Pourtant, certains tiennent à jeûner, convaincus de se sentir bien, et d’être en mesure de réussir leur jeûne sans se mettre en danger. Malheureusement, ces patients ne consultent pas systématiquement leur référent médical avant de prendre cette décision, persuadés qu’il s’acharnera à vouloir les dissuader de jeûner, et ils ne le consultent pas non plus pendant le mois de Ramadan, jusqu’à ce qu’ils se retrouvent aux urgences pour une grave complication de leur maladie…
Il existe pourtant de nombreux paramètres à prendre en considération avant de jeûner, en particulier cette année du fait de la coïncidence du mois de Ramadan avec le mois d’août, ses longues journées, ses potentielles chaleurs :
• L’incompatibilité de certaines maladies avec le jeûne : l’épilepsie par exemple, puisque l’hypoglycémie fait partie des facteurs pouvant favoriser la survenue des crises, l’ulcère gastrique car il sera aggravé par l’absence de prise de nourriture régulière, des maladies comportant une diarrhée ou une constipation, etc.
• La dangerosité potentielle de certains médicaments en cas de jeûne : les diurétiques, à titre d’exemple, sont des médicaments utilisés pour abaisser la tension artérielle et faisant uriner, en cas de déshydratation ils peuvent favoriser la survenue d’une insuffisance rénale aiguë, de même les laxatifs peuvent provoquer une déshydratation, les sulfamides hypoglycémiants, car pris le matin ils provoqueraient des hypoglycémies dans la journée…
• L’état de santé du patient avant le mois de Ramadan : il ne doit pas jeûner s’il est trop affaibli par sa maladie ou si sa maladie est déséquilibrée ; ainsi un patient soigné pour une tension artérielle trop élevée ne devrait envisager le jeûne que si sa tension est normalisée.
Ne pouvant traiter ici l’ensemble des maladies chroniques, je prendrai comme exemple celle qui concentre le plus d’interrogations pendant le mois de Ramadan : le diabète. J’évoque ici le cas le plus fréquent, celui des patients traités par médicaments oraux et non par insuline, ces derniers étant soumis à une surveillance plus systématique et contraignante, les diabétologues leur autorisent rarement le jeûne. J’aborderai ici le cas des sujets jeunes, la situation des personnes âgées fera l’objet d’un prochain article.
L’objectif ici est de donner à ces patients, ainsi qu’à leurs familles, les principes médicaux à prendre en compte avant de décider d’entreprendre le jeûne, puis une information médicale éclairée sur la manière de gérer le jeûne s’ils tiennent à essayer.
Il existe pourtant de nombreux paramètres à prendre en considération avant de jeûner, en particulier cette année du fait de la coïncidence du mois de Ramadan avec le mois d’août, ses longues journées, ses potentielles chaleurs :
• L’incompatibilité de certaines maladies avec le jeûne : l’épilepsie par exemple, puisque l’hypoglycémie fait partie des facteurs pouvant favoriser la survenue des crises, l’ulcère gastrique car il sera aggravé par l’absence de prise de nourriture régulière, des maladies comportant une diarrhée ou une constipation, etc.
• La dangerosité potentielle de certains médicaments en cas de jeûne : les diurétiques, à titre d’exemple, sont des médicaments utilisés pour abaisser la tension artérielle et faisant uriner, en cas de déshydratation ils peuvent favoriser la survenue d’une insuffisance rénale aiguë, de même les laxatifs peuvent provoquer une déshydratation, les sulfamides hypoglycémiants, car pris le matin ils provoqueraient des hypoglycémies dans la journée…
• L’état de santé du patient avant le mois de Ramadan : il ne doit pas jeûner s’il est trop affaibli par sa maladie ou si sa maladie est déséquilibrée ; ainsi un patient soigné pour une tension artérielle trop élevée ne devrait envisager le jeûne que si sa tension est normalisée.
Ne pouvant traiter ici l’ensemble des maladies chroniques, je prendrai comme exemple celle qui concentre le plus d’interrogations pendant le mois de Ramadan : le diabète. J’évoque ici le cas le plus fréquent, celui des patients traités par médicaments oraux et non par insuline, ces derniers étant soumis à une surveillance plus systématique et contraignante, les diabétologues leur autorisent rarement le jeûne. J’aborderai ici le cas des sujets jeunes, la situation des personnes âgées fera l’objet d’un prochain article.
L’objectif ici est de donner à ces patients, ainsi qu’à leurs familles, les principes médicaux à prendre en compte avant de décider d’entreprendre le jeûne, puis une information médicale éclairée sur la manière de gérer le jeûne s’ils tiennent à essayer.
Principes médicaux pour les diabétiques
1. Ne doivent pas jeûner :
• ceux qui sont en mauvais état général avant le mois de Ramadan, du fait de leur maladie ou d’autres soucis médicaux intercurrents (un épisode infectieux par exemple)
• ceux dont le diabète n’est pas équilibré avant le mois de Ramadan, car ce sont ces patients qui sont le plus à risque de complications graves
• ceux qui ne seront pas en mesure d’être correctement suivis par leur référent médical (vacances dans une région sans présence médicale suffisante : médecins, hôpitaux)
• ceux qui ne sauront pas gérer une modification de traitement, certains patients risquent en effet d’être perturbés par un changement de médicament ou de posologie et de se tromper
• ceux qui ne parviennent pas à se lever au petit matin pour s’alimenter, boire et prendre leur traitement avant le début de la journée de jeûne.
2. Une évaluation médicale avant d’entreprendre le jeûne est INDISPENSABLE : le médecin prendra la tension artérielle, le poids du patient, il lui prescrira un bilan biologique pour vérifier que ses glycémies sont correctes (le taux d’hémoglobine glyquée ou HbA1C donnera une information sur les glycémies des dernières semaines), ainsi que son cholestérol, que ses reins fonctionnent bien, etc.
Au terme de cette évaluation médicale, si le médecin autorise le jeûne, il sera souvent amené à modifier le traitement (les médicaments, leur dose, leur répartition, etc.).
3. Un suivi médical pendant le mois de Ramadan doit être assuré, le patient devant donner de ses nouvelles à son référent médical pour vérifier que le jeûne est bien toléré, réadapter le traitement, donner de nouveaux conseils alimentaires, etc.
• ceux qui sont en mauvais état général avant le mois de Ramadan, du fait de leur maladie ou d’autres soucis médicaux intercurrents (un épisode infectieux par exemple)
• ceux dont le diabète n’est pas équilibré avant le mois de Ramadan, car ce sont ces patients qui sont le plus à risque de complications graves
• ceux qui ne seront pas en mesure d’être correctement suivis par leur référent médical (vacances dans une région sans présence médicale suffisante : médecins, hôpitaux)
• ceux qui ne sauront pas gérer une modification de traitement, certains patients risquent en effet d’être perturbés par un changement de médicament ou de posologie et de se tromper
• ceux qui ne parviennent pas à se lever au petit matin pour s’alimenter, boire et prendre leur traitement avant le début de la journée de jeûne.
2. Une évaluation médicale avant d’entreprendre le jeûne est INDISPENSABLE : le médecin prendra la tension artérielle, le poids du patient, il lui prescrira un bilan biologique pour vérifier que ses glycémies sont correctes (le taux d’hémoglobine glyquée ou HbA1C donnera une information sur les glycémies des dernières semaines), ainsi que son cholestérol, que ses reins fonctionnent bien, etc.
Au terme de cette évaluation médicale, si le médecin autorise le jeûne, il sera souvent amené à modifier le traitement (les médicaments, leur dose, leur répartition, etc.).
3. Un suivi médical pendant le mois de Ramadan doit être assuré, le patient devant donner de ses nouvelles à son référent médical pour vérifier que le jeûne est bien toléré, réadapter le traitement, donner de nouveaux conseils alimentaires, etc.
Les risques médicaux pour les diabétiques
Les risques médicaux sont :
• L’hypoglycémie pendant la journée de jeûne, avec les possibles malaises, chutes, comas.
• L’hyperglycémie après la rupture du jeûne, avec les potentielles complications très graves telles que le coma acido-cétosique, les thromboses (formation de caillots obstruant les vaisseaux sanguins) et donc l’infarctus du myocarde (crise cardiaque), l’accident vasculaire cérébral (attaque cérébrale).
• L’hypoglycémie pendant la journée de jeûne, avec les possibles malaises, chutes, comas.
• L’hyperglycémie après la rupture du jeûne, avec les potentielles complications très graves telles que le coma acido-cétosique, les thromboses (formation de caillots obstruant les vaisseaux sanguins) et donc l’infarctus du myocarde (crise cardiaque), l’accident vasculaire cérébral (attaque cérébrale).
Les conseils pour ceux qui jeûnent
• Une alimentation saine et équilibrée : ne faisant pas l’impasse sur les fruits et les légumes, limitant les excès d’aliments gras et sucrés, apanage des tables de ce mois de Ramadan, avec un apport d’eau quotidien d’au moins un litre et demi toutes boissons confondues, et une activité physique en adéquation avec l’âge, le mode de vie, la disponibilité.
• Un fractionnement des repas (3 ou 4 repas plutôt que 2), retarder le repas du matin au maximum, boire beaucoup et faire ses réserves de sucres lents à ce moment-là (pain, céréales).
• Des contrôles fréquents de la glycémie pendant la journée : interruption du jeûne si la glycémie est inférieure à 0,7 g par litre ou supérieure à 2 g par litre.
• Une formation de l’entourage : ils doivent savoir reconnaître les signes de déshydratation, d’hypoglycémie, savoir mesurer la glycémie au doigt.
• Surveiller les signe de déshydratation : une soif intense, des urines plus sombres et plus odorantes, des vertiges, des épisodes de fatigue, voire d’évanouissement, des maux de tête, des douleurs diffuses. Si un de ces signes apparaît, il faut rompre le jeûne en buvant de l’eau, se reposer, et contacter un médecin si on ne note pas d’amélioration après une demi-heure.
• Essai d’une journée de jeûne : si on ne se sent pas bien, il vaut mieux ne pas insister…
Ainsi, le jeûne en cas de maladie chronique n’est ni aisé ni à encourager médicalement. D’ailleurs, l’éthique musulmane n’autorise pas non plus l’homme à mettre sciemment sa vie en danger.
Mais si les conditions précitées sont respectées, le médecin pourrait permettre à son patient de jeûner, ou le lui déconseiller en lui expliquant sa décision, cela renforcera la confiance du patient qui se sentira écouté, et n’hésitera plus à demander l’avis de son soignant dans des situations similaires (prochain mois de Ramadan, pèlerinage, autre voyage ou activités sportives, etc.).
En conclusion, je pense qu’une évaluation médicale après la fin du Ramadan serait intéressante. Elle permettrait d’observer quel impact le jeûne aura eu sur le poids du patient, sur son équilibre glycémique, sur son état général…
• Un fractionnement des repas (3 ou 4 repas plutôt que 2), retarder le repas du matin au maximum, boire beaucoup et faire ses réserves de sucres lents à ce moment-là (pain, céréales).
• Des contrôles fréquents de la glycémie pendant la journée : interruption du jeûne si la glycémie est inférieure à 0,7 g par litre ou supérieure à 2 g par litre.
• Une formation de l’entourage : ils doivent savoir reconnaître les signes de déshydratation, d’hypoglycémie, savoir mesurer la glycémie au doigt.
• Surveiller les signe de déshydratation : une soif intense, des urines plus sombres et plus odorantes, des vertiges, des épisodes de fatigue, voire d’évanouissement, des maux de tête, des douleurs diffuses. Si un de ces signes apparaît, il faut rompre le jeûne en buvant de l’eau, se reposer, et contacter un médecin si on ne note pas d’amélioration après une demi-heure.
• Essai d’une journée de jeûne : si on ne se sent pas bien, il vaut mieux ne pas insister…
Ainsi, le jeûne en cas de maladie chronique n’est ni aisé ni à encourager médicalement. D’ailleurs, l’éthique musulmane n’autorise pas non plus l’homme à mettre sciemment sa vie en danger.
Mais si les conditions précitées sont respectées, le médecin pourrait permettre à son patient de jeûner, ou le lui déconseiller en lui expliquant sa décision, cela renforcera la confiance du patient qui se sentira écouté, et n’hésitera plus à demander l’avis de son soignant dans des situations similaires (prochain mois de Ramadan, pèlerinage, autre voyage ou activités sportives, etc.).
En conclusion, je pense qu’une évaluation médicale après la fin du Ramadan serait intéressante. Elle permettrait d’observer quel impact le jeûne aura eu sur le poids du patient, sur son équilibre glycémique, sur son état général…
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