EBOLA : Protéger nos enfants!
Le gouvernement a décidé de mettre en place au niveau des frontières un dispositif pour le retour des enfants en vacances scolaire en Guinée. Il semble répondre ainsi favorablement à la demande de parents d’élèves guinéens qui avaient sollicité la clémence des autorités pour aider leurs enfants à jouir du droit à l’éducation. Le choix de l’Etat est certes humanitaire, mais il est risqué.
Il expose les enfants des milliers de sénégalais qui sont restés de leur pays et qui vont reprendre le chemin de l’école en octobre prochain. Aucune raison humanitaire ne devait justifier l’ouverture de la frontière pour accueillir ces enfants. Car leurs parents savaient pertinemment que le virus sévit en Guinée. Donc, nos enfants ne doivent pas pâtir de l’irresponsabilité ou de l’insouciance de personnes qui ont délibéré envoyé leurs bambins au suicide. La désolation affichée par le ministre est révélatrice. « Lorsqu’on est dans ce genre de crise, il faut éviter d’aller dans les régions où il y a la maladie. De même, les personnes de ces zones devraient aussi éviter de les quitter », a dit le ministre.
Le ministre de la santé a donné des assurances en soulignant que les élèves qui étaient en vacances en Guinée bénéficieront d’un suivi médical au moment de leur retour au Sénégal et il y aura une fiche de surveillance pour que les médecins et infirmiers, dans les zones où ces personnes vivent, puissent les suivre pendant 21 jours. Cela ne suffit pas. Le premier cas de virus Ebola importé est une illustration éloquente. Ce jeune est entré au Sénégal tout en sachant qu’il était porteur potentiel du virus. La conséquence, le Sénégalais ont souffert avec ce premier cas.
A coup sûr certains parents vont tenter de tricher pour bénéficier de la mesure du gouvernement, même si Awa Marie Coll Seck précise que le travail sera fait en collaboration avec l’ambassade de Guinée. Mais cela est loin de convaincre. Car les autorités n’ont pas une idée exacte du nombre d’élèves qui sont dans cette situation. C’est une question de responsabilité et de sécurité pour nos enfants. Le risque est élevé et rien ne doit justifier cette décision qui menace une des couches les plus fragiles de notre pays.
Vendredi 19 Septembre 2014 - 16:13
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