Ambulant : le terme désigne au Sénégal des commerçants qui n’ont pas une adresse fixe et/ou un local en règle. On les trouve dans presque toutes les villes nonobstant la taille et le niveau de développement de celles-ci. L’autre terme commun est « marchand ambulant ».
Aujourd’hui, au Sénégal le phénomène est d’une telle ampleur qu’il exige de tout Sénégalais consciencieux, une attention particulière. Certainement, des réflexions et des études sont produites sur le phénomène et des actions menées dans le sens de formaliser le secteur ou bien de le rendre plus profitable. Mais le fait est qu’il demeure un problème national à bien des égards.
Ces dernières années la solution la plus partagées par les gouvernants est de déguerpir simplement ou de déguerpir puis recaser. On est souvent revenus à la case de départ pour cause de résistance des acteurs ou peur de pertes de sympathie politique de la part des solutionneurs.
On est tenté, dans des situations pareilles de penser à la métaphore : « tenir le taureau par les cornes », mais passer par cette comparaison pour décrire le phénomène du « marchand ambulant » au Sénégal serait assez simpliste, à la limite même, une ignorance des véritables phénomènes qui l’ont engendré et l’histoire de son évolution. De ces phénomènes on notera seulement : les exodes, les échecs des politiques d’emplois, les déperditions scolaires précoces, une structure économique déséquilibrée (plus consommateur et moins producteur).
Le marché sénégalais
Il a évolué avec le temps et s’est métamorphosé avec les bouleversements liés aux intégrations économiques. Il y a eu les caravanes de marchands de fruits de mer, celles des marchands de tissus et autres breloques et puis, au fur et à mesure le développement des lieux de commerce avec la sédentarisation progressive des acteurs et la naissance ou le développement d’agglomérations.
Cette évolution s’est faite dans un laissé aller qui caractérise jusqu’à présent les lieux de commerce sénégalais. Il n’y a jamais eu de la part des gouvernants une organisation formelle de ce gouffre à emplois et une politique visionnaire devant l’adapter à l’urbanisation progressive et aux enjeux de la modernisation. Tous les espaces sont bons pour installer un commerce, il suffit qu’ils soient fréquentés. Les gares routières, les établissements de santé, ceux d’éducation, les coins dans les quartiers… l’architecture des domiciles est modelée pour offrir des possibilités de marchés. Pour des opportunités commerciales, au Sénégal un terrain à l’angle vaut beaucoup plus qu’un terrain simple.
Alors, le commerce s’installe partout car il ne demande aucune formation particulière et dans notre modèle aucun investissement contraignant, en plus il représente un asile pour une jeunesse désœuvrée et désemparée.
Qui sont nos ambulants ?
Aborder cette question dans une contribution amateur, relève de la négligence ou d’une ignorance de la complexité du phénomène, tant dans la composition des acteurs que les raisons ou les motivations qui les maintiennent dans cet exercice ,ainsi que des attentes qu’ils nourrissent à travers une pratique commerciale qui n’est pas des plus faciles encore moins des plus dignes.
On ne saurait être exhaustif sans une étude incisive du phénomène à travers un recensement et une enquête sur les différents acteurs qui le composent. Et le tout, avec une volonté d’apporter une solution profitable et définitive.
Des rencontres et des portraits à la suite d’émissions audiovisuelles ont montré parmi eux des diplômés d’un bon niveau, des artisans, des chômeurs, d’anciens aventuriers, des militaires libérés, des ruraux, des hommes de métiers reconvertis etc.
Leurs motivations sont toutes aussi différentes. Tout travail, au-delà de la servitude qui est généralement une motivation inconsciente, a pour objectif un accomplissement personnel ou l’obtention d’un revenu. Avec ce revenu, certains comptent se payer les moyens de se lancer dans l’aventure vers d’autres pays, d’autres cherchent à épargner pour se payer une situation plus stable et plus formelle. Entre ceux-ci, ceux qui se cherchent.
La solution est devenue impérieuse !
Les pays du monde se regardent désormais à travers des vitres. Ils rivalisent de moins en moins en capacités de destruction. Ils s’évaluent maintenant en niveau de vie des populations, en développement des infrastructures, en innovation et créativité, en qualité de capital humain.
Les ressources du monde s’universalisent et vont aller au plus prévenant (au Sénégal des pays étrangers nous disputent légalement nos ressources à travers leurs firmes).
Alors, les dirigeants conscients des enjeux actuels dans le monde et leur impact sur le futur des nations, ont l’obligation d’amener leurs populations à se mettre à niveau.
Les problèmes causés par les pratiques du commerce ambulant sont plus ressentis dans les grandes villes, en ce sens qu’il détériore les conditions de vie des riverains (salubrité, quiétude, pollution…), de circulation (blocage ou rétrécissement des rues), de sécurité (agressions, vols, incendies…).
Economiquement, c’est un secteur incontrôlé, qui échappe donc aux agrégats ; ce qui ne permet pas une maîtrise du niveau de croissance et donc la définition d’un modèle économique viable.
L’éradication de ce phénomène ne doit pas être perçue comme un combat entre les collectivités et les acteurs du commerce ambulant, mais la nécessité d’une utilisation optimale de toute la ressource humaine du pays.
La nécessité d’une approche maîtrisée
Depuis l’avènement de la première alternance, la succession des tentatives et des échecs de résolution, a créé une susceptibilité entres les différents protagonistes. Cet état de fait place les plus faibles toujours en position défensive, alors qu’ils sont les principales bénéficiaires dans une solution profitable.
Pour gouverner une population, il est nécessaire de la connaître et plus on l’a maîtrise mieux on la gouverne avec efficience. Une résolution du commerce ambulant nécessite une gestion individualiste des acteurs.
Un recensement, qui va permettre de répertorier leurs origines, leurs motivations, leurs autres qualifications et une batterie de propositions de secteurs d’absorptions, donne une ouverture sur une matrice avec des possibilités multiples :
Mor Sarr, Secrétaire administratif
Section Pastef Ndiaganiao
Aujourd’hui, au Sénégal le phénomène est d’une telle ampleur qu’il exige de tout Sénégalais consciencieux, une attention particulière. Certainement, des réflexions et des études sont produites sur le phénomène et des actions menées dans le sens de formaliser le secteur ou bien de le rendre plus profitable. Mais le fait est qu’il demeure un problème national à bien des égards.
Ces dernières années la solution la plus partagées par les gouvernants est de déguerpir simplement ou de déguerpir puis recaser. On est souvent revenus à la case de départ pour cause de résistance des acteurs ou peur de pertes de sympathie politique de la part des solutionneurs.
On est tenté, dans des situations pareilles de penser à la métaphore : « tenir le taureau par les cornes », mais passer par cette comparaison pour décrire le phénomène du « marchand ambulant » au Sénégal serait assez simpliste, à la limite même, une ignorance des véritables phénomènes qui l’ont engendré et l’histoire de son évolution. De ces phénomènes on notera seulement : les exodes, les échecs des politiques d’emplois, les déperditions scolaires précoces, une structure économique déséquilibrée (plus consommateur et moins producteur).
Le marché sénégalais
Il a évolué avec le temps et s’est métamorphosé avec les bouleversements liés aux intégrations économiques. Il y a eu les caravanes de marchands de fruits de mer, celles des marchands de tissus et autres breloques et puis, au fur et à mesure le développement des lieux de commerce avec la sédentarisation progressive des acteurs et la naissance ou le développement d’agglomérations.
Cette évolution s’est faite dans un laissé aller qui caractérise jusqu’à présent les lieux de commerce sénégalais. Il n’y a jamais eu de la part des gouvernants une organisation formelle de ce gouffre à emplois et une politique visionnaire devant l’adapter à l’urbanisation progressive et aux enjeux de la modernisation. Tous les espaces sont bons pour installer un commerce, il suffit qu’ils soient fréquentés. Les gares routières, les établissements de santé, ceux d’éducation, les coins dans les quartiers… l’architecture des domiciles est modelée pour offrir des possibilités de marchés. Pour des opportunités commerciales, au Sénégal un terrain à l’angle vaut beaucoup plus qu’un terrain simple.
Alors, le commerce s’installe partout car il ne demande aucune formation particulière et dans notre modèle aucun investissement contraignant, en plus il représente un asile pour une jeunesse désœuvrée et désemparée.
Qui sont nos ambulants ?
Aborder cette question dans une contribution amateur, relève de la négligence ou d’une ignorance de la complexité du phénomène, tant dans la composition des acteurs que les raisons ou les motivations qui les maintiennent dans cet exercice ,ainsi que des attentes qu’ils nourrissent à travers une pratique commerciale qui n’est pas des plus faciles encore moins des plus dignes.
On ne saurait être exhaustif sans une étude incisive du phénomène à travers un recensement et une enquête sur les différents acteurs qui le composent. Et le tout, avec une volonté d’apporter une solution profitable et définitive.
Des rencontres et des portraits à la suite d’émissions audiovisuelles ont montré parmi eux des diplômés d’un bon niveau, des artisans, des chômeurs, d’anciens aventuriers, des militaires libérés, des ruraux, des hommes de métiers reconvertis etc.
Leurs motivations sont toutes aussi différentes. Tout travail, au-delà de la servitude qui est généralement une motivation inconsciente, a pour objectif un accomplissement personnel ou l’obtention d’un revenu. Avec ce revenu, certains comptent se payer les moyens de se lancer dans l’aventure vers d’autres pays, d’autres cherchent à épargner pour se payer une situation plus stable et plus formelle. Entre ceux-ci, ceux qui se cherchent.
La solution est devenue impérieuse !
Les pays du monde se regardent désormais à travers des vitres. Ils rivalisent de moins en moins en capacités de destruction. Ils s’évaluent maintenant en niveau de vie des populations, en développement des infrastructures, en innovation et créativité, en qualité de capital humain.
Les ressources du monde s’universalisent et vont aller au plus prévenant (au Sénégal des pays étrangers nous disputent légalement nos ressources à travers leurs firmes).
Alors, les dirigeants conscients des enjeux actuels dans le monde et leur impact sur le futur des nations, ont l’obligation d’amener leurs populations à se mettre à niveau.
Les problèmes causés par les pratiques du commerce ambulant sont plus ressentis dans les grandes villes, en ce sens qu’il détériore les conditions de vie des riverains (salubrité, quiétude, pollution…), de circulation (blocage ou rétrécissement des rues), de sécurité (agressions, vols, incendies…).
Economiquement, c’est un secteur incontrôlé, qui échappe donc aux agrégats ; ce qui ne permet pas une maîtrise du niveau de croissance et donc la définition d’un modèle économique viable.
L’éradication de ce phénomène ne doit pas être perçue comme un combat entre les collectivités et les acteurs du commerce ambulant, mais la nécessité d’une utilisation optimale de toute la ressource humaine du pays.
La nécessité d’une approche maîtrisée
Depuis l’avènement de la première alternance, la succession des tentatives et des échecs de résolution, a créé une susceptibilité entres les différents protagonistes. Cet état de fait place les plus faibles toujours en position défensive, alors qu’ils sont les principales bénéficiaires dans une solution profitable.
Pour gouverner une population, il est nécessaire de la connaître et plus on l’a maîtrise mieux on la gouverne avec efficience. Une résolution du commerce ambulant nécessite une gestion individualiste des acteurs.
Un recensement, qui va permettre de répertorier leurs origines, leurs motivations, leurs autres qualifications et une batterie de propositions de secteurs d’absorptions, donne une ouverture sur une matrice avec des possibilités multiples :
- Pour les candidats à l’aventure, les envoyer à l’étranger, dans le cadre d’une convention pour une formation dans les exploitations agricoles modernes, pour une durée de quelques mois avant de les retourner et les organiser pour le bien du secteur.
- Pour les hommes de métiers, les aider à s’insérer dans les différentes entreprises ou les regrouper en associés et les aider à obtenir leurs premiers marchés.
- Pour ceux qui ont une ambition sincère de commerçant, comme pour les ouvriers, les aider à se regrouper en associés et les encadrer vers une formalisation certaine ;
- Ceux qui se cherchent peuvent être formés dans un « Learning by doing » destiné à la future nouvelle industrie.
- (…)
Mor Sarr, Secrétaire administratif
Section Pastef Ndiaganiao
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