Pour faire face à la présence de la fièvre hémorragique à virus Ebola, le Sénégal a fermé ses frontières terrestres et son espace aérien aux pays touchés dont la Guinée. La décision de Dakar n’a pas plu Conakry qui multiplie les sorties dénonçant la fermeture des frontières. Cette attitude des dirigeants guinéens est inadmissible si on sait que les premiers cas de virus ont été enregistrés en Guinée en janvier. A cause de la circulation des personnes, le virus a été importé au Libéria et en Sierra Léone. Conséquence, plus de 3000 personnes sont mortes.
C’est donc tout à fait légitime que le président de la République, Macky Sall et son régime, soucieux de protéger les populations, ont pris la décision de fermer les frontières avec les Etats touchés. Au de-là même du souci de protéger les populations, la décision de Dakar peut trouver ses explications dans le comportement même d’une frange de la population guinéenne. Celle-ci ne croit pas en l’existence du virus Ebola. Elle pense que c’est Médecin sans frontières qui a inventé l’existence de l’épidémie dans la région. Du coup, le corps médical qui lutte contre la pandémie est la cible des populations en colère. Ainsi, une dizaine de personnes ont été tuées.
Cette perception rétrograde est lourde de danger. Les pays voisins peuvent subir les conséquences, car ces populations n’hésiteront pas à tenter d’entrer au Sénégal. Barrer la route à ces personnes est tout à fait légitime. Les autorités guinéennes doivent d’abord régler la question de la sensibilisation de leurs populations au lieu de s’attarder sur le choix des autres pays.
Alpha Condé doit aussi se rappeler de la douloureuse épreuve du jeune guinéen Mamadou Aliou Diallo qui a importé le virus au Sénégal. Si Dakar avait continué à fermer sa frontière, les Sénégalais ne connaitraient certainement pas un cas de virus. Conakry dot certainement être au courant des difficultés que les Sénégalais ont vécu à l’annonce de l’épidémie. Des compatriotes ont été refoulés par le Cameroun. Le Cap-Vert n’avait pas hésité à refouler des arbitres sénégalais. En Chine, des voyageurs sénégalais ont été mis en quarantaine.
Conakry ne doit pas donc s’interroger sur les raisons qui ont poussé Dakar à se barricader, surtout avec le refus catégorique manifesté contre l’atterrissage de l’avion qui transportait le jeune guinéen qui a été sauvé. Les deux peuples sont certes des frères, unis par l’histoire, mais l’urgence commande que des mesures fortes soient prises. Que Conakry renforce la sensibilisation et les efforts pour éradiquer l’épidémie. Et Dakar continue se sensibiliser ses populations pour faire face à d’éventuels cas.
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