Le 18 décembre 2015, dans une version abrégée de son enquête disponible sur internet, le journal Le Monde, quotidien de référence, avait hâtivement déduit que le principal bénéficiaire de l’argent russe cité dans l’affaire Feu Lamine Diack ne pouvait être que le Président de la République, Macky Sall. Et pourtant, le journal porté sur les fonts baptismaux par Hubert Beuve-Merry, monument de la presse indépendante et libre en France ne disposait d’aucun élément probant. Pis, aucun procès verbal livré par l’ancien président de l’IAAF (ancêtre de World Athletics) ne soutenait que le Chef de l’Etat sénégalais avait bénéficié de tels financements.
Deux jours après cette bourde qui avait fait le tour du monde et surtout apporté de l’eau au moulin de l’opposition sénégalaise, le quotidien se fend d’une mise au point en adressant ses excuses aussi bien à ses lecteurs qu’aux personnes mise en cause par erreur. «Le Monde» venait alors de s’effondrer pour n’avoir pas retenu la fameuse devise d’un autre journal de référence «The Guardian» : «Mieux vaut tard que faux».
Surtout que cet article avait fini de faire le buzz au Sénégal. On se souviendra encore et toujours de cette sortie au vitriol du Parti démocratique sénégalais (PDS).
«L’argent sale, l’argent de la triche, l’argent du dopage dans l’athlétisme, l’argent de la drogue du sport, l’argent de la corruption est au cœur des différentes campagnes de Macky Sall (…) Cet argent a financé sa campagne pour les élections municipales et locales de 2009, comme il a financé sa campagne pour l’élection présidentielle de 2012», avait dénoncé l’édit du PDS endossé par son ancien secrétaire général adjoint, Oumar Sarr, passé entre temps du bleu au marron-beige. Il sera d’ailleurs placé sous mandat de dépôt et inculpé pour faux, usage de faux et diffusion de fausses nouvelles. A sa sortie de prison, Me El Hadji Amadou Sall (également passé du bleu au marron-beige) avait envisagé de saisir la cour pénale internationale (CPI) pour détention arbitraire. Tout comme Mayoro Faye du Comité directeur du PDS. Certains de nos confrères qui avaient relayé ce fake-news (infox) du journal Le Monde seront entendus par la Police avant d’être relâchés.
Défendre les intérêts de la France
Après ce camouflet du 15 décembre 2015, on croyait que Le Monde allait retenir la leçon. Que nenni ! Visiblement intéressé par le Sénégal, il pond un autre éditorial ce 5 août 2022 intitulé : «Le Sénégal, une vitrine démocratique en danger». Dans le dernier paragraphe, nos confrères révèlent qu’ «à Paris, l’éventualité Sonko fait frémir. La Russie a tout intérêt à faire les yeux doux à un jeune tribun «anticolonialiste». L’intérêt de l’Elysée est aujourd’hui de convaincre M. Sall de sortir par le haut en 2024 et d’ouvrir le jeu politique à des talents dont le Sénégal ne peut pas manquer. Dans le cas contraire, des protestations, où les intérêts français seront inévitablement visés, ne manqueront pas d’accompagner le maintien du sortant. Une arrivée au pouvoir d’Ousmane Sonko serait, elle, le signe d’un certain rejet populaire, préfigurant une rupture avec un pays central dans la relation de la France à l’Afrique». Diantre ! Pour qui se prennent-ils serait-on tenter de rétorquer pour décider de qui doit diriger le Sénégal. La souveraineté appartient au peuple sénégalais qui l’exerce et l’exercera jusqu’à l’extinction du soleil par voie référendaire ou par la voie de ses représentants.
Mais au delà, Le Monde vient de mettre en exergue, la vieille maxime du Président Général De Gaulle. «Les pays n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts», avait lancé l’homme du 18 juin 1940.
Voilà pourquoi la France sous le président Nicolas Sarkozy a préféré s’assoir sur ses valeurs et principes républicains en laissant le dictateur sanguinaire, Mouammar Kadhafi, installer sa tente bédouine dans le parc de l’hôtel Marigny. La courbette de Nicolas Sarkozy d’alors s’expliquerait-elle par sa volonté de libérer le médecin et les cinq infirmières bulgares emprisonnés à vie pour avoir, selon la justice libyenne, volontairement inoculé le virus du sida à des enfants ou encore "une dizaine de milliards d'euros de contrats" voire le financement supposé de sa campagne ? Mystère et boule de gomme. Tout récemment, l’Elysée a déroulé le tapis rouge au dirigeant saoudien Mohammed Ben Salmane (MBS), accusé pourtant d’avoir joué un rôle dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. Mais l’Arabie Saoudite dispose du pétrole.
Alors fermons les yeux et profitons-en !
Selon donc le journal Le Monde, l’intérêt de la France, c’est que Ousmane Sonko n’accède pas au Palais présidentiel. Caricaturant le président du Pastef/Les Patriotes, chef de fait de l’opposition sénégalaise, il le qualifie de jeune tribun «anticolonialiste» (sic) dont Poutine aurait tout intérêt à faire les yeux doux. Un tel discours est plus que contreproductif. Il risquerait même de braquer les sceptiques à porter leur choix sur le maire de Ziguinchor qui incarne une révolte d’une jeunesse assoiffée d’indépendance. A tort ou à raison, cette jeunesse accuse le Chef de l’Etat Macky Sall d’être à la solde de la France avec notamment le projet TER (remporté par les français Engie, Thales et Alstom). Sans occulter les firmes dans les BTP, la téléphonie etc. En filigrane, il soutient aussi que c’est la fin de règne de Macky Sall en l’indiquant par la même occasion la sortie et la stratégie à déployer pour garder les intérêts de la France.
Un sale coup fait au président Sall qui a refusé catégoriquement durant tout son magistère de faire du Sénégal la chasse-gardée de la France ou d’une quelconque autre puissance. «Aucun pays ne peut s’arroger l’exclusivité de traiter avec le Sénégal», avait-il déclaré en marge de la journée du Sénégal à l’exposition universelle Dubaï 2021.
Un discours matérialisé par les faits. Français, Turcs, Chinois, Américains, Saoudiens, Qataris, Anglais, Allemands Belges, Indiens, Malais, Japonais, Coréens etc., se bousculent devant le portail de l’avenue Senghor pour investir au Sénégal. Ils se bousculeront davantage d’autant plus que notre pays «pue» du pétrole et du gaz.
Cette nouvelle dérive du Monde risque de n’avoir aucun impact sur le choix des Sénégalais. Au contraire ! A moins que l’ancienne Métropole veuille pousser l’outrecuidance jusqu’à ressusciter ses anciennes méthodes qui ont fait que l’Afrique a perdu prématurément Khrumah, Cheikh Anta Diop, Lumumba, Sankara etc. Mais les contextes sont différents.
Quel que soit le futur président du Sénégal en 2024, il ne devrait avoir qu’un seul objectif : sortir notre pays de l’ornière et le mettre sur les rampes de l’émergence. Le peuple séné galais le mérite. L’Afrique n’attend que ça.
Deux jours après cette bourde qui avait fait le tour du monde et surtout apporté de l’eau au moulin de l’opposition sénégalaise, le quotidien se fend d’une mise au point en adressant ses excuses aussi bien à ses lecteurs qu’aux personnes mise en cause par erreur. «Le Monde» venait alors de s’effondrer pour n’avoir pas retenu la fameuse devise d’un autre journal de référence «The Guardian» : «Mieux vaut tard que faux».
Surtout que cet article avait fini de faire le buzz au Sénégal. On se souviendra encore et toujours de cette sortie au vitriol du Parti démocratique sénégalais (PDS).
«L’argent sale, l’argent de la triche, l’argent du dopage dans l’athlétisme, l’argent de la drogue du sport, l’argent de la corruption est au cœur des différentes campagnes de Macky Sall (…) Cet argent a financé sa campagne pour les élections municipales et locales de 2009, comme il a financé sa campagne pour l’élection présidentielle de 2012», avait dénoncé l’édit du PDS endossé par son ancien secrétaire général adjoint, Oumar Sarr, passé entre temps du bleu au marron-beige. Il sera d’ailleurs placé sous mandat de dépôt et inculpé pour faux, usage de faux et diffusion de fausses nouvelles. A sa sortie de prison, Me El Hadji Amadou Sall (également passé du bleu au marron-beige) avait envisagé de saisir la cour pénale internationale (CPI) pour détention arbitraire. Tout comme Mayoro Faye du Comité directeur du PDS. Certains de nos confrères qui avaient relayé ce fake-news (infox) du journal Le Monde seront entendus par la Police avant d’être relâchés.
Défendre les intérêts de la France
Après ce camouflet du 15 décembre 2015, on croyait que Le Monde allait retenir la leçon. Que nenni ! Visiblement intéressé par le Sénégal, il pond un autre éditorial ce 5 août 2022 intitulé : «Le Sénégal, une vitrine démocratique en danger». Dans le dernier paragraphe, nos confrères révèlent qu’ «à Paris, l’éventualité Sonko fait frémir. La Russie a tout intérêt à faire les yeux doux à un jeune tribun «anticolonialiste». L’intérêt de l’Elysée est aujourd’hui de convaincre M. Sall de sortir par le haut en 2024 et d’ouvrir le jeu politique à des talents dont le Sénégal ne peut pas manquer. Dans le cas contraire, des protestations, où les intérêts français seront inévitablement visés, ne manqueront pas d’accompagner le maintien du sortant. Une arrivée au pouvoir d’Ousmane Sonko serait, elle, le signe d’un certain rejet populaire, préfigurant une rupture avec un pays central dans la relation de la France à l’Afrique». Diantre ! Pour qui se prennent-ils serait-on tenter de rétorquer pour décider de qui doit diriger le Sénégal. La souveraineté appartient au peuple sénégalais qui l’exerce et l’exercera jusqu’à l’extinction du soleil par voie référendaire ou par la voie de ses représentants.
Mais au delà, Le Monde vient de mettre en exergue, la vieille maxime du Président Général De Gaulle. «Les pays n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts», avait lancé l’homme du 18 juin 1940.
Voilà pourquoi la France sous le président Nicolas Sarkozy a préféré s’assoir sur ses valeurs et principes républicains en laissant le dictateur sanguinaire, Mouammar Kadhafi, installer sa tente bédouine dans le parc de l’hôtel Marigny. La courbette de Nicolas Sarkozy d’alors s’expliquerait-elle par sa volonté de libérer le médecin et les cinq infirmières bulgares emprisonnés à vie pour avoir, selon la justice libyenne, volontairement inoculé le virus du sida à des enfants ou encore "une dizaine de milliards d'euros de contrats" voire le financement supposé de sa campagne ? Mystère et boule de gomme. Tout récemment, l’Elysée a déroulé le tapis rouge au dirigeant saoudien Mohammed Ben Salmane (MBS), accusé pourtant d’avoir joué un rôle dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. Mais l’Arabie Saoudite dispose du pétrole.
Alors fermons les yeux et profitons-en !
Selon donc le journal Le Monde, l’intérêt de la France, c’est que Ousmane Sonko n’accède pas au Palais présidentiel. Caricaturant le président du Pastef/Les Patriotes, chef de fait de l’opposition sénégalaise, il le qualifie de jeune tribun «anticolonialiste» (sic) dont Poutine aurait tout intérêt à faire les yeux doux. Un tel discours est plus que contreproductif. Il risquerait même de braquer les sceptiques à porter leur choix sur le maire de Ziguinchor qui incarne une révolte d’une jeunesse assoiffée d’indépendance. A tort ou à raison, cette jeunesse accuse le Chef de l’Etat Macky Sall d’être à la solde de la France avec notamment le projet TER (remporté par les français Engie, Thales et Alstom). Sans occulter les firmes dans les BTP, la téléphonie etc. En filigrane, il soutient aussi que c’est la fin de règne de Macky Sall en l’indiquant par la même occasion la sortie et la stratégie à déployer pour garder les intérêts de la France.
Un sale coup fait au président Sall qui a refusé catégoriquement durant tout son magistère de faire du Sénégal la chasse-gardée de la France ou d’une quelconque autre puissance. «Aucun pays ne peut s’arroger l’exclusivité de traiter avec le Sénégal», avait-il déclaré en marge de la journée du Sénégal à l’exposition universelle Dubaï 2021.
Un discours matérialisé par les faits. Français, Turcs, Chinois, Américains, Saoudiens, Qataris, Anglais, Allemands Belges, Indiens, Malais, Japonais, Coréens etc., se bousculent devant le portail de l’avenue Senghor pour investir au Sénégal. Ils se bousculeront davantage d’autant plus que notre pays «pue» du pétrole et du gaz.
Cette nouvelle dérive du Monde risque de n’avoir aucun impact sur le choix des Sénégalais. Au contraire ! A moins que l’ancienne Métropole veuille pousser l’outrecuidance jusqu’à ressusciter ses anciennes méthodes qui ont fait que l’Afrique a perdu prématurément Khrumah, Cheikh Anta Diop, Lumumba, Sankara etc. Mais les contextes sont différents.
Quel que soit le futur président du Sénégal en 2024, il ne devrait avoir qu’un seul objectif : sortir notre pays de l’ornière et le mettre sur les rampes de l’émergence. Le peuple séné galais le mérite. L’Afrique n’attend que ça.
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