Ces bureaux font de superprofits sur le dos de ces jeunes travailleurs grâce à la complicité d'un État qui ne veille guère sur les textes et qui refuse de renouveler les conventions collectives obsolètes ou créer d'autres beaucoup plus adaptées aux réalités et à la pénibilité de certains travaux. Aucun combat n'est mené contre cette précarité notoire de l'emploi et on nous parle d'employabilité au moment même où les produits de nos artisans, tapissiers et menuisiers s'éternisent sur les étalages car envahis par une friperie de tout genre. A quoi sert un métier dans un pays où presque tout ce que nous consommons vient de l'extérieur ?
Et le casting qui a été jusque là basé sur du "nit mbokam, neddo ko bamdoum, kinoo pogoume ou du o olele" est la principale cause de la mal gouvernance. L'espoir naquit quand inspirées par l'intelligence collective ou peut être par le préambule du code du travail, les nouvelles autorités promettaient l'appel à candidature pour les postes stratégiques. Mais hélas, les dernières nominations laissent apparaître le contraire de changement de paradigmes évoqués et martelés pendant dix ans. A quand alors la fin du népotisme, du copinage et de l'esprit partisan dans la gestion des affaires de la République ? Ces pratiques constituent la source de tous les maux y compris celui de la précarité de l'emploi. Mais bon, accordons leur le droit de rectifier.
Vive le combat de la défense du travail pour la sauvegarde de l'économie.
Par Maguette Ngom, syndicaliste, ex-conseiller spécial du Président Macky Sall
La gouvernance des activités économiques tant dans le public comme dans le privé est un échec patent. Dans ce pays seule l'entreprise de l'étranger s'en sort réellement au détriment de la préférence nationale. La poste, Wari et Joni Joni ont été délibérément effacés de l'espace de transfert d'argent au profit de Orange et de Wave. Et à ce rythme notre économie restera extravertie et nous demeurerons pauvres même dans une croissance à deux chiffres. Malgré cette situation persistante les ministres du travail ont jusque là ignoré leur véritable rôle et sont très souvent inconnus du public. On ne les entend jamais sur des questions qui intéressent le travail. Ils ont toujours été aussi anonymes qu'un ministre de l'environnement. Les Inspecteurs du travail sont de simples bureaucrates. Face à cette crise d'autorité s'ajoute la négligence de la législation du travail au préjudice de notre jeunesse prête à tout accomplir pour s'en sortir. Ils sont dans la boulangerie, la pâtisserie, la restauration, les commerces, le nettoyage, le gardiennage, le transport et j'en passe, mais exploités à outrance par des employeurs avides d'intérêts. Ces bureaux font de superprofits sur le dos de ces jeunes travailleurs grâce à la complicité d'un État qui ne veille guère sur les textes et qui refuse de renouveler les conventions collectives obsolètes ou créer d'autres beaucoup plus adaptées aux réalités et à la pénibilité de certains travaux. Aucun combat n'est mené contre cette précarité notoire de l'emploi et on nous parle d'employabilité au moment même où les produits de nos artisans, tapissiers et menuisiers s'éternisent sur les étalages car envahis par une friperie de tout genre. A quoi sert un métier dans un pays où presque tout ce que nous consommons vient de l'extérieur ?
Et le casting qui a été jusque là basé sur du "nit mbokam, neddo ko bamdoum, kinoo pogoume ou du o olele" est la principale cause de la mal gouvernance. L'espoir naquit quand inspirées par l'intelligence collective ou peut être par le préambule du code du travail, les nouvelles autorités promettaient l'appel à candidature pour les postes stratégiques. Mais hélas, les dernières nominations laissent apparaître le contraire de changement de paradigmes évoqués et martelés pendant dix ans. A quand alors la fin du népotisme, du copinage et de l'esprit partisan dans la gestion des affaires de la République ? Ces pratiques constituent la source de tous les maux y compris celui de la précarité de l'emploi. Mais bon, accordons leur le droit de rectifier.
Vive le combat de la défense du travail pour la sauvegarde de l'économie.
Par Maguette Ngom, syndicaliste, ex-conseiller spécial du Président Macky Sall
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