Tim Geithner. (Photo: Reuters)
Les représentants de huit grandes banques, qui sont venus répondre aux questions d’une commission de la Chambre des représentants, ont pris le train entre New York et Washington. C’est un signe du populisme ambiant. Depuis que les patrons de l’industrie automobile ont suscité l’indignation du Congrès en venant demander de l’argent à bord de jets privés, le moyen de transport des acteurs de l’économie est devenu un message en soi
Un nombre astronomique de zéros
Les Américains sont actuellement furieux et ce ne sont pas les chiffres à la une des journaux qui vont les calmer. Au lendemain de la présentation du plan de relance de l’économie par le ministre des Finances, les estimations de la facture oscillent entre 1 et trois trillions de dollars. Personne n’arrive à imaginer ce que représente ce nombre astronomique de zéros, un trillion étant mille milliards !
Mais le fait que l’on ne sache pas si c’est un ou trois, alimente l’inquiétude des commentateurs. Deux journaux, à l’opposé du spectre politique, le New York Times et le Wall Street Journal, soulignent que le flou des explications du ministre des Finances, venant dans la foulée des déclarations alarmistes du président, sont toxiques pour l’économie. « Quelqu’un aurait dû dire à Timothy Geithner que la chose à éviter en période d’incertitude est de soulever d’autres questions », peut-on lire dans l’éditorial du New York Times.
Les questions, Timothy Geithner les a retrouvées mercredi après-midi au Sénat. Entre temps, la Bourse avait devissé de près de 5%. Un graphique publié à la une du Wall Street Journal montre la courbe des valeurs commençant à plonger au moment précis où le texte de l’intervention du ministre des Finances est rendu public et arrivant à son point le plus bas au moment où il répond aux questions des sénateurs.
« Les gens tout simplement ne comprennent pas comment ce que l’aide du gouvernement va faire pour eux et même si elle va faire quelque chose pour eux…. », a déclaré le sénateur démocrate Christopher Dodd.
Il est vrai que, pour son malheur, Timothy Geithner a en face de lui une opinion publique particulièrement échaudée et que, comme l’écrivait la chroniqueuse du New York Times Maureen Dowd, le ministre ne représente pas le messager idéal : « Non seulement il y a ses problèmes d’impôts, mais il était a la tête de la Réserve fédérale de New York quand toutes ces choses fâcheuses se sont passées a Wall Street… ». On pourrait ajouter que le ministre des Finances a touché un parachute doré d’un demi-millions de dollars pour quitter son poste et entrer au gouvernement, ce qui n’est pas très populaire non plus en ce moment. Mais en dehors de ses problèmes personnels, il assume l’impopularité du premier plan de sauvetage voté en septembre et dont la moitié, 350 milliards de dollars reste à dépenser.
La chronique des horreurs de Wall Street
Ce plan est baptisé Troubled Assets Plan Relief, connu sous l’acronyme TARP, ce qui en américain veut dire « bâche »….Une analogie malencontreuse qui rappelle les feuilles de plastique bleu essayant, tant bien que mal, de colmater les toits après le passage d’un ouragan. TARP était destiné à rétablir le crédit en aidant les institutions financières, mais ses effets ne se font pas encore sentir auprès du grand public. En revanche ce plan alimente quotidiennement une chronique des horreurs de la gabegie de Wall Street : telle banque qui a reçu des subsides du gouvernement disposerait d’un jet privé dont les coussins sont habillés de foulard Hermès...Telle autre a emmené ses dirigeants réfléchir a la dureté des temps dans un palace tropical. Sans parler des primes colossales attribuées discrètement à la fin du mois de décembre, plus de 3 milliards de dollars pour Morgan Stanley.
Face à la crise économique, les Américains sont modérément pessimistes. Un sondage publié mercredi montre que 68% d’entre eux estiment que leur emploi n’est pas menacé. Si l’on raisonne en pourcentage de la population, au cours des 6 derniers mois, 2% ont perdu leur emploi, 12% ont vu leurs heures de travail diminuer et 9% ont subi une réduction de leurs avantages sociaux. Mais l’inquiétude est universelle lorsqu’il s’agit de débloquer des sommes qui endetteront le pays pour une durée qui n’est pas elle-même déterminée.
Source: RFI
Un nombre astronomique de zéros
Les Américains sont actuellement furieux et ce ne sont pas les chiffres à la une des journaux qui vont les calmer. Au lendemain de la présentation du plan de relance de l’économie par le ministre des Finances, les estimations de la facture oscillent entre 1 et trois trillions de dollars. Personne n’arrive à imaginer ce que représente ce nombre astronomique de zéros, un trillion étant mille milliards !
Mais le fait que l’on ne sache pas si c’est un ou trois, alimente l’inquiétude des commentateurs. Deux journaux, à l’opposé du spectre politique, le New York Times et le Wall Street Journal, soulignent que le flou des explications du ministre des Finances, venant dans la foulée des déclarations alarmistes du président, sont toxiques pour l’économie. « Quelqu’un aurait dû dire à Timothy Geithner que la chose à éviter en période d’incertitude est de soulever d’autres questions », peut-on lire dans l’éditorial du New York Times.
Les questions, Timothy Geithner les a retrouvées mercredi après-midi au Sénat. Entre temps, la Bourse avait devissé de près de 5%. Un graphique publié à la une du Wall Street Journal montre la courbe des valeurs commençant à plonger au moment précis où le texte de l’intervention du ministre des Finances est rendu public et arrivant à son point le plus bas au moment où il répond aux questions des sénateurs.
« Les gens tout simplement ne comprennent pas comment ce que l’aide du gouvernement va faire pour eux et même si elle va faire quelque chose pour eux…. », a déclaré le sénateur démocrate Christopher Dodd.
Il est vrai que, pour son malheur, Timothy Geithner a en face de lui une opinion publique particulièrement échaudée et que, comme l’écrivait la chroniqueuse du New York Times Maureen Dowd, le ministre ne représente pas le messager idéal : « Non seulement il y a ses problèmes d’impôts, mais il était a la tête de la Réserve fédérale de New York quand toutes ces choses fâcheuses se sont passées a Wall Street… ». On pourrait ajouter que le ministre des Finances a touché un parachute doré d’un demi-millions de dollars pour quitter son poste et entrer au gouvernement, ce qui n’est pas très populaire non plus en ce moment. Mais en dehors de ses problèmes personnels, il assume l’impopularité du premier plan de sauvetage voté en septembre et dont la moitié, 350 milliards de dollars reste à dépenser.
La chronique des horreurs de Wall Street
Ce plan est baptisé Troubled Assets Plan Relief, connu sous l’acronyme TARP, ce qui en américain veut dire « bâche »….Une analogie malencontreuse qui rappelle les feuilles de plastique bleu essayant, tant bien que mal, de colmater les toits après le passage d’un ouragan. TARP était destiné à rétablir le crédit en aidant les institutions financières, mais ses effets ne se font pas encore sentir auprès du grand public. En revanche ce plan alimente quotidiennement une chronique des horreurs de la gabegie de Wall Street : telle banque qui a reçu des subsides du gouvernement disposerait d’un jet privé dont les coussins sont habillés de foulard Hermès...Telle autre a emmené ses dirigeants réfléchir a la dureté des temps dans un palace tropical. Sans parler des primes colossales attribuées discrètement à la fin du mois de décembre, plus de 3 milliards de dollars pour Morgan Stanley.
Face à la crise économique, les Américains sont modérément pessimistes. Un sondage publié mercredi montre que 68% d’entre eux estiment que leur emploi n’est pas menacé. Si l’on raisonne en pourcentage de la population, au cours des 6 derniers mois, 2% ont perdu leur emploi, 12% ont vu leurs heures de travail diminuer et 9% ont subi une réduction de leurs avantages sociaux. Mais l’inquiétude est universelle lorsqu’il s’agit de débloquer des sommes qui endetteront le pays pour une durée qui n’est pas elle-même déterminée.
Source: RFI
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