Quand la nouvelle est tombée vendredi soir, de nombreux membres de la grande famille de la presse ont sans nul doute été surpris. Mamadou KOUME ne sera donc plus aux commandes de l’Agence de Presse Sénégalaise. La décision des autorités figurant dans le communiqué du Conseil des Ministres entre pourtant dans l’ordre des choses. Il fallait bien que Mamadou KOUME passe un jour le témoin à quelqu’un d’autre, surtout après avoir réussi la performance de rester presqu’une décennie à ce poste dans un pays où les Directeurs Généraux sont généralement sur des chaises musicales avec des passages éphémères.
L’étonnement vient simplement du fait que l’homme qui quitte la tête de l’APS avait fini par s’identifier à la progression constante de l’Agence. A son arrivée en octobre 2000 en provenance du CESTI où il était Directeur des Etudes, Mamadou KOUME avait hérité d’une Agence où il y avait de grands chantiers dont le plus difficile était de donner une véritable crédibilité à cette entité qu’il aimait qualifier de grossiste de l’information.
Avec un professionnalisme avéré, du talent, de l’audace et un grand sens de l’organisation, il avait méthodiquement réussi à faire de l’APS la première Agence de presse de l’Afrique de l’Ouest, sans doute l’une des meilleures du continent aussi. Le principal indicateur de performance d’une Agence de presse étant le taux de reprise de ses articles par les médiats, l’APS était progressivement devenu un pourvoyeur incontournable d’informations dans tous les domaines.
La production quotidienne de l’Agence est marquée du sceau de la rigueur et les journalistes doivent être très fiers du travail accompli ces dernières années. S’ils sont parvenus à se hisser à ce niveau, c’est parce que l’équipe avait à sa tête un bon capitaine avec une vision précise et qui avait bien d’identifié les moyens de révolutionner véritablement l’Agence. Sans destination précise, il ne peut y avoir de vents favorables.
Ayant partagé beaucoup de choses sur le plan professionnel avec Mamadou KOUME depuis une trentaine d’année, au Quotidien ‘’Le Soleil’’ ou dans d’autres circonstances, je peux témoigner qu’il est professionnel jusqu’au bout des ongles avec une haute idée du journalisme où la déontologie doit toujours être en bandoulière. Il mérite la reconnaissance des journalistes de l’APS et de ses pairs pour l’ensemble de son œuvre à la tête de l’Agence. Il aura certainement l’occasion de démontrer ses talents sur d’autres plateformes d’expression journalistique.
On ne peut s’empêcher cependant de se demander ce qu’il y a réellement derrière ce changement. Les autorités, en procédant à certaines nominations, ont souvent des raisons que la raison a du mal à accepter. J’avoue ne pas du tout connaître au bataillon son remplaçant Joseph Henri SARR. Je souhaite cependant qu’il puisse faire autant et même mieux que Mamadou KOUME. Pour le bien de l’APS et la presse sénégalaise. Ce serait un énorme gâchis que l’APS ne reste pas sur sa brillante trajectoire et commence à marcher à reculons avec des tentatives de mettre un corset aux journalistes pour un traitement plus ‘’politiquement correct’’ des nouvelles dans un contexte ou l’information est un enjeu énorme. Au risque de gommer tous les acquis professionnels et de démotiver les journalistes.
C’est pourquoi ces derniers qui ont l’une des plus belles Agences de presse d’Afrique doivent être très vigilants pour s’opposer à toute regression qui tuerait leur inspiration quotidienne et rendrait moins crédible la production de l’APS. Ce serait la meilleure manière de rendre hommage à Mamadou KOUME qui a su montrer durant son passage qu’il est possible, tout en assurant un service public, de faire du bon journalisme.
Cheikh Tidiane FALL
Ancien Rédacteur en Chef du ‘’Soleil’’
L’étonnement vient simplement du fait que l’homme qui quitte la tête de l’APS avait fini par s’identifier à la progression constante de l’Agence. A son arrivée en octobre 2000 en provenance du CESTI où il était Directeur des Etudes, Mamadou KOUME avait hérité d’une Agence où il y avait de grands chantiers dont le plus difficile était de donner une véritable crédibilité à cette entité qu’il aimait qualifier de grossiste de l’information.
Avec un professionnalisme avéré, du talent, de l’audace et un grand sens de l’organisation, il avait méthodiquement réussi à faire de l’APS la première Agence de presse de l’Afrique de l’Ouest, sans doute l’une des meilleures du continent aussi. Le principal indicateur de performance d’une Agence de presse étant le taux de reprise de ses articles par les médiats, l’APS était progressivement devenu un pourvoyeur incontournable d’informations dans tous les domaines.
La production quotidienne de l’Agence est marquée du sceau de la rigueur et les journalistes doivent être très fiers du travail accompli ces dernières années. S’ils sont parvenus à se hisser à ce niveau, c’est parce que l’équipe avait à sa tête un bon capitaine avec une vision précise et qui avait bien d’identifié les moyens de révolutionner véritablement l’Agence. Sans destination précise, il ne peut y avoir de vents favorables.
Ayant partagé beaucoup de choses sur le plan professionnel avec Mamadou KOUME depuis une trentaine d’année, au Quotidien ‘’Le Soleil’’ ou dans d’autres circonstances, je peux témoigner qu’il est professionnel jusqu’au bout des ongles avec une haute idée du journalisme où la déontologie doit toujours être en bandoulière. Il mérite la reconnaissance des journalistes de l’APS et de ses pairs pour l’ensemble de son œuvre à la tête de l’Agence. Il aura certainement l’occasion de démontrer ses talents sur d’autres plateformes d’expression journalistique.
On ne peut s’empêcher cependant de se demander ce qu’il y a réellement derrière ce changement. Les autorités, en procédant à certaines nominations, ont souvent des raisons que la raison a du mal à accepter. J’avoue ne pas du tout connaître au bataillon son remplaçant Joseph Henri SARR. Je souhaite cependant qu’il puisse faire autant et même mieux que Mamadou KOUME. Pour le bien de l’APS et la presse sénégalaise. Ce serait un énorme gâchis que l’APS ne reste pas sur sa brillante trajectoire et commence à marcher à reculons avec des tentatives de mettre un corset aux journalistes pour un traitement plus ‘’politiquement correct’’ des nouvelles dans un contexte ou l’information est un enjeu énorme. Au risque de gommer tous les acquis professionnels et de démotiver les journalistes.
C’est pourquoi ces derniers qui ont l’une des plus belles Agences de presse d’Afrique doivent être très vigilants pour s’opposer à toute regression qui tuerait leur inspiration quotidienne et rendrait moins crédible la production de l’APS. Ce serait la meilleure manière de rendre hommage à Mamadou KOUME qui a su montrer durant son passage qu’il est possible, tout en assurant un service public, de faire du bon journalisme.
Cheikh Tidiane FALL
Ancien Rédacteur en Chef du ‘’Soleil’’
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